Immobilier : Paris et l'Île-de-France sont les moteurs du marché hexagonal !
Contrairement à ce que les confinements successifs auraient pu le laisser supposer, Paris et l’Île-de-France continuent de concentrer la majorité de la demande immobilière en France, tant sur le marché de l’acquisition que sur celui de la location.
Plus d'une recherche immobilière sur 3 concerne Paris et l'IDF
Immobilièrement parlant, Paris et l’Île-de-France n’ont pas dit leur dernier mot ! Selon les données SeLoger, un tiers des recherches de biens à la vente en France concerne des logements situés en Île-de-France. Paris concentre 6% des recherches en France, soit une sur 20 et près d’une demande de mise en relation avec un agent immobilier sur 10. Paris reste donc la locomotive de la recherche immobilière en France.
Les confinements successifs n’ont pas fait fuir en masse les Parisiens et le marché reste dynamique dans la Ville-Lumière. « L’immobilier est la traduction des choses de la vie. On déménage en prévision d’une naissance, après une séparation… on cède un logement suite au décès d’un proche, rappelle Stéphane Fritz, président du réseau d’agences immobilières Guy Hoquet. Nous avons vécu une période de guerre sanitaire, sans fusil. Le nombre de décès a été plus élevé, les divorces aussi ont augmenté. Cela peut avoir participé ponctuellement à la dynamique et compensé l’absence des acheteurs étrangers sur le marché. Ces derniers reviendront. Le marché restera donc dynamique. »
Ce dynamisme se vérifie sur l’offre de logements proposés à la vente. Entre janvier et octobre 2021, leur part à Paris a explosé de 65 % sur un an. Tout comme le volume des maisons proposées à l’accession (+ 30 %), même si ces biens restent rares. Toutefois, les prix immobiliers tendent à marquer le pas... puisque le prix moyen affiché au m² dans l’ancien recule de 3 % sur un an sur cette période pour atteindre - selon les données SeLoger - 11 465 €. Stéphane Fritz explique ce mouvement par le cycle électoral. « Parfois le marché enregistre des pauses, notamment avant une période électorale, à cause de l’attentisme des vendeurs et des acheteurs. Mais ce léger tassement de prix enregistré en 2020 et 2021 n’est pas assez significatif pour impacter fortement la valeur du mètre carré parisien au regard des augmentations de prix enregistrées par le passé (+ 32 % sur 10 ans pour les appartements selon les Notaires de France, NDLR). »
Le prix au m² en Île-de-France avoisine 5 210 € (Source : Baromètre LPI-SeLoger).
Les Yvelines et les Hauts-de-Seine tirent leur épingle du jeu
Tous les départements franciliens ne sont pas logés à la même enseigne et certains tirent clairement leur épingle du jeu ! A l’exemple des Hauts-de-Seine et des Yvelines qui concentrent le plus grand nombre de demandes de mises en relation entre un candidat à l’accession et un agent immobilier (respectivement 16 % et 13 %). « Les Parisiens ont franchi le périphérique car les mois de confinement ont eu une incidence, notamment pour ceux qui ont vécu dans des logements plus contraints », rappelle Stéphane Fritz. « Ils sont donc à la recherche d’espace, d’une pièce en plus pour télétravailler, d’un extérieur et d’un accès à la nature. Il sera intéressant d’observer l’atterrissage du marché immobilier : les Parisiens oublieront-ils le traumatisme des confinements passés ou le virus participera-t-il à l’aménagement du territoire plus fortement qu’aucun gouvernement ne l’a jamais fait ? »
Dans les Hauts-de-Seine, entre janvier et octobre 2021, le prix moyen au m² affiché au global dans l'ancien est de 7 685 € (+ 2 % sur un an). En moyenne, les logements sont proposés à la vente pour 526 866 €, une valeur stable sur un an. En parallèle, l’offre bondit de 41 % ! Dans le détail, la part des appartements progresse de 42 % alors que le nombre de maisons mises en vente avance de 16 %.
