Budget, emplacement… Quand les seniors deviennent propriétaires pour la 1re fois

Xavier Beaunieux
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Comme le dit le proverbe, « il n’est jamais trop tard pour bien faire ». Comme en témoignent ces Français qui, à 50 ans passés, décident d’acheter leur premier logement. Quel type de biens ces primo-seniors plébiscitent-ils ? Qu’est-ce qui les pousse à se lancer ? Où s’installent-ils ? Quel budget consacrent-ils à leur acquisition ? Une étude réalisée par SeLoger et le courtier Empruntis apporte des réponses à ces questions.

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Un couple de personnes âgées
Les primo-seniors préfèrent acheter dans une petite ville. Dmytro Zinkevych
Sommaire

Des projets d’achat immobilier mûrement réfléchis

Il ressort de l’étude conduite par SeLoger et Empruntis qu’en majorité, les seniors qui font l'acquisition de leur premier logement n’agissent pas sur un coup de tête. En effet, près de la moitié des projets d’acquisition des primo-seniors ont vu le jour au moins un an avant leur concrétisation (vs 40 % des achats des primo-accédants de moins de 50 ans). L’étude nous apprend également que, si les quinquas (et plus) achètent un logement pour la première fois, c’est :

  • parce que leur situation personnelle a évolué (17 %),
  • parce qu’ils désirent réaliser un placement (16 %),
  • parce que leur situation financière a changé (14 %),
  • parce qu’ils ont touché un héritage (8 % vs des primo-accédants de moins de 50 ans).

42 % des primo-seniors pensent que c’est le moment d’acheter (vs 35 % autres primo-accédants).

Les primo-seniors rêvent d’une maison

À la lecture des résultats de l’étude réalisée par SeLoger et Empruntis, on constate que 58 % des primo-seniors cherchent à acquérir une maison et que leur projet se concrétise dans 68 % des cas (vs 60 % chez les Français qui achètent pour la première fois avant d’avoir atteint l’âge de 50 ans). Nous apprenons aussi que 38 % des primo-seniors interrogés avouent hésiter entre le neuf et l’ancien (vs 27 % des autres primo-accédants).

Les quinquas (et au-delà) ne sont pas non plus rebutés par les travaux. En effet, 31 % des primo-seniors se disent prêts à retrousser leurs manches. L’enveloppe travaux sera toutefois moins élevée si le chantier est réalisé par un primo-senior (87 148 €)  que par un primo-accédant de moins de 50 ans (92 934 €).

Les primo-seniors plébiscitent les petites villes

D’après l’enquête réalisée conjointement par SeLoger et Empruntis, les Français âgés de plus de 50 ans qui veulent acheter, pour la première fois, leur résidence principale préfèrent les petites villes aux grandes agglomérations. Jugez plutôt, 8 % seulement des primo-seniors déclarent vouloir acheter dans une ville de plus de 100 000 habitants (vs 18 % des primo-accédants plus jeunes) alors qu'ils sont 37 % à cibler les petites villes (de 2 000 à 20 000 habitants) dans leur recherche immobilière (vs 23 % des autres primo-accédants). Enfin, les primo-seniors semblent être plus enclins à changer de région (16 % des sondés) que les primo-accédants nés avant 1972.

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Où achètent les primo-seniors ?
Où les primo-seniors achètent-ils ? ©DR

L’âge limite la capacité de crédit des primo-seniors

Est-ce parce qu’ils disposent, le plus souvent, d’une épargne plus conséquente que leurs homologues plus jeunes ? Toujours est-il que 68 % des primo-seniors envisagent de souscrire un prêt immobilier pour donner vie à leur projet d’achat de logement (vs 98 % des autres primo-accédants). L'envolée du montant de l'apport personnel exigé par les banques n'est pourtant pas sans compliquer la tâche aux primo-accédants… De plus, et bien que leurs rentrées d’argent soient plus importantes (5 512 €  par mois vs 4 927 €) pour les autres primo-accédants interrogés), les primo-seniors empruntent moins que les primo-accédants de moins de 50 ans (195 058 € vs 241 412 €). Àge oblige, la durée d’emprunt est moins longue chez les seniors que chez les primo-accédants plus jeunes (16 ans et 7 mois vs 22 ans et 5 mois). « L’étude révèle qu’un primo-seenior sur 5 envisage un projet sur une fourchette de prix n’excédant pas les 100 000 €, alors que chez les autres catégories de primo-accédants ce ratio monte à 1 sur 20. Un budget restreint qui explique également qu’ils soient davantage attirés par les petites villes où les prix sont plus raisonnables que dans les grandes agglomérations » analyse Barbara Castillo Rico, Responsable des études économiques chez SeLoger.

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Combien les primo-seniors empruntent-ils ?
Combien les primo-seniors empruntent-ils ? ©DR

« Acheter lorsque l’on est senior nécessite d’avoir un dossier solide (…) Cependant une difficulté importante se dresse devant eux : le taux d’usure. Avancer en âge (…) impacte le coût de l’assurance. Avec le niveau actuel du taux d’usure, la contrainte est réelle. Trouver la meilleure solution d’assurance devient un impératif, surtout que peu bénéficieront de la loi Lemoine » indique Cécile Roquelaure, Directrice des Études d’Empruntis.

Sources : SeLoger / Empruntis

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