A Lille, l'immobilier ne connaît pas la crise

Blandine Rochelle 02 juin 2015
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Au carrefour de la France, de l’Angleterre et de la Belgique, Lille attire un nombre toujours grandissant d’investisseurs. Mathieu Facq, agent immobilier, nous fait part de ses observations sur le marché lillois.

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A Lille, l'immobilier ne connaît pas la crise
En fonction des quartiers, les prix immobiliers, à Lille, ne sont pas très homogènes. © Dutton Colin/Sime
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SeLoger. Observez-vous une amélioration du marché immobilier à Lille en ce moment ?

M.F. Sincèrement, nous n’avons pas observé de véritable diminution du nombre de transactions, dans l’absolu, nos objectifs ont toujours été atteints. Evidemment, nous rencontrons des périodes plus ou moins favorables que nous observons d’un mois sur l’autre, mais nous avons « la marchandise en magasin », ce qui nous permet de ne pas souffrir d’une conjoncture délicate. Vous savez, il y aura toujours des vendeurs et il y aura toujours des acheteurs, le tout est de savoir proposer du choix et des biens adaptés aux personnes que nous rencontrons. A partir de là, l’état actuel du marché ne rentre même plus en compte, il s’agit simplement de prendre soin des prospects.

A cet égard, nous notons une amélioration notable depuis janvier 2015. L'année a plutôt bien démarré et encore une fois, le nombre de nos transactions ne cesse d’augmenter. Il faut dire que les taux d’emprunt sont historiquement bas, et c’est une chance car même si les personnes ne se précipitent pas pour acheter, beaucoup en profitent malgré tout. En revanche, nous notons également une diminution du nombre de locations depuis la mise en place de la loi ALUR, ce qui aura sûrement des répercussions sur nos objectifs annuels.

Les taux d’emprunt étant historiquement bas, les acheteurs en profitent et nous ne souffrons pas vraiment de la conjoncture actuelle. »

Mathieu Facq, agent immobilier à Lille.

La loi ALUR a donc eu des répercussions sur le montant de vos honoraires ?

M.F. Absolument, la loi ALUR nous a contraints à modifier nos honoraires, mais uniquement ceux de la location. Cette loi n’a pas été très bénéfique pour nous, et pour vous donner un exemple, des honoraires qui étaient auparavant fixés à 600 € sont aujourd’hui à 450 €. Nous n’avons pas eu le choix pour faire face à cette nouvelle réglementation. Et il est certain qu’il y a une baisse du chiffre d’affaire de toutes les agences immobilières lilloises sur la location.

Quel est le profil des investisseurs lillois ?

M.F. A Lille, nous abritons de grandes écoles de commerce de plus en plus réputées, et nous voyons 80 000 nouveaux étudiants débarquer chaque année. Ces étudiants, ou plutôt leurs parents, détiennent une part de plus en plus importante du marché immobilier de la ville. Nous rencontrons bien évidemment des investisseurs « classiques » : des salariés, des couples, des familles et des retraités, mais il faut bien avouer que tous ces étudiants prennent une place grandissante, et notamment sur le marché de l’immobilier. Nous avons réellement le sentiment que le marché immobilier se portera toujours bien sur Lille, car c’est une ville qui est constamment en mouvement, qui change de visage et qui se veut de plus en plus dynamique. Nous voyons autant d’arrivées que de départs, les niveaux d’offres et de demandes se rejoignent parfaitement et le marché s’équilibre.

Enfin, nous voyons de plus en plus de Parisiens qui arrivent sur Lille. Ils devaient se contenter de petites surfaces en région parisienne et peuvent se permettre, pour le même budget, d’acquérir un logement bien plus spacieux dans des quartiers prisés de Lille.

Les prix ne sont pas très homogènes : comptez entre 1 600 et 1 800 €/m² dans les quartiers les moins prisés, et environ 5 000 €/m² pour les quartiers les plus côtés ».

D'aprés le baromètre LPI-SeLoger, le prix moyen est de 2 905 €/m².

Y a-t-il de grandes disparités entre les différents quartiers lillois ?

M.F. On ne peut pas dire que les prix du marché immobilier lillois soient très homogènes. En restant dans le secteur de Lille, si vous souhaitez acquérir un logement, il faut compter entre 1 600 et 1 800 €/m² pour le plus bas du marché. On retrouve ces prix dans les secteurs de Lille Sud et Lille Fives : ce sont certes les quartiers les moins côtés de la ville, mais la municipalité met beaucoup de choses en œuvre pour les transformer et les rendre plus attractifs.

Les prix montent jusqu’à 5 000 €/m² pour les quartiers les plus prisés tels que le centre de Lille, le quartier Vauban et le quartier du vieux Lille qui est indéniablement le secteur le plus coté et que recherchent particulièrement les Parisiens qui s’installent.

D’après vous, le marché de l’immobilier neuf parvient-il à s’imposer à Lille ?

M.F. Notre agence ne réalise pas de transactions à partir de biens immobiliers neufs. Cependant, de mon point de vue, l’ancien continue largement d’avoir la cote par rapport au neuf à Lille. En tous cas, les retours que nous pouvons recevoir nous rapportent que c’est bien souvent un mauvais rapport qualité/prix. Et puis les personnes qui investissent dans le neuf le font généralement pour le confort que cela procure, mais le cachet de l’ancien attire toujours autant. C’est d’autant plus vrai à Lille où nous mettons régulièrement en vente des appartements situés dans des immeubles anciens magnifiques qui ont énormément de charme et qui sont très demandés.

Merci à Mathieu Facq, agent immobilier chez Nexim.

Chiffres clés

  • Pour acquérir un logement à Lille, il faut compter en moyenne 2 905 €/m² en tenant compte d’une fourchette allant de 1 600 € à 5 000 €/m².
  • Sur les douze derniers mois, le prix des biens immobiliers a progressé de 2,7 %.
  • Sur les trois derniers mois, le prix signé a évolué de 1,2 %.​
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