Après des mois de taux d’emprunt des crédits immobiliers historiquement bas, rarement au-dessus de 1 %, ces derniers remontent et excèdent désormais 1 % pour un grand nombre de dossiers de prêt. Si ces derniers demeurent encore inférieurs à l’inflation, ils pourraient encore évoluer et atteindre des niveaux plus élevés.
Les taux des crédits : une courbe qui grimpe progressivement
Les taux d’intérêt des crédits immobiliers, qui étaient en-dessous ou légèrement au-dessus de 1 % en 2021, ont remonté et la tendance semble s’inscrire dans la durée. En septembre 2021, ils étaient de 0,87 % sur 15 ans, 0,99 % sur 20 ans et 1,16 % sur 25 ans. Ils sont tous repassés au-dessus de la barre symbolique de 1 %, pour se hisser en moyenne à 1,36 % sur 15 ans, 1,49 % sur 20 ans et 1,59 % sur 25 ans.
Il est à noter qu’à ce jour, les taux demeurent relativement bas malgré leur tendance haussière. En revanche, cette tendance peut continuer sa progression et la courbe pourrait ne pas s’inverser dans l’immédiat. C’est donc l’évolution des taux qui interpelle depuis quelque temps, même s’il convient de relever également l’écart des hausses qui peut être important d’un établissement bancaire à l’autre et qui peut s’élever entre 1 et 2 % selon les offres de prêt.
Enfin, la réduction du taux d’usure par la Banque de France, qui constitue le taux maximal auquel on peut emprunter, assurance comprise, permet encore de limiter la hausse des taux d’intérêt dans la plupart des cas. En revanche, ce paramètre a pour effet d’évincer les emprunteurs dont le coût de l’assurance emprunteur est élevée du fait de leur âge ou de leur état de santé.
Le taux d’emprunt moyen, toutes durées confondues, se hisse actuellement à 1,40 %.
Des prêts accordés massivement pour une durée de 20 à 25 ans
Actuellement, les prêts sont accordés en moyenne pour une durée de 239 mois. Or, c’est justement la durée des prêts qui permet d’atténuer, en partie, la hausse des prix immobiliers et de permettre ainsi à certains acquéreurs de pouvoir concrétiser leur projet, notamment les primo-accédants et les investisseurs qui sont les principaux acquéreurs touchés par l’augmentation du niveau d’apport exigé. Plus de 65 % des prêts accordés à des primo-accédants ont ainsi été souscrits pour une durée comprise entre 20 et 25 ans, une part particulièrement importante, là où celle des prêts de moins de 15 ans ne représente plus que 13,2 % en moyenne.
Il est à noter que dans le même ordre d’idée, les prêts accordés pour une durée supérieure à plus de 25 ans ont pratiquement disparu, puisqu’ils ne représentent que 0,1 % des crédits immobiliers.
Les taux des crédits immobiliers en juin 2022
Durée d'emprunt | Taux moyen |
---|---|
15 ans | 1,36 % |
20 ans | 1,49 % |
25 ans | 1,59 % |
Source : Crédit Logement
Le nombre de crédits immobiliers accordé recule
La hausse importante des prix immobiliers, la hausse des taux d’emprunt et le contexte politique des élections et de guerre en Ukraine a instauré un certain attentisme sur le marché immobilier et par répercussion un recul du nombre de prêts immobiliers accordés.
Ce nombre a diminué de -14,5 % et une baisse de la production en montant de 11,7 %. Ce dernier paramètre subit une baisse moins importante en raison d’un montant moyen emprunté élevé, ainsi que la part des acquéreurs qui disposent d’apports personnels élevés et qui achètent également des logements plus chers. Les emprunteurs modestes rencontrent de plus en plus de difficultés à emprunter car ces derniers disposent d’apports personnels relativement bas. Cela a créé un déplacement de la demande vers des tranches de revenus supérieurs et ce phénomène a tendance à se renforcer.
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