Déperditions de chaleur dans son logement : comment les détecter et y remédier ?

Laetitia Lapiana
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En maison ou en appartement, la saison froide est souvent synonyme de pertes de chaleur, surtout si vous habitez un logement ancien mal isolé ou insuffisamment ventilé. Un phénomène qui influe directement sur votre confort domestique et votre consommation énergétique, avec des factures très salées à la clé. Que désigne la déperdition thermique d’un logement ? Quelles en sont les sources ? Comment les repérer et quelles actions engager pour les limiter ? Nos réponses.

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déperdition thermique
Les logements anciens mal isolés sont particulièrement sujets aux déperditions de chaleur, causant un inconfort thermique et une surconsommation d'énergie. © Getty Images
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Déperditions de chaleur, quand l’isolation est en cause

En plein hiver, à l’heure de la hausse effrénée du coût des énergies et de nos factures de chauffage, la question de la déperdition de chaleur dans nos logements est cruciale, car elle entraîne systématiquement une surconsommation d’énergie et une hausse des coûts liés, ainsi qu’un inconfort thermique pénalisant. Et plus les températures extérieures sont froides, plus les pertes de chaleur sont importantes. Or, selon le DPE d’un bien – a fortiori lorsque celui-ci n’est pas optimal (D, E) ou pire, s’il s’agit d’une passoire énergétique (F ou G) – les déperditions thermiques sont souvent le signe d’une mauvaise isolation ou d’un renouvellement de l’air insuffisant, à l’origine de fuites de chaleur au sein de nos logements. C'est notamment le cas lorsque les écarts se creusent entre les températures intérieures et extérieures, au cœur de l’hiver ou en plein été. Plusieurs zones spécifiques dans l’habitat peuvent être concernées, dont les « ponts thermiques », ces « échappatoires » qui favorisent les échanges de fluides d’air entre l’intérieur et l’extérieur.

Les ponts thermiques sont des discontinuités entre les matériaux et les surfaces, qui créent une rupture de la barrière isolante. Selon les règles du transfert thermique, ces zones créent des « appels » ou redirections de calories chaudes produites par le système de chauffage vers l’extérieur, en hiver. À l’opposé, durant l’été, l’air chaud sera comme « happé » par l’air plus frais présent dans les intérieurs.

D’où proviennent ces pertes de chaleur ?

Multiples, les sources de déperdition de chaleur se produisent le plus souvent via les points critiques majeurs d’un bien – le toit, les murs, les fenêtres et les portes, les ponts thermiques et la ventilation – dans des proportions variables, selon la qualité de l’isolation d’un logement. Selon l’Ademe, pour un bien peu ou pas isolé, les principales pertes de chaleur domestique sont de l’ordre de :

  • 25 à 30 % par la toiture et les combles perdus,
  • 20 à 25 % par l’air renouvelé et les fuites,
  • 20 à 25 % par les murs,
  • 10 à 15 % par les fenêtres, les portes et les parois vitrées,
  • 5 à 10 % par le sol et le plancher bas,
  • 5 à 10 % par les ponts thermiques.

Dans un bien mal isolé, les écarts de température – ou « effet de gradient thermique » – au sein d’un même espace peuvent aller jusqu’à 3°C, par exemple, entre les parois des murs et le centre de la pièce.

Comment les repérer ?

Avant de faire appel à un professionnel spécialisé, il est possible de réaliser quelques tests « domestiques » pour identifier, localiser et « ressentir » les déperditions d’énergie et leurs sources. Courants ou fuites d’air persistants à proximité des ouvertures, difficulté à bien chauffer une ou plusieurs pièces, sensation d’inconfort et de chaud/froid selon les différentes espaces et, bien souvent, un effet « paroi froide », un taux d’humidité élevé ou un air trop sec, pouvant causer divers désagréments au niveau des voies respiratoires et de la santé de façon générale... Ce sont là des indicateurs assez fiables d’une mauvaise isolation, et donc d’inévitables déperditions thermiques. Et même si le premier réflexe peut être celui d’augmenter la température du chauffage, cela fera flamber la facture, sans pour autant apporter le confort escompté, et surtout sans empêcher la chaleur de continuer de s’échapper du logement, si rien n’est fait pour régler le problème à la source.

Comment mesurer précisément ces déperditions thermiques ?

Si vous cochez plusieurs de ces cases en matière de ressenti et d’inconfort, et que votre facture ne cesse de flamber, il convient à ce stade d’inspecter les déperditions thermiques plus en détail. Pour ce faire, il est indispensable de réaliser un audit énergétique en bonne et due forme afin de déterminer l’origine et mesurer avec précision l’ampleur des différentes pertes de chaleur du logement. Ce diagnostic technique, plus précis et renseigné que le DPE (pourtant très utile !), doit être réalisé par un spécialiste ou « thermicien », qui passera au crible les différentes surfaces et matériaux de l’habitat ainsi que le fonctionnement de ses équipements et systèmes énergétiques (chauffage, eau chaude...), à l’aide de divers outils comme :

  • les caméras thermique et endoscopique,
  • le thermomètre de surface,
  • l’anémomètre et balomètre,
  • le test d'infiltrométrie (Blower door test),
  • des logiciels de simulation thermique.

Ces technologies combinées permettront au spécialiste d’identifier les points critiques d'un bien et de dresser un bilan thermographique complet de ses défauts d’isolation et/ou de ventilation.

Plus poussé et détaillé que le DPE, l’audit énergétique ou bilan thermique coûte aussi plus cher, même s’il permet de mettre en place des actions pertinentes et ciblées pour optimiser la performance énergétique d’un logement. Son coût peut varier de 500 à 1200 €, selon le type de bien et la complexité de l’étude.

Des solutions ciblées pour gagner en confort thermique

Autre intérêt majeur de cette étude : elle intègre des recommandations détaillées pour les travaux d’optimisation énergétique à prioriser. Alors certes, dans la majorité des cas, ces travaux de rénovation énergétique concerneront l’isolation des combles, de la toiture ou des murs, autrement dit des travaux relativement coûteux, mais plusieurs aides d’État – comme MaPrimeRénov’ – peuvent être mobilisées pour les réaliser. L’audit peut aussi révéler des points critiques moins onéreux à changer ou à installer, comme le remplacement d’une porte, la pose d’un double vitrage et/ou la mise en place d’un système de VMC. Dans tous les cas, ce bilan permet d’avoir toutes les cartes en main, avant d’engager des travaux de rénovation ou de changer de système de chauffage pour un modèle plus performant, comme une pompe à chaleur (PAC). Il offre également la possibilité de mettre en œuvre des actions ciblées pour gagner en performance énergétique, bénéficier d’un confort thermique optimal et baisser drastiquement ses dépenses en énergie.

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