Île d’Oléron : une prime jusqu'à 10 000 euros pour les propriétaires qui reviennent sur le marché longue durée
Une prime jusqu'à 10 000 euros. C’est l'offre alléchante que fait la Communauté de communes de l’île d’Oléron aux propriétaires de meublés touristiques. Mais à une condition. Explications !

L’île d’Oléron saturée de meublés touristiques
62 % des logements sur l’île d’Oléron sont des résidences secondaires. Et les 2/3 sont proposés en location saisonnière, essentiellement l’été, sur des plateformes en ligne.
Résultat ? Une ville désertée hors période estivale et l’impossibilité de loger les salariés.
Comme l’explique Michel Parent, président de la Communauté de communes (CDC), lors d’une conférence de presse « cela met en cause notre équilibre économique, avec des conséquences concrètes comme la fermeture de classes ».
Jusqu’à 10 000 euros de prime pour retourner sur le marché de la longue durée
Pour donner un coup de frein à ce phénomène, la CDC envisage une mesure forte : accorder une prime de 5 000 à 10 000 euros, en fonction de la superficie, aux propriétaires qui s’engagent à passer leurs meublés touristiques en location longue durée.
L’objectif ? Convertir 50 logements par an pendant 3 ans, soit 150 logements sur la durée du dispositif.
La prime a une contrepartie. Les propriétaires-bailleurs devront s’engager à laisser le logement en location longue durée pendant au moins 7 ans.
Une mesure déjà testée (et approuvée) aux Sables d’Olonne
33 % du parc immobilier des Sables d’Olonne était consacré aux locations touristiques. En 2022, elle décide donc d’offrir jusqu’à 10 000 € d’aide aux propriétaires qui s’engagent à louer leur bien en tant que résidence principale, pour une durée minimale de trois ans.
Appelé « Louez à l’année », le dispositif a fait ses preuves. Quelque 400 logements sont ainsi revenus sur le marché de la longue durée.
Un dispositif qui devrait être voté le 22 mai
Si la décision fait consensus parmi la classe politique locale, reste encore à la voter en conseil communautaire. Elle sera ainsi inscrite à l’ordre du jour du 22 mai et pourra être appliquée grâce à la boîte à outils que la loi Le Meur met à la disposition des collectivités locales pour enrayer le phénomène des locations courte durée.
La CDC a d’ores et déjà budgété la prime dans une enveloppe de 10 millions d’euros consacrée à sa stratégie sur le logement à l’année, à hauteur de 500 000 euros par an pendant 3 ans.
Cette enveloppe pourrait être alimentée par l’amende de 8,6 millions d’euros infligée à Airbnb en avril, pour des manquements à la collecte de la taxe de séjour. La procédure est toutefois toujours en cours : la plateforme s’est pourvue en cassation. Affaire à suivre, donc.
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