Confinement généralisé : quelles conséquences pour l’immobilier ?

Xavier Beaunieux
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Attendue avec impatience par les uns, redoutée par les autres... la décision de l’exécutif est tombée : déjà en vigueur dans 19 départements, les mesures de freinage vont être étendues - pour quatre semaines, soit du 3 avril au 2 mai - à l’ensemble du territoire. Quel sera l’impact de cette nouvelle extension de ces mesures ? Va-t-on pouvoir casser la chaîne des transmissions tout en gardant intacte la chaîne de l’immobilier ?

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Confinement généralisé : quelles conséquences pour l’immobilier ?
Plutôt qu’un confinement dur, c’est une extension des mesures de freinage renforcées qui a été décidée par l’exécutif. ©andresr
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Confinement 3 : les mesures de restriction élargies à toute la France

Alors que les Français s’interrogent toujours sur leur efficacité, voilà que les mesures de freinage renforcées mises en place par le gouvernement dans 19 départements (interdiction de se déplacer à plus de 10 kilomètres de son domicile, fermeture des commerces non-essentiels, interdiction des rassemblements de plus de 6 personnes en extérieur…) viennent d’être étendues à tout le territoire. La possibilité d’un confinement dont la dureté l’aurait fait ressembler au confinement originel du mois de mars dernier (fermeture des écoles, retour des attestaions de déplacement…) a donc été écartée.

  • Fermeture des écoles pendant 4 semaines.
  • Organisation de cours en distanciel pendant une semaine puis 2 semaines de vacances scolaires suivies d'un retour en classe dès le 26 avril pour les maternelles/primaires et de cours à distance pour les collégiens/lycéens.
  • Limitation des sorties quotidiennes à un rayon de 10 kilmomètres autour de son domicile.
  • Pas de déplacements inter-régionaux - sauf motif impérieux - à compter du 6 avril.
  • Fermeture des commerces non-essentiels.
  • Maintien des visites immobilières pour l’achat ou la location de sa résidence principale.
  • Couvre-feu à 19 heures.
  • Systématisation du télétravail.

Les visites immobilières restent autorisées sous conditions

Maillon essentiel de la chaîne de l’immobilier, les visites sont passées par tous les états… Comme vous vous en souvenez probablement, du 17 mars au 11 mai dernier, les visites immobilières avaient fait l’objet d’une interdiction pure et simple. Lors de la saison 2 du confinement, soit du 30 octobre au 15 décembre, les visites avaient été un temps interdites avant d’être autorisées dès le 28 novembre, date de réouverture au public des agences immobilières. Un protocole sanitaire strict avait toutefois été mis en place. Les visites étaient, en effet, limitées en fréquence (1 visite par 1/2 demi-journée pour un même bien), en durée (elles ne devaient pas excéder ½ heure) et en nombre de participants (l'agent immobilier et le candidat à l'achat ou à la location).

Elles devaient également être organisées par avance et faire l’objet d’une qualification poussée en amont (sélection des visiteurs, visio-visite préalable). Enfin, l’occupant du logement visité devait donner son accord. Dans le cadre des mesures de freinage que l’exécutif a instaurées dans 19 départements français, les visites immobilières ont tout d’abord été interdites, puis autorisées à condition de s’inscrire dans un processus d’achat déjà engagé avant d’être autorisées pour peu qu’elles aient pour but l’achat, la vente ou la location d’une résidence principale.

Les mesures de freinage ayant été élargies à tous les départements sans toutefois avoir été durcies, les règles actuellement en vigueur continuent de s’appliquer. En clair, les visites restent autorisées pour l'achat ou la location d'une résidence principale et dans le respect des consignes sanitaires :

  • organisées sur rendez-vous,
  • espacées d'1/4 d'heure,
  • limitées à 30 minutes,
  • ne dépassant pas une jauge de 8 m² de surface par personne,
  • recquérant l'accord écrit de l'occupant du logement s'il est présent…

Un marché immobilier flexible, résilient, innovant et digitalisé

S’il est une leçon à tirer des confinements de mars et d’octobre voire aussi, dans une moindre mesure, du couvre-feu et des mesures de freinage renforcées, c’est que casser la chaîne des transmissions n’implique pas de devoir sacrifier la chaîne de l’immobilier. En donnant un gros coup d’accélérateur à la digitalisation de leur activité, les professionnels du secteur sont ainsi parvenus à fluidifier un marché stoppé net lors du 1er confinement, ralenti lors du 2e confinement et relativement épargné par les mesures de freinage. Bien que les visites physiques leur soient préférées et qu’elles ne suffisent pas, la plupart du temps, à déclencher, à elles seules, l’acte d’achat ou de location, force est de constater que les visio-visites font désormais partie de la palette d’outils dématérialisés mis à la disposition des agents immobiliers et de leurs clients. De même, la signature électronique à distance a clairement fait ses preuves.

Enfin, preuve s’il en est que le marché de l’immobilier hexagonal a résisté, résiste et résistera probablement à un énième confinement, c’est que les prix des logements, loin de reculer ni même de ralentir, continuent d’accélérer. Comme le fait remarquer Michel Mouillart, « pour l’heure, rien ne vient freiner la hausse des prix constatée depuis le printemps 2019 : ni la crise sanitaire, ni deux confinements, ni leurs conséquences économiques et sociales, ni le resserrement de l’accès au crédit ». Pour autant, le porte-parole du baromètre LPI-SeLoger précise que « dès le début de l’année 2021, le marché de l’ancien a été affecté par la montée des incertitudes (sanitaires, économiques et sociales). La demande ne parvient donc pas à se remettre des chocs de 2020 ».

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