Alors que les taux de crédit immobiliers sont toujours très attractifs, devenir propriétaire reste compliqué pour les travailleurs précaires. Pour lutter contre ce phénomène, des professionnels et des chercheurs ont fait des propositions.
Obtenir un crédit immobilier sans CDI, c'est très difficile !
Le marché du travail a fortement évolué au cours des dernières années. Qu’ils soient en CDD (Contrat à Durée Déterminée), intérimaires ou encore indépendants, les travailleurs ne bénéficiant pas d’un contrat stable (CDI) représentent désormais près du quart de la population active. Cependant, pour l'octroi de crédits immobiliers, les banques privilégient toujours les salariés en CDI, qui présentent moins de risques. Pour convaincre les établissements bancaires, les travailleurs précaires doivent donc impérativement prouver leur solidité financière sur le long terme.
Les CDD représentent 86 % des embauches !
Selon la DARES (Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques), 86 % des embauches se font actuellement en CDD et seulement 20 % de ces contrats deviennent des CDI au bout d'un an.
Il est plus facile d’emprunter avec un CDD de la fonction publique
Pour obtenir un crédit immobilier, toutes les personnes en CDD ne sont pas logées à la même enseigne. Ainsi, une personne avec un CDD de la fonction publique (d’Etat, territoriale, hospitalière, vacataires et contractuels) ne rencontrera pas de difficultés particulières car il sera considéré par la banque comme un CDI. Il pourra même bénéficier d’offres spécifiques en termes de taux ou de garanties. En revanche, pour les CDD du secteur privé, c’est nettement plus compliqué : la plupart des banques étudient les profils des emprunteurs au cas par cas, tandis que d'autres établissements les refusent de façon systématique.
Les jeunes en CDD doivent s'armer de patience pour décrocher un prêt !
Les jeunes qui viennent de décrocher leur premier emploi en CDD doivent patienter avant de pouvoir emprunter. Néanmoins, « si l’emprunteur est en CDD depuis plus de deux ans et que ses comptes sont bien tenus, son dossier a plus de chance d’être accepté ! », selon Sandrine Allonier, responsable des relations banques chez Vousfinancer. Par ailleurs, il est important de signaler que certains établissements bancaires étudient la possibilité d’accorder un prêt selon le profil de risque et la nature de l’activité exercée : la porte n’est donc pas totalement fermée aux travailleurs précaires.
Le boom des « slashers » !
Les « slashers », qui cumulent plusieurs emplois ou employeurs, seraient de plus en plus nombreux (5 % des salariés) selon le rapport de la DARES.
Des propositions pour faciliter l'accès au crédit des travailleurs précaires
Un groupe de travail composé de chercheurs et de professionnels a émis plusieurs propositions pour simplifier l’accès des travailleurs précaires au crédit immobilier. Leur rapport préconise notamment de réviser le mode de calcul du taux d’usure. En effet, « plus les taux baissent et moins les banques sont en mesure de proposer une offre adaptée à ces profils atypiques. Une proposition serait donc d’introduire une partie fixe au-delà du taux moyen », précise Nicolas Pécourt, directeur de la communication au Crédit Foncier. Le rapport suggère également de créer une assurance permettant de faire face aux baisses temporaires de revenus ou aux risques de dépréciation du bien immobilier en cas de revente rapide liée à un changement d’employeur.
Vers une suppression des droits de mutation pour les primo-accédants ?
Le groupe de travail préconise de diminuer les droits de mutation à titre onéreux pour les jeunes primo-accédants, afin de limiter les freins à la mobilité professionnelle.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)