Clermont-Ferrand : « les logements situés sur l’axe du tramway ont pris 10 % »
Christophe Guivarc’h, responsable du groupe AIP et de la compagnie KW Arvern, fait l’état des lieux du marché immobilier de Clermont-Ferrand et des opportunités en matière d’investissement locatif.
La demande d’investissements locatifs à Clermont-Ferrand a-t-elle augmenté depuis le déconfinement ?
C’est très difficile à dire. Clermont-Ferrand est une ville d’étudiants (environ un tiers de la population intra-muros). Du fait du confinement, ces derniers n’ont pas changé d’appartement. D’autres n’ont pas profité de leur année de césure ou de leur stage. Automatiquement, ils ont cherché des appartements. Il y a donc eu une forte demande sur les petites surfaces, beaucoup moins sur les grandes, puisqu’il n’y a pas eu de mutation cette année. Les T3 et T4 sont donc en jachère à l’heure actuelle.
La présence des transports en commun est-elle un atout pour l’achat d’un logement ?
Tous les logements situés sur l’axe du tramway ont pris environ 10 %. Ceux qui sont présents sur les lignes des bus rapides ont pris environ 5 %. Donc, oui, on peut considérer que la présence des transports en commun fait évoluer le prix de l’immobilier.
Qui sont les locataires à Clermont-Ferrand ?
La première catégorie est composée d’étudiants. Ensuite ce sont des acheteurs qui reviennent à Clermont-Ferrand. Cette catégorie représente environ un tiers des locataires. Enfin, on retrouve une population plus vieillissante qui veut rester à proximité de la ville.
Le prix au m² à Clermont-Ferrand est, en moyenne, de 1 900 €.
Est-ce qu’avoir un extérieur est un critère primordial pour la location ?
Cela dépend de la catégorie dont on parle. Pour les étudiants, non. Pour les locataires qui reviennent à Clermont-Ferrand, c’est un critère important. Pour les seniors, c’est un plus, mais ce n’est pas le critère principal, d’autant qu’ils profitent souvent d’une maison secondaire.
Les prix de l’immobilier neuf vont-ils augmenter sur Clermont-Ferrand à la suite de la crise du Covid-19 ?
Le prix de l’immobilier neuf dépend principalement de la valeur du foncier et du coût de la construction, or ces deux variables ont augmenté. Selon le type des logements, les prix ont donc pu grimper, surtout dans l’hypercentre. Dans la première couronne, qui ne profite pas d’avantages fiscaux, les prix vont plutôt diminuer afin d’attirer des acheteurs qui vont occuper les résidences et non pas les mettre en location.
« Plus un immeuble est lié à la fiscalité, plus son prix de vente augmente »
Christophe Guivarc’h, responsable du groupe AIP et de la compagnie KW Arvern à Clermont-Ferrand
Quelles sont les villes autour de Clermont-Ferrand où le rendement locatif reste élevé et où il est donc intéressant d’investir aujourd’hui ?
Le rendement locatif varie évidemment d’une commune à l’autre et même d’un quartier à l’autre. Par ailleurs, plus votre bien est cher, moins ce rendement sera élevé. Si l’on veut bénéficier d’un bon rapport locatif et des avantages fiscaux prévus par la loi Pinel, il faudra nécessairement opter pour Clermont-Ferrand ou pour la petite commune de Chamalières, située à moins de 15 minutes en voiture du centre-ville. Les autres communes aux alentours profitent du déficit foncier et de la loi Denormandie.
Selon vous, l’immobilier sera-t-il plus que jamais une valeur refuge ?
C’est le seul investissement que l’on peut faire sans avoir d’apport. C’est donc une valeur refuge importante, notamment pour ceux qui ne disposent pas de trésorerie. Cela dit, le rendement de l’investissement locatif va nécessairement baisser, notamment à cause de la taxation de plus en plus importante. Il faut donc obligatoirement bien diversifier son patrimoine immobilier (habitation, professionnel, investissement, à court terme) pour se créer une véritable valeur refuge.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)