Immobilier : ce qui va se passer maintenant que le reconfinement a commencé

Xavier Beaunieux
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Pour donner un « coup de frein brutal aux contaminations au Covid », Emmanuel Macron a annoncé que nous serions reconfinés - a minima - jusqu’au 1er décembre. À l’image du confinement de mars dernier, ce reconfinement est national. Les établissements - non essentiels - accueillant du public sont fermés, les réunions privées sont interdites, les déplacements entre régions sont proscrits et le télétravail redevient la règle. En revanche, les écoles demeurent ouvertes. Enfin, « l'économie ne devant ni s'arrêter, ni s'effondrer, l'activité continue, les services publics restent ouverts, usines, exploitations agricoles et BTP continuent de fonctionner ». Immobilièrement parlant, voici ce qu'implique l'Acte 2 du confinement.

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Immobilier : ce qui va se passer maintenant que le reconfinement a commencé
Le gouvernement français a estimé que seul un confinement pouvait freiner la pandémie. ©olrat
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Le (re)confinement, c’est maintenant !

Comme une impression de « déjà-vu » et un sentiment d’inévitabilité mêlés... Face à la recrudescence des cas de Covid  en France ces derniers jours, l’exécutif a  tranché ! Nous voici (re)confinés, à compter du 29 octobre - à minuit - jusqu’au 1er décembre, au moins. Alors que plusieurs pistes avaient été évoquées (confinements localisés, durcissement du couvre-feu, etc.), c’est finalement celle d’un confinement général qui a été retenue. À la différence du précédent confinement, celui-ci a toutefois été « adapté ». Entendez par là que les écoles demeurent ouvertes, que le travail continue et qu’il est possible de rendre visite - dans le strict respect des protocoles sanitaires - aux pensionnaires des EHPAD.

Le confinement 3 est étendu à toute la France !

Alors que les Français s’interrogent toujours sur leur efficacité, voilà que les mesures de freinage renforcées mises en place par le gouvernement dans 19 départements (interdiction de se déplacer à plus de 10 kilomètres de son domicile, fermeture des commerces non-essentiels, interdiction des rassemblements de plus de 6 personnes en extérieur…) viennent d’être étendues à tout le territoire. La possibilité d’un confinement dont la dureté l’aurait fait ressembler au confinement originel du mois de mars dernier (fermeture des écoles, retour des attestaions de déplacement…) a donc été écartée.

Retrouvez toutes les informations sur ce 3 confinement.

Fermeture des agences immobilières

Dans son allocution télévisée, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que « l'économie ne devait ni s'arrêter, ni s'effondrer ». Malgré le confinement, l'activité « continuera avec plus d’intensité, ce qui veut dire que les guichets des services publics resteront ouverts, les usines, les exploitations agricoles, les bâtiments et travaux publics continueront de fonctionner ». En revanche, les « établissements accueillant du public seront fermés ». Jugées « non essentielles » et ne bénéficiant d'aucune dérogation d'ouverture, les agences immobilières sont donc contraintes, une nouvelle fois, de baisser le rideau… Si elles sont fermées au public, les agences immobilières restent toutefois joignables à distance. De plus, les déplacements sont limités (l’attestation de sortie fait son grand retour !), les trajets inter-régionaux proscrits et les réunions privées - de plus de six personnes - interdites, tout comme les visites de logements qui dovent être reportées.

Pour pallier ces interdictions, professionnels et particuliers peuvent néanmoins s’appuyer sur les outils technologiques dont le premier confinement avait précipité la mise en place : logiciels permettant de signer des mandats et des ventes à distance sans avoir à demander de procuration, applications pour faire visiter un logement sans devoir quitter le sien…

L’immobilier : un secteur (et des acteurs !) résilient(s)

En mars dernier, il avait déjà été décidé de placer tout le pays en confinement. 55 jours durant, toute la population française avait ainsi été assignée à résidence. Quant au marché immobilier, il avait été mis sur pause : visites annulées, états des lieux décalés, projets d’achat et/ou de vente reportés (pour être massivement concrétisés en sortie de confinement !), chantiers à l’arrêt, délais de traitement des demandes de prêts rallongés, déménagements interdits...

