Réforme des heures creuses en 2025 : ce qu’il faut savoir pour ne pas se faire avoir

Laetitia Lapiana
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Avec le développement des énergies renouvelables et une production solaire de plus en plus abondante, le réseau électrique français connaît de profondes mutations. Il convient désormais de l’adapter pour mieux répondre aux enjeux énergétiques actuels. C’est dans ce cadre que la réforme dite « des heures creuses », prévue pour 2025, entend inciter les clients à modifier leurs usages au service d’une consommation électrique plus efficace et durable. Explications.

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réforme heures creuses
Censée entrer en vigueur en août 2025, la réforme des heures creuses vise une utilisation plus efficiente du réseau électrique français. @ Getty Images
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Remue-ménage dans la répartition heures pleines, heures creuses

Il y a de l’électricité dans l’air, et ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Dans un contexte de crise énergétique et de hausses successives du prix de l’électricité ces dernières années, une réforme des grilles tarifaires des heures creuses et des heures pleines sera à l’affiche en 2025.

Pour les millions de particuliers qui ont pris l’habitude de programmer leur lave-linge, lave-vaisselle et autres appareils gourmands en énergie durant les fameuses heures creuses (HC) afin de réduire leur consommation et réaliser des économies d’énergie (les HC sont généralement de 25 à 30 % moins chères), leurs habitudes risquent fort d’être chamboulées d’ici quelques mois.

Pourquoi cette réforme ? Quels objectifs ?

À l’origine de ce projet de réforme, une étude réalisée en mai dernier par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pointant notamment les évolutions en matière de consommation électrique des Français depuis la mise en place des heures creuses dans les années 1960. Cette étude montre également l’essor rapide de la production d’énergies renouvelables, qui ont modifié en profondeur les périodes de sollicitation du réseau et les tensions qui en découlent.

Tous ces facteurs rendent nécessaire l’adaptation du système électrique français pour faire face aux défis de la transition énergétique, avec divers objectifs stratégiques à la clé :

  • aligner la demande avec les nouvelles réalités de la production, en l’adaptant aux heures et périodes où l’énergie solaire photovoltaïque (PV) est à son apogée ;
  • flexibiliser la demande en incitant les particuliers à décaler leurs habitudes pour une consommation plus intelligente ;
  • optimiser l’utilisation du réseau afin d’éviter les tensions en matière d’approvisionnement ;
  • encourager le développement des énergies propres ;
  • répondre aux besoins d’investissement dans les réseaux électriques ;
  • éviter le stockage de l’énergie solaire dans des batteries et favoriser une consommation directe par les clients.

Depuis quelques années, en plus du nucléaire, la France profite des énergies renouvelables comme l’éolienne et le solaire, dont la production est si élevée durant certaines périodes de l’année qu’il est parfois nécessaire de la stocker ou de la vendre à perte.

Vers une inversion des cycles jour/nuit à la belle saison

Chargé de mettre en place la réforme du système des heures creuses selon les recommandations de la CRE, c’est Enedis (filliale d’EDF), en tant que gestionnaire du réseau, qui fixera les nouvelles plages horaires des heures creuses.

Traditionnellement prévues entre 20h et 8h (avec quelques variations sur le territoire pour éviter des tensions sur le réseau), les heures creuses pourraient bien changer (radicalement) de camp et être fixées en journée de 11h à 17h, notamment au printemps et durant l’été, pendant les pics de production d’énergie solaire. Une inversion des cycles jour/nuit dans les grilles tarifaires au service, donc, d’une meilleure répartition de la consommation électrique sur l’ensemble du territoire.

Quelles que soient leurs tranches horaires, les heures pleines s’échelonnent sur une période de 16 heures, le plus souvent journée, et les creuses (8 heures), essentiellement durant la nuit, avec un tarif plus élevé pour les HP, qui correspondent aux pics de sollicitation du réseau électrique.

Vers une évolution en douceur des usages domestiques

Avec une entrée en vigueur prévue au 1er août 2025, cette réforme peut sonner comme une contrainte et risque fort de bousculer le quotidien des quelque 10 millions de foyer abonnés au tarif réglementé (TRV) et ayant souscrit à une offre heures creuses/heures pleines. Pour autant, la possibilité est donnée aux particuliers (et aux entreprises) de faire évoluer leurs usages en douceur à des moments de la journée où l’approvisionnement est moins tendu. Lobjectif est d'optimiser leurs modes de consommation électrique et les adapter progressivement aux nouvelles réalités du réseau, soit durant les saisons et aux heures où la production des panneaux solaires bat son plein. Et ce, en continuant de réaliser des économies tout en contribuant à relever les défis énergétiques actuels, pour une énergie plus propre, durable et responsable.

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