Mal-logement en France : propriétaires et locataires, tous concernés !

Xavier Beaunieux
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Pour lutter contre la pandémie de coronavirus, le gouvernement a prolongé de deux mois la trêve hivernale. Une étude que nous avons menée en collaboration avec la Fondation I Loge You révèle que les porteurs de projets immobiliers (acheteurs, vendeurs, locataires, propriétaires bailleurs) se sentent tous concernés par le mal-logement. En cette période où bienveillance et citoyenneté sont de mise, les enseignements que l'on peut tirer de cette étude sont rassurants.

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Mal-logement en France : propriétaires et locataires, tous concernés !
Selon l'INSEE, 3,8 millions de personnes vivent dans des conditions de logement insuffisantes ou très insuffisantes. © Marguerite De Valois
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À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles

Pour faire face à la pandémie de Covid-19, le gouvernement a prolongé de deux mois la trêve hivernale. Aucune expulsion locative n’aura donc lieu avant le 31 mai prochain. La crise sanitaire que nous traversons aujourd'hui impactant d'ores et déjà les revenus des Français et les précarisant dans leur quotidien, la Confédération Nationale du Logement (CNL) réclame d'ailleurs un « moratoire des loyers » permettant de suspendre leur versement tant que l’épidémie ne sera pas contenue. 

« Nous saluons la décision du gouvernement de prolonger la trêve hivernale »

Isabelle Larochette, Présidente et co-fondatrice de la Fondation I Loge You et de l'Agence Solidarité Logement

Mal-logement : 41 % des propriétaires se sentent concernés

En France, près de 4 millions de personnes sont actuellement touchées par le mal-logement. Dans le cadre de cette 30e édition de l’Observatoire du Moral Immobilier de SeLoger, réalisée afin de dresser un état des lieux de la situation telle qu’elle est appréhendée par les différents acteurs du marché immobilier (acheteurs, vendeurs, locataires, propriétaires bailleurs), a été posée la question suivante : vous sentez-vous concernés par la problématique du mal-logement ?

Bien qu’ils soient parfois pointés du doigt (loyers trop élevés, logements en mauvais état…), les propriétaires bailleurs sont très sensibles à la question du mal-logement. Ils avouent tous, sans exception, se sentir concernés par le sort des mal-logés :

  • 41 % des propriétaires bailleurs
  • 32 % des vendeurs
  • 32 % des locataires
  • 30 % des futurs acquéreurs d’un bien immobilier.

Les locataires sensibles aux actions pour le mieux-logement

Sous l’égide de la Fondation de France, I Loge You, qui soutient des projets en faveur du mieux-logement, n’a de cesse de sensibiliser l’opinion sur le problème des mal-logés et mène régulièrement des actions engagées. Il ressort de notre étude que 41 % des locataires interrogés sont sensibles aux actions citoyennes contre 31 % des futurs acheteurs d’un bien immobilier, 30 % des propriétaires bailleurs et 28 % des vendeurs.

De plus, notre enquête montre que les propriétaires aussi peuvent être mal-logés et qu’en France, le mal-logement n’est en aucun cas l’apanage des grandes agglomérations.

« Le mal-logement, c'est l'affaire de tous ! »

 Isabelle Larochette

Le mal-logement, un problème largement partagé

L’Observatoire du Moral Immobilier, réalisé par SeLoger, met en avant le fait que le problème du mal-logement est général. « C'est l'affaire de tous, professionnels comme particuliers, propriétaires comme locataires, vendeurs comme acheteurs » insiste Isabelle Larochette, Présidente et co-fondatrice de la Fondation I Loge You et de l'Agence Solidarité Logement. Elle ajoute que « c'est d’ailleurs du constat de la nécessité de fédérer les secteurs de l'Immobilier et de l'Habitat autour du problème du mal-logement afin d'y amener des solutions, avec l'aide de professionnels du secteur comme SeLoger, qu'est née la Fondation I Loge You, en 2013 ».

En France, le sort des mal-logés s’aggrave…

Si le mal-logement retient l’attention de l’ensemble des acteurs du marché immobilier, force est toutefois de constater que la situation des mal-logés ne s’améliore pas pour autant. Dans son 25e rapport sur « l’Etat du mal-logement en France » de janvier 2020, la Fondation Abbé Pierre indique, par exemple, que la production de HLM a accusé une baisse en 2018, mais également que la part des célibataires mal-logés augmente sensiblement. L’année 2018 aura aussi été l’année au cours de laquelle le plus grand nombre d’expulsions locatives, avec le concours de la force publique, auront été réalisées, avec une hausse de 3 % par rapport à 2017 pour un total de 15 993 ménages expulsés. En 2019, la France aura enregistré un record de nuitées hôtelières avec environ 49 733 personnes hébergées chaque nuit en France, ce qui représente une hausse de 7 % par rapport à 2018… Triste constat.

La 30e vague de l’Observatoire du Moral Immobilier de SeLoger a été réalisée du 3 au 27 février 2020 par SeLoger et l'Observatoire Logic-Immo du Moral Immobilier auprès de 7 080 futurs acquéreurs d’un bien immobilier, 1 625 vendeurs, 2 864 acheteurs et 1 485 bailleurs.

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