Le Mantois : « 50 % de la clientèle vient de la proche banlieue parisienne »

Florian Billaud
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Dans les Yvelines, le secteur autour de Rosny-sur-Seine et Mantes-la-Jolie attire les investisseurs. Les propriétaires désirant effectuer un deuxième achat immobilier y trouvent également des offres intéressantes. Malgré des conditions d’obtention de prêt plus strictes, la demande est toujours très élevée. Luc Hadjadj, gérant de l’Agence du Château à Rosny-sur-Seine et Vert, détaille les spécificités du marché immobilier dans le Mantois.

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Le Mantois : « 50 % de la clientèle vient de la proche banlieue parisienne »
Le Mantois est plébiscité par les acquéreurs à la recherche d’une maison. © Pack-Shot

Le secteur Mantois est-il plébiscité par les primo-accédants ?

C’est très difficile aujourd’hui d’acheter un logement pour les primo-accédants. Plusieurs facteurs expliquent cela : les banques sont de plus en plus exigeantes concernant les conditions d’emprunt et le prix au mètre carré a nettement augmenté. Il y a 10 ans, nous avions beaucoup de demandes pour une première acquisition. Aujourd’hui, les clients qui deviennent propriétaires dans notre secteur en sont à leur deuxième achat immobilier. De plus, les appartements disponibles sont beaucoup moins nombreux que les maisons et sont plutôt vendus à des investisseurs. Les primo-accédants, ayant plus de difficultés à acquérir un appartement, laissent davantage de choix aux investisseurs. Ces derniers bénéficient d’une offre plus large d’appartements et les mettent alors sur le marché de la location.

Pourriez-vous nous indiquer un ordre de prix pour une maison récente en excellent état et une maison à rafraîchir ?

De manière générale, la différence de prix est d’environ 100 000 € entre une maison moderne habitable immédiatement et une maison des années 1980 - 1990 demandant quelques travaux. Les acquéreurs qui font le choix d’acheter un bien un peu ancien et de le remettre à leur goût sont financièrement gagnants. Pourtant, 80 % de nos clients recherchent un bien clés en main. Il arrive même qu’ils gardent les meubles des anciens propriétaires. En d’autres termes, les acquéreurs se tournent vers les maisons neuves réalisées avec des matériaux tendance et proposant une vaste pièce de vie, au détriment des pavillons plus anciens, dotés en général de grandes chambres, mais de petites pièces principales.

Auriez-vous un exemple à nous donner ?

Nous avons vendu, à Fontenay-Mauvoisin (au sud de Mantes-la-Jolie), une maison en parfait état de 170 m² habitables à 475 000 € sans négociation. Ce bien possède une pièce de vie de 70 m² ainsi qu’une cuisine ouverte et 4 chambres. Un logement de même surface en bon état, construit il y a trente ou quarante ans et nécessitant des travaux de réaménagement se vendrait autour de 350 000 €.

« Il faut compter environ 100 000 € de différence entre une maison moderne bien agencée et une maison ancienne de même surface nécessitant des travaux. »

Luc Hadjadj, gérant de l’Agence du Château à Rosny-sur-Seine et Vert

L’écart de prix est-il aussi net entre un appartement récent et un appartement ancien nécessitant des travaux ?

Non, l’amplitude de prix est peu importante sur notre secteur. Il s’agit d’une clientèle différente. En effet, les maisons sont surtout recherchées pour de la résidence principale, alors que les appartements se vendent surtout à des investisseurs. Or, ces derniers préfèrent acheter un logement à rafraîchir, car c’est une opération intéressante financièrement. En effet, en réalisant des travaux, ils peuvent bénéficier de dispositifs de défiscalisation.

Selon vous, l’immobilier est-il toujours considéré comme une valeur refuge ?

Oui, absolument ! Les particuliers ont pris conscience que l’immobilier est un placement offrant plus de sécurité que d’autres solutions d’épargne. Après le confinement, certains clients ont décidé de mettre toutes leurs économies dans l’acquisition d’un bien. Beaucoup d’entre eux ont acheté sans faire de prêt, malgré les taux bas. Ils ont fait ce choix, car c’est un investissement concret et, sur le long terme, les prix montent toujours, surtout dans la région Île-de-France.

Pensez-vous qu’avec le développement du télétravail, plus de Parisiens vont venir dans le secteur ?

Je crois que les habitants de Paris intra-muros ne sont pas prêts à déménager. Ils ne veulent pas renoncer aux avantages dont bénéficie la capitale, en particulier l’offre culturelle et le fait de tout avoir à portée de main. Par contre, ces personnes peuvent être intéressées par l’achat d’une résidence secondaire dans notre secteur, pour venir se ressourcer. Les habitants de la proche banlieue parisienne cherchent, quant à eux, à s’excentrer davantage. Ils constituent aujourd’hui 50 % de notre clientèle sur le marché des maisons.

Quelle est votre analyse du marché immobilier dans votre secteur ?

C’est un marché immobilier assez spécifique. La demande est forte, mais les banques ont durci les conditions d’obtention de prêt, donc tous les candidats à l’acquisition ne peuvent pas acheter. Parallèlement, l’offre se réduit, car les vendeurs ont tendance à mettre leur projet en pause. Il y a deux ans, nous avions quatre fois plus de biens sur le marché.

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Luc Hadjadj, Gérant de l’Agence du Château à Rosny-sur-Seine
Agence du Château à Rosny-sur-Seine et Vert, 49 rue nationale, 78710 Rosny-sur-Seine
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