Post-crise sanitaire : de la résidence secondaire à la résidence semi-principale

Anissa Duport-Levanti
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Depuis la crise sanitaire, l’usage des résidences secondaires a changé. Après avoir été cantonnée aux vacances et à certains week-end prolongés grâce aux jours fériés, voilà que la résidence secondaire est devenue un lieu de vie bien plus régulier et a bénéficié de l’essor du télétravail. Rien d'étonnant, donc, à ce que le marché de l'immobilier de villégiature connaisse un véritable boom.

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Avec l'essor du télétravail, les maisons de vacances se transforment en résidence semi-permanentes. © Viacheslav Yakobchuk
Avec l'essor du télétravail, les maisons de vacances se transforment en résidences semi-permanentes. © Viacheslav Yakobchuk
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De l'investissement locatif à la résidence secondaire

S’il est un marché que la crise sanitaire a revitalisé, c’est bien celui des résidences secondaires. En effet, la banalisation du télétravail et le regain d’appétit des Français pour un cadre de vie plus vert ont considérablement renforcé le pouvoir d'attraction des maisons de vacances. Il aura donc fallu deux années de crise sanitaire, deux confinements et de multiples couvre-feux pour attiser la curiosité d’une clientèle qui avait pris goût aux plateformes de location.  

La perspective de devoir supporter des frais d’entretien importants et de devoir passer ses vacances chaque année au même endroit pouvait jusqu'à présent sembler contraignante, mais cela est aujourd’hui totalement différent. Les résidences secondaires ont le vent en poupe, notamment pour des citadins en manque de calme et de verdure. Ainsi, le télétravail permettant de passer plusieurs jours par semaine dans sa résidence secondaire, celles-ci se transforment de plus en plus en résidences semi-principales et ne manquent pas d'attirer une clientèle plutôt aisée de familles et de jeunes couples. Ce nouveau public rejoint donc celui, historique, des retraités, ce qui engendre toujours plus de tension sur ce marché.

La hausse des prix immobiliers pénalise les acheteurs locaux

Si la résidence secondaire gagne du terrain, certains acheteurs locaux regrettent que l’arrivée d’acquéreurs au pouvoir d’achat largement supérieur au leur contribue non seulement à siphonner le stock de biens disponibles à la vente, mais aussi à faire augmenter les prix. C’est notamment le cas dans des secteurs déjà prisés, comme les littoraux arcachonnais, basque, breton, corse, ou normand… Quelques exemples : à Locronan dans le Finistère, une maison sur 5 est une résidence secondaire, à Guéthary près de Biarritz, la proportion atteint un logement sur deux ! Quant à Bayonne, ville traditionnellement prisée des acquéreurs de résidences secondaires, les prix de vente y ont progressé de 14,7 % en seulement un an. 

Les 3 départements les plus prisés pour une résidence secondaire à la campagne sont :

  • la Dordogne,
  • l'Yonne,
  • le Var.

Où les Français veulent-ils acheter leur maison de vacances ?

Il est intéressant de constater qu'en marge des traditionnels bords de mer très prisés et des stations de montagne, les villages de campagne ont clairement tiré leur épingle du jeu. Les nouveaux propriétaires de maisons secondaires cherchent aussi dans des zones rurales mais proches des villes moyennes et disposant de gares TGV

Face à la spéculation immobilière et à l’accélération de l’artificialisation des sols que pourrait occasionner cette sur-représentation régionale des maisons de vacances, certains élus locaux s’interrogent sur l’opportunité de mettre en place une limitation au droit d’acheter une résidence secondaire

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