Si le confinement et la crise sanitaire ont durement affecté le marché de l’emprunt immobilier, les premiers signes d’une accalmie commencent à être observés. On relève par exemple la première diminution des taux des crédits depuis avril, et les premiers reculs des durées d’emprunt.
Des taux des crédits établis à 1,25 % en juillet contre 1,29 % en juin
La crise du Covid-19, qui a frappé le pays au printemps, a accentué les risques de survenue de chômage et de diminution du pouvoir d’achat, et donc les probables défauts de remboursement des mensualités. Cela a eu pour conséquence l’augmentation des taux des crédits immobiliers accordés depuis le confinement, qui avaient progressé de 3 % en avril, et de 8 % supplémentaires en mai. En juin, cette augmentation s’est stabilisée à +3 % seulement, et pour le mois de juillet, l’Observatoire Crédit Logement/CSA a indiqué que les taux ont commencé à diminuer pour se situer à 1,25 %. Cette diminution concerne toutes les catégories d’emprunteurs, des plus modestes aux plus aisés, ainsi que pour toutes les durées de crédit accordées.
Taux moyens des crédits immobiliers en juillet
Durée | Taux moyens |
---|---|
15 ans | 1,03 % |
20 ans | 1,21 % |
25 ans | 1,47 % |
Un recul de la durée moyenne des prêts accordés
En même temps que la première baisse des taux des crédits immobiliers observée depuis avril, on relève un recul des durées moyennes des crédits accordés. Cela s’explique notamment par la catégorie d’emprunteurs qui a changé depuis la crise du Covid-19 : les ménages les plus modestes ont progressivement quitté le marché de l’emprunt, or il s’agissait des emprunteurs les plus enclins à emprunter sur des longues durées. Concernant les acquisitions de résidences principales, 48,3 % des prêts ont été souscrits pour une durée de 25 ans en juillet 2020, contre 49,6 % sur l’ensemble du 2e trimestre 2020.
Durée moyenne des prêts immobiliers en juillet
Durée | Volume de prêts octroyés |
---|---|
10 ans | 4,6 % |
15 ans | 12,7 % |
20 ans | 33,6 % |
25 ans | 48,3 % |
Plus de 25 ans | 0,7 % |
Le marché immobilier favorise les emprunteurs aisés
L’Observatoire Crédit Logement/CSA nous apprend également que le montant moyen de l’apport personnel des emprunteurs sur les 7 premiers mois de 2020 en glissement annuel est en hausse de 8,8 %, alors qu’il avait baissé de 5,5 % sur l’année 2019. Or, dans un contexte post-confinement et crise du Covid, la plupart des ménages n’est pas en situation de voir son apport personnel augmenter. En revanche, l’étude nous apprend que les ménages les plus modestes, qui présentent un apport personnel faible, ont été mécaniquement écartés de la demande de crédit, ce qui implique qu’ils n’entrent plus sur le marché, entraînant ainsi une hausse de ce montant moyen. Il en va de même pour le coût moyen des achats immobiliers qui a progressé de 4,1 % sur les 7 premiers mois de 2020 en glissement annuel, alors qu’il n’avait augmenté que de 2,5 % en 2019. Là encore, le marché s’est recentré sur les acquéreurs les plus aisés, ce qui entraîne des montants moyens de transactions plus élevés également.
Malgré un rattrapage de la souscription des crédits qui a été observé depuis le déconfinement, le rythme de production et de prêts accordés en glissement annuel reste en-deçà des niveaux observés en début d’année ou en 2019. On relève une production diminuée de 25,9 % en juillet, et un nombre de prêts accordés en recul de 25,5 % en niveau trimestriel glissant.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)