Mais s’il a incontestablement paralysé le marché de l’immobilier pendant un mois et 25 jours, le Covid a également accéléré sa digitalisation, poussé ses acteurs à s’adapter et contribué à modifier nos attentes. On s’en serait volontiers passé mais sans Covid, il est même permis de penser que le télétravail serait resté une pratique à la marge, tout comme la signature des mandats et des ventes immobilières à distance. Quant à la possibilité de faire visiter un logement ou d’en dresser un état des lieux en visio, elle tenait tout simplement de la science-fiction.

Le 1er confinement n'a eu aucun effet sur l'évolution du prix immobilier en France qui accuse une hausse de 5,9 % sur 1 an et atteint 3 861 € du m² (Source : Baromètre LPI-SeLoger).

(Re)confinement : nous sommes prêts !

Comme l’a écrit Nietzsche, célèbre philosophe moustachu du 19e (le siècle, pas l’arrondissement !), « ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts ». D’autant que nous disposons désormais d’outils technologiques qui nous permettent, malgré le Covid, de poursuivre nos activités (travailler, prendre l’apéro avec ses proches, acheter/vendre/visiter un logement, apprendre/enseigner, etc.) à distance. Les procédures dématérialisées mises en place par les notaires - dont les études restent ouvertes - permettent de signer une vente à distance, comme cela avait été le cas lors du confinement de printemps. À défaut, il reste possible de se rendre à l'office notarial afin de signer sur place (Source : ministère du Logement). 

Outre l’arsenal mis à notre disposition, ce sont aussi de nouveaux réflexes que cette crise sanitaire (qui a visiblement décidé de jouer les prolongations !) nous a permis de développer. En juin dernier, une étude SeLoger indiquait que 18 % des futurs locataires se disaient même prêts à signer le bail de location d’un bien qu’ils n’auraient visité que par écran interposé !

Comme l'a précisé Jean Castex, le Premier ministre, lors de sa conférence de presse, « pendant le confinement, les déménagements sont autorisés sur présentation d'un justificatif de l'entreprise de déménagement ». Enfin, Bruno Lemaire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance juge nécessaire que les « guichets des mairies resteront ouverts afin de recueillir les demandes des administrés et accorder les permis de construire ». 

Les professionnels de l'immobilier prêts à livrer bataille

Les professionnels du secteur (notaires, déménageurs, agents immobiliers, banques, courtiers, syndics, etc.) sont mieux préparés qu’ils ne l'étaient en mars dernier. Et tous sont bien décidés à se battre ! « Lors du premier confinement, il y a eu des retards, notamment administratifs, qui seront probablement moins nombreux durant le reconfinement » indique Maître Fabienne Magnan, notaire à Paris, « Les Français sont mieux préparés et le télétravail s’est considérablement développé, aussi bien dans le notariat que dans les banques, par exemple.

En revanche, le plus gênant, à mon sens, aurait été l'impossibilité de procéder à un déménagement. Pourquoi signer aujourd’hui - et commencer à rembourser un prêt - alors que l’on ne peut pas déménager ? Et si le vendeur est contraint de rester dans les lieux, pourquoi acheter un bien dont on n'aura pas la jouissance ». Et d’ajouter que « la signature à distance, c’est très bien, mais la question qu’il convient de se poser, c’est celle de sa réelle utilité pour le client. Si c’est juste pour que le notaire perçoit ses honoraires, qu’en est-il de l’intérêt de son client ? Il faut mettre la technologie au service du client et non l’inverse ». 

La FNAIM prévoit une baisse de 25 % des ventes en 2020 par rapport à 2019 qui avait été une année historique en terme de transactions. Mais la régression provoquée par le reconfinement pourrait être plus forte encore. 

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