Airbnb : un changement de modèle face au durcissement de la réglementation ?

Vincent Cuzon
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L’heure du changement a-t-elle sonné pour Airbnb ? Face au durcissement de la réglementation dans plusieurs grandes villes, la plateforme de location de meublés touristiques souhaite développer la location de longue durée. Explications.

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Airbnb envisagent de développer son activité de location de longue durée. © Armando Oliveira - Getty Images
Airbnb envisage de développer son activité de location de longue durée. © Armando Oliveira - Getty Images
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La location longue durée : un nouveau marché pour Airbnb ?

Spécialisée dans la location de courte durée, la plateforme Airbnb serait-elle en train de changer son fusil d’épaule ? En effet, face à la multiplication des mesures restrictives à l’encontre des locations de meublés touristiques en France et en Europe, l’entreprise verrait le développement de son activité de location de longue durée comme une belle opportunité.

À l’occasion d'une conférence sur les voyages, Brian Chesky, PDG de l’entreprise, a en tout cas affirmé vouloir booster les séjours de 28 jours ou plus. « Les séjours de 30 à 90 jours, les séjours mensuels, les séjours saisonniers, je pense qu'il s'agit d'une énorme opportunité de croissance », a déclaré Brian Chesky, ajoutant que les réservations de locations à long terme ont augmenté ces dernières années.

Ainsi, elles représentent désormais 17 à 18 % de l'activité de Airbnb, contre 13 à 14 % avant la crise sanitaire. La location de moyenne et longue durée est donc logiquement perçue comme une nouvelle source de revenus, en complément de l’activité principale de l’entreprise, qui reste la location de courte durée… En tout cas pour le moment.

De nombreuses villes veulent réduire le nombre de meublés touristiques pour augmenter l'offre de logements pour les résidents permanents.

Airbnb : d’autres changements à venir ?

En plus de l’expansion de son activité de location à long terme, la plateforme Airbnb souhaite offrir de nombreux nouveaux services à ses clients, afin d’élargir sa cible et accroître ses bénéfices. Elle envisage notamment proposer la mise en relation de personnes disposant d'un bien immobilier mais n'ayant pas le temps d'être hôtes d'Airbnb avec des personnes souhaitant être hôtes mais ne disposant pas de logements à référencer sur Airbnb.

Parmi les autres services qu’envisagerait de proposer la plateforme, Dave Stephenson, directeur commercial d’Airbnb, a également cité à nos confrères de Bloomberg les massages, le spa, le ménage de mi-séjour ou encore la simplification des procédures d’arrivée. En outre, Brian Chesky a déclaré que l'entreprise considérait les annonces de logements sponsorisés comme une opportunité de revenus d'un milliard de dollars, rappelant ce qu'il a vu chez Uber ou son concurrent Booking.

Meublés touristiques : de nombreuses restrictions en Europe

Comme nous l’avons évoqué, si Airbnb veut développer son activité de location de longue durée, c’est en grande partie en raison des nombreuses restrictions mises en place dans les grandes villes d’Europe, qui désirent lutter contre la multiplication des meublés touristiques. Saint-Malo, Annecy, Les Sables-d’Olonne, Pays-Basque… Rien que dans l’hexagone, de plus en plus de villes touristiques ont serré la vis en mettant en place des quotas de meublés touristiques par quartiers.

Au printemps dernier, le Sénat a d’ailleurs adopté la proposition de loi pour réguler les locations de courte durée. Le taux d'abattement sur les revenus issus des locations des meublés de tourisme passe notamment de 71 à 30 % pour les meublés de tourisme non classés. L’abattement est maintenu 50 % pour les meublés de tourisme classés.

Ailleurs en Europe, des villes ont pris des mesures radicales. À Barcelone, pour lutter contre la grogne des habitants, se plaignant des conséquences du surtourisme sur l’environnement et sur le niveau des loyers, la marie a tout simplement décider d’interdire les locations de meublés touristiques à partir de 2029. À Budapest, Athènes, Lisbonne et Madrid, les meublés touristiques vont être bannis dans certains quartiers. À Londres et Amsterdam, le nombre de nuitées est limité à respectivement 90 et 30 jours.

À New-York, les locations de moins de 30 jours sont interdites.

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