Une étude réalisée par Eurostat révèle un classement des pays qui comptent le plus de propriétaires immobiliers dans plusieurs pays d’Europe. Il en ressort de grandes disparités, avec une conclusion pour le moins surprenante tant elle semble paradoxale : moins le pays est riche, plus il abrite de propriétaires de leur résidence principale.
Propriétaires : la Roumanie en haut du classement
Une étude réalisée par Eurostat, qui comptabilise le taux de propriétaires immobiliers au sein des pays d’Europe, a mis en évidence un taux particulièrement élevé en Roumanie, qui abrite 95,8 % de propriétaires, se hissant ainsi à la première place du classement. Dans ce pays, c’est donc la quasi-totalité de la population qui est propriétaire de sa résidence principale. Le top 5 des pays qui en compte le plus se décline comme suit :
- Roumanie : 95,8 %,
- Pologne : 84,2 %,
- Espagne : 76,2 %,
- Grèce : 75,4 %,
- Italie : 72,4 %.
Ce classement permet de mettre en avant le fait qu’en Europe, contre toute attente, ce sont les pays les moins riches qui abritent la plus grande proportion de propriétaires. Ainsi, la Roumanie, la Pologne, l'Espagne et la Grèce devancent la Suède, l'Autriche, l'Allemagne et la Suisse qui abritent respectivement 63,6 %, 55,2 %, 51,1 % et 41,6 % de propriétaires, faisant de ces pays les plus mauvais élèves du classement.
Également dans le classement, on retrouve la Belgique avec 71,3 % de propriétaires et le Royaume-Uni avec 65,2 %, soit un taux de propriétaires équivalent à celui de la France.
La France en 8e position avec 65,1 % de propriétaires
La France - dont Nicolas Sarkozy avait dit, en 2006, qu'il voulait faire « un pays de propriétaires » - abrite environ un tiers de locataires et comptabilise 65,1 % de propriétaires, ce qui la place en 8e position, plus ou moins dans la moyenne de l’ensemble des pays d’Europe. En revanche, l’INSEE nous informe également que la France compte un nombre important de multi-propriétaires, car 24 % d'entre eux détiennent 68 % des logements possédés par des particuliers. Ainsi, le millième de ménages français les plus aisés détiennent en moyenne 5 logements.
Le prix immobilier en France explique le fait qu’on ne relève pas davantage de propriétaires. La présence de logements sociaux implique d’une part de permettre aux ménages les plus modestes de pouvoir se loger et d’autre part, cela les maintient dans la location puisque ces logements aux loyers modérés sont nettement moins chers que l’accès à la propriété.
De l’autre côté du spectre, nous relevons des ménages aisés qui tirent davantage profit de l’immobilier en acquérant des biens, ce qui leur permet de se constituer un patrimoine et de capitaliser. Le marché de la location privée représente ainsi une solution intermédiaire, pour les ménages qui ne peuvent ni accéder à la propriété, ni prétendre à un logement social au loyer plafonné.
Pourquoi une telle disparité entre les pays d’Europe ?
Si les pays d’Europe de l’Est tirent leur épingle du jeu en termes de taux de propriétaires immobiliers, c’est notamment grâce à la privatisation des logements qui appartenaient autrefois aux régimes communistes et qui a engendré une opportunité pour la population d’accéder à la propriété. En effet, les états ont fait face au fil du temps à des difficultés pour entretenir les logements sur les deniers publics, ce qui a entraîné une vague de cession de propriété aux occupants des logements déjà en place, parfois même sans aucune contrepartie financière.
En Europe du Sud, il s’agit tout simplement d’une culture à part entière, à savoir qu’en Espagne, en Italie ou encore en Grèce, accéder à la propriété est un gage de réussite et rassure également les habitants qui se sentent protégés par leur statut de propriétaire.
Enfin, dans les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest, ce sont bien souvent les niveaux des prix immobiliers trop élevés qui expliquent une moindre proportion de propriétaires. À cela s’ajoute une notion culturelle des pays du Nord qui ont tendance à considérer que l’usage d’un logement est plus important que la propriété. Dans ces pays, tout comme en France, on relève également un certain taux de logements sociaux au sein du parc immobilier qui maintient une partie de la population dans le statut de locataire.
En Allemagne, où la moitié des habitants est en location, ce sont les pouvoirs publics et les coopératives qui demeurent les principaux propriétaires des logements depuis la reconstruction d’après-guerre.
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