Dans les Yvelines, le prix moyen au m² progresse beaucoup plus fortement que dans les Hauts-de-Seine (de + 10 % entre janvier et octobre 2021 par rapport à la même période en 2020 pour se porter à 4 479 €. Et même si le prix moyen des logements vendus est plus bas (388 593 €), il progresse plus fortement que dans le département voisin (+ 5 %). L’offre d’appartements grimpe de 31 % alors que les maisons mises en vente sont plus rares (- 5 % sur un an).
A l’avenir, selon les projections des avant-contrats des notaires, les prix devraient continuer de progresser. D’ici la fin du mois de janvier 2022, « les projections confirment la tendance à la hausse (+ 1 % sur un an pour l’Île-de-France pour les appartements anciens) », indiquent les Notaires de France. Les maisons individuelles devraient suivre la même tendance, avec des hausses plus importantes. « À fin janvier 2022, les projections indiquent des évolutions sur 1 an de l’ordre de + 8 % pour l’Île-de-France (+ 10 % environ pour la France métropolitaine) », ont fait savoir les Notaires de France au début du mois de décembre.
Le prix au mètre carré à Paris est, en moyenne, de 11 591 € (Source : Baromètre LPI-SeLoger).
La location parisienne/francilienne : un marché dynamique
Le marché locatif est extrêmement dynamique à Paris comme en Île-de-France. Selon les données de SeLoger, plus de 4 recherches sur 10 d'un appartement à la location en France sur SeLoger concernent l'IDF (soit 43 % des recherches). Si l’on se focalise sur l’Île-de-France, Paris concentre plus du tiers des recherches locatives d’appartements (36 %) et même si les loyers des appartements vides reculent de 2,1 % sur un an à fin novembre 2021 selon les données de SeLoger, leur niveau reste élevé. « Les Parisiens consacrent plus d’un tiers de leur budget au loyer, c’est plus que dans la plupart des grandes villes françaises » rappelle Nicolas Goyet, de la start-up Flatlooker, une agence immobilière entièrement digitalisée. Selon cette société, la part des revenus allouée au logement à Paris est de 35,8 % en moyenne, pour un salaire médian de 2 600 €. En conséquence, Nicolas Goyet voit une tendance se renforcer : la mise en colocation. « Paris est la ville où la part des logements occupés par plusieurs locataires est la plus importante », poursuit-il. « Les loyers pratiqués dans la capitale poussent de plus en plus de locataires (étudiants et CDI) à se tourner vers ce mode de location ou vers des petites surfaces (la surface médiane par locataire est de 22 m²). »
Enfin, les maisons sont également très demandées à la location puisque 14 % des mises en relation concernent l’Île-de-France. Mais ce sont les départements un peu plus éloignés de Paris qui restent les plus attractifs. La Seine-et-Marne tire son épingle du jeu (28 % des mises en relation) tout comme les Yvelines (23 %).
À Paris et en IDF, il fait bon vivre, travailler et consommer
En Île-de-France, l’immobilier tertiaire résiste également à la crise et reste le moteur de la recherche à l’achat et à la location. « En Île-de-France, on dénombre chaque année depuis 5 ans plus de 50 000 nouveaux habitants, attirés par l’employabilité avant tout, venus y vivre mais aussi y travailler. D’ailleurs, on enregistre sur notre site SeLoger bureaux & commerces une croissance de + 86 % de la demande pour des bureaux et de + 111 % pour la recherche de commerces sur les mois d’août, septembre et octobre 2021 en comparaison des mois de janvier, février et mars 2020. C'est la preuve que le marché immobilier tertiaire parisien/francilien est d’une grande résilience » précise Séverine Amate, porte-parole du groupe SeLoger. En Île-de-France, on vit, on travaille et il y fait bon consommer. « D’ailleurs, la recherche de commerces sur SeLoger Bureaux & Commerces a été multipliée par 5 dans les Yvelines, par 3 en Seine-et-Marne et dans les Hauts-de-Seine et par 2 en Seine-Saint-Denis et dans la Capitale » conclut elle.
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