A Lyon, la construction de logements neufs ne repart toujours pas à la hausse

Yann Cervodispo
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Tous les chiffres sont dans le rouge. A Lyon, la construction de logements neufs n’est toujours pas repartie à la hausse selon la Fédération des promoteurs immobiliers de la région lyonnaise. Ce qui fait encore augmenter les prix !

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A Lyon, la construction de logements neufs ne repart toujours pas à la hausse
Dans la métropole de Lyon, fin 2021, il devrait y avoir à peine 3 000 logements neufs de construits. ©Gregory_Dubus
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La construction de logements neufs reste au plus bas

Les chiffres sont éloquents. Depuis plus de cinq ans maintenant, le nombre de logements neufs produits dans la métropole de Lyon ne suffit pas à satisfaire la demande. En effet, les professionnels de l’immobilier estiment qu’il faudrait construire environ 8 000 logements par an afin de détendre le marché.

Or, il n’en est rien. Selon les chiffres communiqués par la Fédération des promoteurs immobiliers de la région lyonnaise (FPI Lyon), ce sont à peine 3 000 logements qui devraient sortir de terre d’ici la fin de l’année 2021

« Cette insuffisance de l’offre trouve son origine essentiellement dans les difficultés que rencontre la profession pour l’obtention des permis de construire. La révision du PLU-H, la crise sanitaire et les élections municipales ont fortement freiné les sorties d’opérations », indiquait la fédération des promoteurs dans un communiqué de février dernier.

2021 ne marquera pas une reprise de la construction neuve

Si l’année 2020 fut évidemment très particulière, du fait de la crise sanitaire, 2021 ne semble pas pour autant marquer une forte reprise de la construction neuve.  En 2020, seulement 3001 logements neufs avaient été vendus à l’échelle de la métropole de Lyon, soit une chute de 33 % par rapport à 2019, la dernière année de référence dans un contexte sanitaire normal.

En 2021, la FPI Lyon comptabilise 1 813 réservations sur les six premiers mois de l’année. Statistiquement, cela semble augurer d'un léger mieux par rapport à 2020. Mais en comparaison au premier semestre 2019, ces chiffres restent très bas, en chute de 28,6 %.

La construction neuve, au ralenti depuis 2016

La crise du Covid-19 n’explique pas tout. A Lyon, le manque d’offre neuve sur le marché immobilier a commencé à partir de 2016. La production de logements neufs a commencé à s’effriter à partir de cette année en particulier, d’abord à cause d’un PLU-H assez contraignant à l’égard des dépôts de permis de construire et aussi à cause d’un manque de foncier disponible dans cette métropole à échelle européenne qui se densifie chaque année un peu plus. 

Résultat, entre 2018 et 2017, les volumes des ventes de logements neufs avaient déjà baissé de 20 %. Depuis, la construction neuve à Lyon n’a jamais vraiment remonté la pente... Jusqu’à ce que la crise sanitaire vienne balayer tout espoir d’une relance de la construction neuve, malgré les modifications du PLU-H qui auraient dû y remédier. 

Sur les extérieurs de Lyon, le marché du neuf semble se gripper aussi

Bloqués ou du moins ralentis sur le territoire de la métropole de Lyon, les promoteurs immobiliers ont donc reporté nombre de leurs projets sur les extérieurs ces dernières années, principalement sur la première et deuxième couronne de la métropole de Lyon : au nord du côté de Villefranche-sur-Saône, mais surtout à l’Est dans l’Ain et dans le Nord Isère. 

Mais même dans ces secteurs qui montraient un dynamisme inédit, l’immobilier neuf semble rattrapé par les démons de la métropole de Lyon. Non pas que cela ne construise plus, mais la demande est telle que le stock de logements neufs disponibles commence, là aussi, à diminuer drastiquement. Alors qu’il se situait à 1 090 logements fin 2020, ce stock s’est réduit à 918 six mois plus tard.

Le manque d’offre fait grimper les prix immobiliers lyonnais

Le marché immobilier lyonnais continue ainsi de se gripper. Car, pour bien comprendre, il faut avoir conscience que la métropole de Lyon continue d’attirer chaque année, en moyenne, 12 800 nouveaux habitants, selon l’Insee. Soit autant de personnes à loger et qui peuvent être de potentiels acquéreurs.

Les besoins en logements sont chaque année plus forts, tandis que l’offre est chaque année plus faible. Le déficit d’une année vient creuser celui de l’année suivante… et ainsi de suite. Résultat, un logement neuf est chaque année un peu plus rare et en immobilier, il n’y a pas de secret : ce qui est rare est cher. Le contexte du neuf n’est donc pas étranger à la flambée des prix lyonnais, constatée notamment par le baromètre LPI-SeLoger : +8,5 % sur un an.

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