Depuis 1ᵉʳ octobre 2024, la ville de Strasbourg soumet de nouvelles mesures pour encadrer les locations de meublés de tourisme (type Airbnb). Face à la crise du logement et à la flambée des locations de courte durée, la municipalité souhaite protéger le parc immobilier destiné aux habitants permanents. Voici les principaux changements que les propriétaires doivent connaître.
Obligation de compensation pour les nouvelles locations touristiques
Désormais, tout propriétaire souhaitant transformer un logement résidentiel en meublé de tourisme devra compenser cette conversion. Concrètement, il devra créer un nouveau logement à usage d'habitation de surface équivalente au sein de la ville. Cette mesure vise à maintenir un équilibre entre les logements disponibles pour les habitants et ceux destinés aux visiteurs de passage. En incitant les propriétaires à contribuer au parc locatif permanent, la ville espère atténuer la pénurie de logements accessibles aux résidents.
Augmentation de la proportion de logements résidentiels dans les immeubles
La municipalité renforce également les restrictions concernant la proportion de logements dédiés à l'habitation dans les immeubles. Dorénavant, un bâtiment devra conserver au moins 80 % de sa surface pour des logements résidentiels, contre 60 % précédemment. Cette règle s'applique particulièrement au centre élargi de Strasbourg, où la pression touristique est la plus forte. L'objectif est de prévenir la transformation massive d'immeubles entiers en hébergements touristiques, préservant ainsi le caractère résidentiel des quartiers et la qualité de vie des habitants.
Rénovation énergétique conditionnant la prolongation des autorisations
Les propriétaires de meublés de tourisme devront également s'engager dans la rénovation énergétique de leurs biens. La durée maximale d'autorisation pour louer en courte durée reste fixée à six ans. Cependant, une prolongation de trois ans sera possible uniquement si des travaux d'amélioration énergétique ont été réalisés après la première autorisation. Cette exigence, désormais étendue aux quartiers prioritaires de la ville, vise à améliorer la performance énergétique du parc immobilier et à soutenir les objectifs environnementaux de la municipalité.
Pour rappel, en cas de transformation illégale et de manière durable des logements en meublés de tourisme, les propriétaires devront faire face à des sanctions plus importantes : dans le cadre de la loi "anti Airbnb", adoptée par le Sénat en mai dernier, celui-ci a en effet voté le doublement du montant des amendes civiles, qui passent de 50 000 € à 100 000 €.
Impact sur le marché immobilier et les habitants
Ces mesures reflètent la volonté de Strasbourg de préserver l'accessibilité au logement pour ses habitants. La multiplication des meublés de tourisme a contribué à la hausse des loyers et à la raréfaction des logements disponibles à l'année. En encadrant plus strictement les locations de courte durée, la ville souhaite encourager les propriétaires à privilégier les baux longue durée, offrant ainsi plus de stabilité aux locataires et contribuant à la cohésion sociale des quartiers.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)