Loi anti-Airbnb : « Les loyers vont augmenter, et les hôtels aussi », alerte le patron d'Airbnb France
Alors qu’une nouvelle salve de mesures « anti-Airbnb » se prépare, le directeur France de la plateforme tire la sonnette d’alarme. Hausse des loyers, impact limité sur l’accès au logement… Clément Eurly critique des mesures qui, selon lui, risquent de pénaliser autant les touristes que les habitants.
Airbnb sous le feu des critiques en Europe
La pression monte pour Airbnb. Taxe de séjour majorée, enregistrement obligatoire, limitation du nombre de nuitées, interdiction de louer certains types de logements, quotas… Partout en Europe, les villes durcissent le ton.
En cause : l’essor fulgurant des meublés de tourisme. En 8 ans, leur nombre serait passé de 300 000 à 1,2 million, selon le député Enaki Echaniz (PS). Résultat ? Dans certaines villes, les habitants peinent à trouver un logement.
Cette levée de boucliers contre Airbnb n’épargne pas la France. La ville de Marseille retire par exemple à la disqueuse les boîtes à clés installées sur le mobilier urbain. Un message qui a le mérite d’être clair.
Paris durcit le ton contre les meublés touristiques
Signe des temps : début novembre 2024, une loi « anti-Airbnb » a été adoptée par le Parlement. Elle prévoit notamment un durcissement de la fiscalité pour les meublés de tourisme et les chambres d’hôtes.
Porté par la députée Annaïg Le Meur (LREM), ce texte donne aussi davantage d’outils aux maires pour réguler les locations de courte durée dans leur commune. Et certaines municipalités s’emparent déjà de ce nouvel arsenal.
Dans la ville de Paris, par exemple, il sera bientôt interdit de louer votre résidence principale plus de 90 nuitées par an, contre 120 auparavant. La commune estime que plus de 25 000 meublés touristiques sont « hors-la-loi ».
Vers une hausse des loyers et du prix des hôtels ?
Mais pour Clément Eurly, ces mesures n’auront « aucun impact positif sur le logement ». Au micro de France Radio, le directeur France d’Airbnb fulmine contre les restrictions qui se multiplient à l'encontre de la plateforme.
« Depuis 8 ans, l'ensemble des mesures que la mairie a prises, sous couvert d'objectifs de logements, n'ont [...] pas permis aux Parisiens de pouvoir mieux se loger aujourd'hui qu'auparavant, estime-t-il.
Selon lui, plusieurs villes européennes ont déjà adopté ce type de mesures. Et les résultats sont toujours les mêmes : « Il n'y a pas plus de logements sur le marché, la vacance reste aussi forte ».
Ce n’est pas tout. D’après le dirigeant, « les prix des loyers [...] augmentent » dans les villes qui limitent le développement des meublés touristiques. Même son de cloche pour « les prix des hôtels », qui grimperaient également.
L’explication selon lui ? « Quand on réduit l'offre d'accueil touristique, les prix augmentent parce que la demande reste ». Le patron d’Airbnb France souhaite d’ailleurs qu’une étude soit menée pour évaluer l’impact des restrictions contre la plateforme.
Un nouvel outil « à la demande des villes »
Sur les ondes de France Radio, Clément Eurly a toutefois reconnu que la loi « anti-Airbnb » contenait « des mesures efficaces possibles », et notamment celle qui autorise les maires à fixer « des quotas de meublés de tourisme ».
Le 19 novembre dernier, Airbnb a d’ailleurs annoncé la création d’un portail de données. Construit « à la demande des villes », ce dernier permet aux élus locaux d’accéder à certaines données de la plateforme.
Résultat ? Les maires peuvent désormais savoir combien de meublés touristiques sont présents dans chaque quartier, combien de nuitées ont été réservées, d’où viennent les voyageurs, et plus encore.
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