Marché immo : quelles perspectives pour Rennes et Nantes, 2 villes à la traîne ?

Emmanuelle Lopez
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-1,2 % et -6 %… C’est le plus fort recul de prix sur un an pour Rennes et Nantes. C'est également dans ces deux villes que les délais de vente sont les plus longs : respectivement 93 et 98 jours, soit +19 et +17 jours par rapport à l’année passée. Pourtant, le marché immobilier en France semble bénéficier d'une dynamique favorable dans les plus grandes villes de France. Cette curiosité n’a pas échappé à SeLoger, qui s'est donc penché sur la question. Analyse.

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Vue aérienne de la ville de Nantes
La ville de Nantes affiche une baisse importante de ses prix immobiliers, en dépit de ses atouts : son dynamisme économique, sa proximité avec l'océan Atlantique et ses nombreux projets urbains. ©️Getty Images
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Rennes et Nantes : une baisse des prix tout en nuances

Rennes est pourtant la 4e ville la plus chère du Top 10 – hors Paris –, avec un prix moyen du m² établi à 3 772 € au 1er avril 2025. Et si l’on y regarde de plus près, le prix des appartements à Rennes n’est en recul que de - 0,5 % sur 1 mois. Celui des maisons connaît quant à lui une hausse de +0,8 % pour atteindre 4 404 €/m², d'après les données de SeLoger. 

À près de 100 km de là, Nantes arrive bonne dernière du classement. La ville des Petit Beurre affiche une sérieuse baisse des prix de l’immobilier. Le prix des appartements y atteint en moyenne 3 257 €/m², ce qui correspond à une baisse de 6 % sur un an. Les maisons ne sont pas épargnées : le m² moyen vaut 4 137 €, soit -2,5 % sur un an. 

Les délais de vente comme explication

À Nantes comme à Rennes, les délais de vente sont longuets. Dans la Cité des Ducs, ils sont passés de 81 jours en moyenne l’année dernière à 98 jours cette année. 

Pour Rennes, cette situation est liée au déséquilibre entre les souhaits des vendeurs et le pouvoir d’achat des acquéreurs. Mais s’il est une chose positive, c’est bien que les acheteurs sont présents : augmentation de +8 % de la demande sur 1 an. Même s’ils attendent, les vendeurs trouvent donc preneurs, à condition de proposer un prix juste. 

En revanche, à Nantes, la baisse des prix ne rend pas la ville plus attractive. Les acheteurs ne se bousculent pas… D’après les recherches SeLoger, le recul de la demande est de l’ordre de 5 % tandis que l’offre progresse de 17 % sur un an.  

« Les dynamiques des marchés nantais et rennais sont donc différentes, même si des similitudes existent, notamment sur les délais de vente qui se rallongent », souligne Christopher Chanu, directeur régional Ouest chez SeLoger.

À Nantes et à Rennes, selon la localisation, les prix au m² accusent de gros écarts

À Rennes, le prix du m² dans le Centre, au cœur historique de la ville, tourne autour des 4 518 €/m². Le quartier de Thabor-Saint Hélier reste prisé avec un prix au m² de 4 458 €. Le quartier Moulin du Comte complète ce tiercé, avec un coût moyen de 4 206 €/m²

En revanche, les prix diminuent au fur et à mesure que l'on s'éloigne. Au sud de la ville, le quartier Le Blosne, issu des grandes opérations d’extension urbaine, est le plus abordable : comptez 2 544 €/m². Dans le même secteur, le quartier de Bréquigny, où se trouve le spacieux parc Gayeulles, affiche un prix moyen de 3 098 €/m². Au nord-ouest, le quartier de Villejean-Beauregard, assez récent, propose un prix moyen de 3 213 €/m² au 1er avril 2025.

Le schéma qui se dessine à Nantes est semblable. Certains quartiers sont plus cotés que d’autres, comme celui des Hauts Pavés-Saint Félix à 4 014€/m², ainsi que les secteurs prisés de Centre-Ville – 3 934 €/m² – et Dervallières-Zola – 3 579 €/m². Ils figurent parmi les plus chers de la ville. À contrario, les quartiers Nord à 3 057 €/m², Doulon-Bottière à 3 093 €/m², ou encore les quartiers Sud à 3 101 €/m² restent plus accessibles. 

Le cas du marché immobilier nantais

Le marché immobilier nantais est sur une pente glissante : depuis juin 2022, ses prix ont perdu 17 %. Cette dégringolade, si impressionnante soit-elle, n'entache pourtant pas l’envolée spectaculaire des prix que la ville a connue entre 2015 et 2022 : +55 %. 

Aussi, malgré les chiffres constatés par SeLoger, Christophe Genest, directeur commercial de Noovimo, réseau d'une centaine d’indépendants sur le Grand Ouest, reste confiant : « J’observe à travers nos agents implantés à Nantes et dans sa région une reprise significative de l’activité depuis le début de l'année  : +37 % par rapport à N-1 en promesses signées. Mais dans un contexte de baisse des prix, les vendeurs doivent encore ajuster leurs attentes pour permettre aux transactions d’aboutir. Sur certains secteurs, la tension reste forte : les acheteurs cherchent à sécuriser leur projet et les négociations sont appuyées et fréquentes, surtout sur les biens ayant connu des hausses importantes ces dernières années », conclut-il. 

De son côté, Christopher Chanu rappelle « quelques atouts de chacune : du côté de Rennes, une forte population étudiante et une belle qualité de vie. Concernant Nantes, son dynamisme économique, sa proximité avec l'océan Atlantique et ses nombreux projets urbains, comme le quartier République ». 

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