Le marché résidentiel européen est sensible à la croissance économique et aux taux d’intérêt. Ces deux indicateurs sont au vert et favorisent la bonne tenue du marché malgré des prix élevés qui entravent la solvabilité de certains ménages.
Le logement européen, un marché sensible à la croissance économique
L’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière, IEIF, vient de publier son étude annuelle sur le logement en Europe. Cette étude montre que le marché du logement est très sensible aux variables économiques que sont la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) et le niveau des taux d’intérêt. Ces variables conditionnent en effet le pouvoir d’achat des ménages et leur niveau de confiance. Les structures économiques et démographiques sont très disparates entre les pays européens et les niveaux de prix également, s’y ajoute un écart de prix important entre les capitales, les villes secondaires et le reste des territoires.
Une demande soutenue, des prix de logements majoritairement en hausse
Malgré un parc résidentiel européen hétérogène et disparate, quelques grandes tendances par zone géographique émergent :
- Des propriétaires plus nombreux au Sud et à l’Est de l’Europe.
- Une proportion plus grande de personnes vivant dans des appartements dans le Sud de l’Europe (Espagne, Italie).
- Un parc social important en France et au Royaume-Uni.
- Un recul de la population rurale au profit de la population citadine un peu partout en Europe mais davantage dans les pays en forte croissance qui attirent l’immigration.
Sous le double effet des taux historiquement bas et d’une conjoncture économique qui s’améliore, la demande de logements progresse. Et cette demande croissante explique la hausse des prix presque partout en Europe. Le Danemark et la Suède affichent une baisse des prix. Tout comme le Royaume-Uni impacté par l’effet Brexit qui fait reculer les prix dans Londres.
Une solvabilité inégale des ménages malgré des taux d’intérêt avantageux
L’Organisation de Coopération et de Développement Economique, l’OCDE, démontre que le renchérissement de l’immobilier entraîne une hausse des inégalités partout en Europe. En effet, un nombre sans cesse en augmentation d’habitants sacrifient plus de 40 % de leur budget au logement, atteignant un coût excessif. Une situation paradoxale dans un contexte où le coût de l’argent n’a cessé de diminuer ces dernières années, participant à une plus grande solvabilité des acquéreurs. Par ailleurs, cette solvabilité occulte de grandes disparités entre les profils socio-professionnels : les ménages dont les revenus se situent dans une tranche d’impôt moyenne ou élevée peuvent encore acheter contrairement à ceux dont les revenus sont faibles.
Bon à savoir
- 26, 4%, c’est la part des dépenses consacrées au logement par les foyers français en 2016 contre 23,2 % en 2000.
- 24,4%, c’est la part des dépenses consacrée au logement par les ménages à l’échelle européenne en 2016 contre 20,3 % en 2000.
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