Est-il possible de construire une terrasse sans autorisation ?

Quentin Gres
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Lorsque les beaux jours arrivent, nombreux sont ceux qui rêvent d’aménager un espace extérieur pour prolonger les soirées ou partager un verre entre amis. Avant d’envisager le choix du mobilier, des plantes ou du barbecue, une question se pose : peut-on construire une terrasse sans autorisation ? La réponse dépend de la nature exacte du projet et des règles locales en vigueur. Décryptage. 

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Un homme réalise les travaux de construction de sa terrasse
En France, la nécessité de déclarer une terrasse dépend surtout de sa surface et de son impact sur l’aspect extérieur de la maison. © Getty Images
Sommaire

Qu'est-ce qu'une terrasse ?

Dans le langage courant, le terme « terrasse » désigne différents types d'installations. Il peut s'agir d'une plateforme directement posée au niveau du jardin, d'un espace légèrement surélevé ou d’une structure soutenue par des pilotis. Une terrasse peut aussi être un espace délimité par une pergola.

Surface et impact : les critères de construction d'une terrasse

En France, la nécessité de déclarer une terrasse dépend surtout de sa surface et de son impact sur l’aspect extérieur de la maison. Une plateforme de moins de 5 m² ne requiert aucune formalité. Pour des terrasses comprises entre 5 m² et 20 m², il est important de vérifier auprès du service d’urbanisme de la mairie si une déclaration préalable de travaux (DP) est nécessaire.

Lorsque la terrasse repose sur une structure, modifie significativement le terrain, ou dépasse 20 m², une autorisation est indispensable. La hauteur joue également un rôle déterminant : une surélévation d’environ 60 cm est assimilée à une construction et est soumise à un contrôle administratif. Ces règles s’appliquent aussi aux transformations de balcons ou à l’installation de auvents, qui augmentent l’emprise au sol.

Le PLU : l'outil incontournable

Chaque commune dispose d'un plan local d’urbanisme (PLU), qui définit les contraintes concernant l’implantation, les matériaux autorisés, les formes et les couleurs des constructions, ainsi que le respect des limites de parcelle. Ces prescriptions peuvent varier d’un territoire à l’autre. Ainsi, un même projet peut être accepté dans une ville et refusé dans une autre.

Déclaration préalable de travaux : quelles formalités pour une terrasse ?

Pour une terrasse nécessitant une DP, il faut d’abord remplir le formulaire Cerfa concerné (n° 13703 pour les maisons individuelles). Ensuite, il est nécessaire de fournir des plans détaillés du terrain (plan de situation, plan de masse avant et après les travaux). Des illustrations, telles que des coupes, des façades ou des insertions paysagères, montrant l’impact de la terrasse sur l’aspect extérieur de la maison sont également obligatoires. L’ensemble de ces éléments permet à la mairie d’évaluer la conformité du projet aux règles locales et de vérifier le respect des contraintes d’urbanisme spécifiques à la commune.

Quand le permis de construire est-il obligatoire ?

Un permis de construire devient nécessaire si la terrasse dépasse 20 m² – voire 40 m², selon la commune –, ou si elle implique des travaux sur la structure du bâtiment ou la toiture. Il est également requis lorsque les modifications apportées au terrain sont importantes.

Cas particuliers : protection du patrimoine, lotissements et copropriétés

Dans les secteurs sauvegardés, l'avis des architectes des bâtiments de France (ABF) est indispensable pour tout projet. Certains lotissements ou copropriétés peuvent imposer des restrictions concernant les matériaux, les couleurs ou les dimensions. Une terrasse conforme aux règles de la mairie peut ainsi être refusée, en raison du règlement interne.

Terrasses dans les secteurs côtiers et montagneux : les points à surveiller

Pour protéger le bord de mer, la loi Littoral limite les nouvelles constructions et extensions, et cela inclut les terrasses… En zone montagneuse, un terrain en pente peut compliquer l’aménagement. Ainsi, un projet apparemment de plain-pied est parfois considéré comme surélevé par les services de l’urbanisme. Il est donc essentiel de se renseigner sur les contraintes locales avant de lancer les travaux.

Aménagements complémentaires : attention aux obligations

Les garde-corps, les éclairages ou les panneaux décoratifs peuvent nécessiter une déclaration, si leur installation modifie l’apparence générale de la façade ou de l’espace extérieur. Plus le projet est anticipé, plus il a de chances d'être conforme et accepté par les autorités.

Construire une terrasse sans autorisation : les risques encourus

Construire une terrasse sans permis ou sans déclaration préalable expose le propriétaire à des sanctions légales. Cela peut inclure une amende importante (jusqu'à 6 000 € par m² construit illégalement) et l’obligation de démolir l’ouvrage. De plus, un projet non régularisé peut entraver une future transaction immobilière.

FAQ sur les terrasses

Combien de temps faut-il pour obtenir les autorisations de terrasse ?

Les délais d’instruction des démarches administratives varient en fonction du type d’autorisation déposée et de la localisation du projet. En règle générale, une déclaration préalable de travaux est examinée sous un mois après le dépôt du dossier à la mairie, tandis qu’un permis de construire est traité en environ deux mois. Si la construction se situe dans un secteur protégé (patrimoine, site classé), ces périodes peuvent être prolongées.

Mon projet de construction est-il concerné par la taxe d’aménagement ?

L’installation d’une plateforme ouverte, sans toiture, n’est généralement pas taxable, car elle n’est pas considérée comme une construction créant de la surface de plancher. En revanche, si la terrasse est couverte par une pergola ou un auvent clos, elle peut accroître l’emprise au sol soumise à taxation. Il est donc essentiel de vérifier cette spécificité auprès du service de l'urbanisme de la mairie dès le début des démarches.

Que se passe-t-il si un voisin conteste l’autorisation nécessaire ?

Une fois l’autorisation d’urbanisme affichée sur le terrain, le voisin dispose d’un délai de deux mois pour contester le projet. Il doit démontrer que la construction de la plateforme lui cause un préjudice, par exemple, en ne respectant pas les distances réglementaires ou la hauteur autorisée (impact sur sa vue). De fait, il est recommandé d’anticiper ces litiges dès la conception des plans.

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