Alors que les prix des logements voient leur rythme d’augmentation poursuivre leur ralentissement et que dans près de la moitié des grandes villes françaises, l’immobilier coûte moins cher qu’il y a un an, les marges de négociation donnent dans la valse-hésitation...
À moins de 1 700 €/m², presque toutes les villes voient leurs prix reculer
Les données recueillies par le baromètre LPI-SeLoger nous apprennent que si la hausse des prix immobiliers continue de marquer le pas, c’est carrément à une baisse des prix que l’on assiste dans de nombreuses grandes villes françaises. « Dans près de la moitié des villes de plus de 100 000 habitants, les prix signés baissent » constate ainsi Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris-Ouest et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger. Il est d’ailleurs à noter que c’est dans les villes où l’immobilier coûte le moins cher (moins de 1 700 €/m²) que le recul des prix est le plus fréquent. À l’origine de cette tendance baissière, « une demande budgétairement fragile et impactée par la suppression des aides personnelles ». A contrario, dans des villes comme Paris, Bordeaux ou encore Lyon dont l’attractivité ne faiblit pas et où se loger coûte cher, la demande, qui va croissant, fait que la « progression des prix reste vive », que ce soit intra-muros comme en proche périphérie. En effet, par un effet cascadant, force est de constater que la hausse des prix immobiliers dans ces villes « se reporte sur les communes avoisinantes ».
Bon à savoir
En France, un logement dans l’ancien coûte aux environs de 3 640 €/m².
5 villes à moins de 1 700 € du m²
Ville | Prix au m2 |
---|---|
Saint-Nazaire | 1 381 € |
Perpignan | 1 479 € |
Bourges | 1 511 € |
Calais | 1 572 € |
Troyes | 1 574 € |
Quand marge de négociation rime avec valse-hésitation…
Si elles restent élevées (et continuent de prendre de l’épaisseur !) sur le marché des maisons, puisant leur force dans une demande qui bat de l’aile (dans la région Centre, la ristourne peut ainsi avoisiner 10,5 % du prix indiqué dans l’annonce), les marges de négociation reculent sur le marché des appartements. C’est d’autant plus surprenant que ce repli soudain fait suite au ressaisissement que l’on avait constaté au mois de mai dernier. La demande s’étant tassée en Champagne-Ardenne, par exemple, la marge de négociation y dépasse les 5 %. En revanche, partout où la pression s’installe (Île-de-France, Rhône-Alpes), les marges de négociation font profil bas.
Les marges de négociation
- Tous logements confondus : 4 %
- Maison : 5 % du prix de vente indiqué dans l’annonce
- Appartement : 3,1 %
Le ralentissement de la hausse des prix immobiliers s’installe
Plus ça va, moins ça va… vite ! Eh oui, comme le pointe du doigt Michel Mouillart, « le ralentissement de la hausse des prix dans l’ancien se poursuit ». Jugez plutôt, d’une hausse annuelle de 4,6 %, l’été dernier, nous sommes passés à une progression de 4 %. Cette perte de vitesse trouve son origine dans la hausse - brutale - des prix immobiliers à laquelle les Français ont dû faire face. En dépit de conditions de crédit toujours plus avantageuses, le surcoût n’a pas pu être totalement compensé d’où une demande qui s’étiole petit à petit... Il est d’ailleurs intéressant de constater que sur le marché des maisons où la demande tend à se maintenir, en termes de prix immobiliers, c’est bien la tendance - haussière - qui prévaut.
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