Hausse des températures, inondations… Les conséquences du changement climatique sont de plus en plus palpables. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'une étude se soit intéressée aux risques environnementaux dans l'immobilier. Contre toute attente, c'est à Lille et Lyon que la prime de risque climatique serait la plus élevée : explications.
Prime de risque climatique : Lille et Lyon au sommet
Alors que de nombreux records de température ont encore été constatés pendant l’été 2023 et que le début de l’automne suit la même tendance, AEW, géant mondial du conseil en investissement immobilier et de la gestion d’actifs, s’est une nouvelle fois intéressé aux risques climatiques dans le secteur de la pierre. Surprise, en tête du classement des villes européennes où la prime de risque climatique est la plus élevée, nous retrouvons deux villes françaises.
En effet, c’est à Lille et à Lyon qu’elle est la plus haute en Europe, atteignant respectivement 47 et 41 points de base (PDB). A contrario, Londres présente la prime de risque climatique la plus faible parmi les principaux marchés d'investissement européens. Dans la capitale anglaise, elle est estimée à 8 pdb. Les villes allemandes analysées dans le cadre de cette étude, notamment Hambourg, Francfort et Berlin, affichent également une prime de risque climatique inférieure à la moyenne, qui s’élève à 19 points de base.
En Europe, la prime de risque est estimée à 19 points de base (pdb) par an en moyenne pour les actifs prime.
Risque de transition et risque physique, de quoi parle-t-on ?
S’il s’agit de la quatrième étude de ce genre menée par AEW, c’est la première qui combine à la fois le risque de transition et le risque physique en une seule et même prime de risque climatique pour le secteur immobilier européen. Risque de transition et risque physique… Ces deux notions peuvent être difficiles à appréhender pour un public non averti. En réalité, le risque de transition est mesuré en fonction des exigences réglementaires devant être respectées sur le long terme (consommation énergétique, émission de gaz à effet de serre, etc.) pour éviter qu'un actif devienne obsolète.
En France, nous pouvons par exemple citer l’interdiction de mettre en location les biens immobiliers les plus énergivores (loi Climat). Quant aux risques physiques, ils concernent les conséquences directes et tangibles du changement climatique, et plus spécifiquement les dommages causés aux bâtiments en raison des crues des rivières et de l'élévation du niveau de la mer.
L’immobilier résidentiel est le plus impacté
Selon AEW, la prime de risque climatique combinée s'élève à 19,4 points de base par an en moyenne sur les 196 segments de marchés couverts en Europe. Elle est repartie en trois risques :
- le risque de transition (15 pdb),
- le risque d'inondation fluviale (3,9 pdb)
- et le risque maritime (0,4 pdb).
La méthodologie actualisée intégrant les nouvelles trajectoires Carbon Risk Real Estate Monitor (CRREM), outil qui définit les voies de décarbonisation à horizon 2050, entraîne une prime de risque de transition inférieure à celle estimée précédemment : 8 euros au mètre carré par an, contre 9 euros au mètre carré par an en juillet 2022. Concrètement, il s'agit du montant qu'il faudra dépenser pour éviter que les actifs prime ne deviennent obsolètes. Cette nouvelle étude révèle que les différences entre les secteurs sont restées cohérentes par rapport aux résultats constatés en 2021. Ce sont toujours les commerces de pied d'immeuble (6 pdb) et les centres commerciaux (8 pdb) qui affichent l'impact le plus faible, suivi par les bureaux prime (9 pdb) et le résidentiel (11 pdb). L’immobilier résidentiel reste toutefois derrière la logistique prime (42 pdb), qui affiche de très loin l'impact le plus élevé en pdb par an.
Selon l’ACPR, le coût des sinistres climatiques pourrait être multiplié par 5 ou 6 d’ici 2050 dans certains départements.
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