Écartelé entre deux tendances - haussière pour les prix et baissière pour le volume des transactions - le marché immobilier hexagonal continue de se tendre, à Paris comme en province.
Malgré la crise du Covid, les prix immobiliers continuent d’augmenter
Alors que certains anticipent un recul des prix immobiliers lié à la crise sanitaire, force est de constater qu’il n’en est rien. En effet, selon les données collectées par le baromètre LPI-SeLoger, à fin octobre, le prix immobilier ancien pousuit sa hausse (+ 6,3 % sur 1 an / + 2,5 % sur trois mois) et celle-ci tend à se généraliser. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que cette tendance est corroborée par les notaires car comme l’indique Élodie Frémont, notaire à Paris, « la hausse des prix se poursuit ». Pour autant, alors que Michel Mouillart, le porte-parole du baromètre LPI-SeLoger relève un renforcement du rythme d’augmentation des prix dans l’ancien (« + 6,3 % sur 1 an contre + 4,5 % il y a un an, à la même époque »), les notaires remarquent que la hausse des prix s’atténue : au troisième trimestre, ils ont encore progressé de 5,2 % par rapport à un an plus tôt, selon l’INSEE. Cela reste un ralentissement, comparé au précédent trimestre (+ 5,6 %).
Quoiqu’il en soit, accélération ou ralentissement, le baromètre LPI-SeLoger et les notaires se rejoignent sur le fait que le prix de l’immobilier ancien continue d’augmenter en France. Enfin, si les prix venaient à reculer l'année prochaine (l'agence de notation Moody's table sur - 2 % en 2021), cette baisse pourrait toutefois ne pas profiter à tous les Français. En effet, les ménages modestes devraient rencontrer des difficultés grandissantes au moment d'emprunter…
L'escalade des prix immobiliers parisiens
D’après le baromètre LPI-SeLoger, la dynamique haussière des prix immobiliers dans la capitale se confirme. Comme le fait remarquer Michel Mouillart : « sur Paris, le ralentissement de la hausse (…) a cédé la place à une inversion de la courbe des prix au début de l’été ». En octobre, la hausse se chiffrait à 5,4 % sur 1 an alors qu’elle se limitait à + 4,6 % à la fin du printemps. Pour autant, alors que les prix des logements parisiens avaient passé, l’an dernier, la barre symbolique des 10 000 € du mètre carré, Élodie Frémont, notaire parisienne, précise que « les 11 000 €/m² parisien ne seront pas atteints en fin d’année et certainement pas en janvier ».
Le prix du m² à Paris atteint 10 689 € au terme d’une progression de 5,4 % sur 1 an (Source : baromètre LPI-SeLoger).
Covid oblige, le volume des transations immobilières s’oriente à la baisse
« Jusqu’en juillet, le marché avait pu compter sur un effet de rattrapage, mais dès le mois d’août l’impact du rebond s’est épuisé » indique Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger. À l’origine de ce recul des transactions : « une détérioration du marché de l’emploi et des revenus ainsi qu'un resserrement de l’accès au crédit immobilier ». Selon les données compilées par la baromètre LPI-SeLoger, en France, dans l’ancien, le volume des transactions accuse d'ailleurs un recul de 11,1 % en rythme trimestriel glissant. Les mêmes causes provoquant non seulement les mêmes effets mais aussi les mêmes constats, les notaires notent également une tendance baissière des transactions en France : « les ventes ont chuté à la suite du strict confinement mis en place au printemps. Fin septembre, il y en avait moins d’un million par an, une première depuis fin 2019 et le ralentissement sera sûrement accentué par le nouveau confinement instauré tout novembre » (Me Élodie Frémont, notaire à Paris).
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