Olivier Zanotti : « L’arrière-pays niçois va connaître un regain d’attractivité »

Vincent Cuzon 12 mai 2020
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Comme partout en France, le marché immobilier de Nice et de son arrière-pays a subi de plein fouet la crise du Covid-19. Alors que l’activité a pu repartir le 11 mai, Olivier Zanotti, Gérant de La Perouse Immobilier, estime que le marché est désormais favorable aux acquéreurs. Découvrez sa vision du « jours d’après ».

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Olivier Zanotti : « L’arrière-pays niçois va connaître un regain d’attractivité »
Les prix pourraient baisser à Nice, mais pas avant 1 an. © lena_serditova

Quelles répercussions la crise sanitaire pourrait-elle avoir sur le marché immobilier de Nice ?

Olivier Zanotti : On devrait assister à un inversement de la tendance. Jusqu’à présent, nous étions dans un marché favorable aux vendeurs. C’était le vendeur qui choisissait le prix qu’il souhaitait pratiquer. On va désormais passer dans un marché favorable aux acquéreurs. Nous avons plusieurs compromis en cours et de nombreux acquéreurs se sont désengagés des compromis qu’ils avaient signé. Ils ont utilisé toutes les ficelles bancaires pour pouvoir se désengager.  

Doit-on s’attendre à une baisse des prix de vente à Nice suite à cette crise ?

Les prix immobiliers à Nice et dans l'arrière pays niçois vont baisser. Toutefois, l’arbitrage des prix ne se fait jamais dans les premiers mois. Il faut généralement attendre entre 1 an et un an et demi pour voir les conséquences d’une crise sur les prix de vente des biens immobiliers. Dans un premier temps, les personnes qui vont mettre leur logement en vente vont appliquer un prix basé sur les prix du marché avant le confinement. Au bout de 6 mois, si leur bien n’est toujours pas vendu, ils vont baisser leur prix de vente.

« Chez les acquéreurs, on assiste à une sorte d’attentisme »

Olivier Zanotti, Gérant de La Perouse Immobilier

Quels conseils donner à celles et ceux qui voudraient vendre ou acheter un bien maintenant que le marché immobilier est reparti ?

Il y a de nombreux particuliers qui ne savent pas s’ils doivent vendre ou acheter un bien dès à présent. Dans les deux cas, je dirais qu’il faut rester prudent. Les taux d’intérêt sont toujours extrêmement bas. S’ils restent à ce niveau dans les prochains mois, le marché devrait se maintenir. En revanche, s’ils remontent, les personnes qui n’ont pas d’apport vont se retrouver très pénalisées pour pouvoir accéder à la propriété.

Le confinement a été vécu différemment par les personnes vivant en appartement et celles vivant dans une maison avec jardin. Les biens avec un espace extérieur pourraient-il bénéficier d’un regain d’attractivité ?

Effectivement, de nombreuses personnes souhaitent désormais quitter leur appartement pour vivre en maison individuelle. Il reste toutefois un frein, à savoir le coût des maisons individuelles. Quand vous habitez un appartement de ville à 250 000 ou 300 000 € et que vous souhaitez acheter une maison, les premières qui sont aux alentours tournent autour des 500 000, 600 000 ou 700 000 €. Par contre, c’est une réalité, certaines personnes vont se retirer dans l’arrière-pays. Nous avons désormais des visites pour des maisons situées dans l’arrière-pays, que nous avons à la vente depuis un bout de temps, et pour lesquelles nous n’avions pas reçu d’appels téléphoniques depuis longtemps.

« L’idéal ce serait d’attendre qu’un petit arbitrage se fasse avant d’investir dans l’immobilier »

Olivier Zanotti, Gérant de La Perouse Immobilier

En quoi la banalisation du télétravail pourrait-elle faire évoluer le rapport des Français à l’immobilier et modifier l'ordre de leurs priorités ?

S’il reste certaines contraintes à vivre en milieu rural ou périurbain, je pense qu’il y aura une petite partie de la population qui va choisir de quitter la ville pour l’arrière-pays afin d'avoir une meilleure qualité de vie. Aujourd’hui, nous sommes équipés pour pouvoir travailler à domicile. Nous pouvons faire énormément de choses par e-mail. Certains de nos clients vont désormais se rendre sur leur lieu de travail une ou deux fois par semaine et travailler le reste de la semaine de chez eux.

« Avant la crise, nous avions déjà des clients qui avaient un bien en gestion chez nous et qui ont tout laissé pour se retirer dans l’arrière-pays »

Olivier Zanotti, Gérant de La Perouse Immobilier

Suite à cette crise, la pierre sera-t-elle, plus que jamais, une valeur « refuge » ?

Les personnes qui avaient des positions en bourse ont beaucoup perdu. Pour le futur, l’immobilier sera donc, encore plus qu’avant, une valeur refuge. C’est un placement qui est sûr et qui traverse les tempêtes. Les personnes auront toujours besoin de se loger. Il y a plusieurs leviers quand on a un bien immobilier. Il n’y a pas que l’achat-revente. On peut le louer et en tirer les fruits. C’est un placement de bon père de famille.

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Olivier Zanotti. Gérant de La Perouse Immobilier
Olivier Zanotti, Gérant de La Perouse Immobilier, agence spécialisée dans la vente et la gestion locative.
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