Immobilier : dans le IIe lyonnais, ce sont les vendeurs qui mènent la danse !

Xavier Beaunieux
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À Lyon, l’offre tendant à se réduire, les prix immobiliers montent. Sur les douze derniers mois, les prix des logements dans le IIe arrondissement progressent de plus de 5 % et ce sont les vendeurs qui dictent leurs conditions aux acheteurs.

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Immobilier : dans le IIe lyonnais, ce sont les vendeurs qui mènent la danse !
Dans le IIe lyonnais, on constate un réel déséquilibre entre une demande soutenue et un stock de logements qui tend à se raréfier. ©AdobePhotoStock
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Plus d’acheteurs que de logements à vendre

Ce n’est pas un scoop mais le marché de l’immobilier lyonnais se porte bien. Très bien, même. La capitale des Gaules enregistre ainsi une hausse annuelle de 6,1 % sur le prix de son immobilier ancien. Comptant parmi les arrondissements les plus courus de la « Ville aux Deux Collines », le IIe lyonnais fait le plein d’acquéreurs. « Le marché se porte mieux pour les vendeurs que pour les acquéreurs » indique Emmanuel Mulotti, gérant de l’agence immobilière Muldo Immo. En effet, sur Lyon, la demande est très soutenue et il n’y a pas assez de biens. Les acquéreurs doivent alors faire face à une véritable pénurie de logements dans les secteurs les plus demandés : le IIe, le VIe mais aussi, dans une moindre mesure, une partie des IIIe et IVe arrondissements. Bref, au train où vont les choses, il risque de ne pas y en avoir pour tout le monde… « Dans le IIe, ce sont les T2 et les T3 que l’on me demande le plus souvent » note Emmanuel Mulotti.

prix immobilier lyon arrondissements mars

Bon à savoir

  • Le prix moyen d'un appartement ancien, à Lyon, est de 4 717 €/m².

À Lyon, les vendeurs dictent leurs exigences

Dans le IIe plus encore que dans le reste de Lyon, le marché immobilier est donc en tension. Le fait que les stocks des biens disponibles à la vente tendent à s’épuiser durcit la concurrence à laquelle se livrent les candidats acquéreurs et fait monter le prix immobilier à Lyon. En comparaison de la frénésie qui touche les marchés parisien et bordelais, c'est davantage une force tranquille qui habite le marché de l’immobilier lyonnais, lequel reste encore raisonnable. Ce n’est pas pour rien que l’on évoque souvent la « plaisante sagesse lyonnaise ». Pour autant, à Lyon, et plus particulièrement dans le - très prisé - IIe arrondissement, ce sont désormais très clairement les vendeurs qui dictent leurs exigences aux acheteurs. Ceux-ci doivent donc plus que jamais se montrer ultra-réactifs, prioriser leurs critères, être prêts à acheter au prix et accepter de faire des concessions ! 

place bellecour Le IIe lyonnais (ici, la place Bellecour) est l'un des arrondissements les plus prisés de la Ville aux Deux Collines. ©AdobePhotoStock

Bon à savoir

  • À Lyon, s’il est proposé à son juste prix, un logement peut trouver preneur en 7 jours.

Pas de « Gentrification à Grande Vitesse » à craindre

Bien que Lyon ne soit qu’à deux heures de TGV de la capitale, que les prix des logements y soient moins élevés et le rythme de vie moins effréné, les Parisiens n’ont pas (encore ?) massivement débarqué, comme c’est le cas, par exemple, à Bordeaux ou encore à Nantes. La demande étant majoritairement locale, une éventuelle « gentrification à grande vitesse » de Lyon n’est par conséquent pas à l’ordre du jour. Ce ne sont donc pas les Parisiens qui sont responsables du déséquilibre entre l’offre et la demande lyonnaise, du rétrécissement des marges de négociation ni du raccourcissement des délais de vente. Mais bien les Lyonnais eux-mêmes dont on sait qu’ils sont très attachés à leur ville. Et on les comprend ! « Au vu du prix des logements dans le IIe lyonnais (6 183 €/m² / Source : LPI-SeLoger) » précise Emmanuel Mulotti, « c’est un secteur qui est plus ciblé par les secundo-accédants que pas les primo-accédants ». 

Bon à savoir

Le terme de « gentrification » qui désigne l’embourgeoisement d’un quartier pourtant populaire, à l’origine, dérive du mot anglais « gentry » (noblesse, en VF). 

Des prix immobiliers qui vont de 4 000 à 7 000 €/m² dans le IIe lyonnais

Avec le VIe, le IIe est l’arrondissement de Lyon où devenir propriétaire coûte le plus cher. Et pour cause, le IIe lyonnais est l’un des secteurs les plus prisés de la ville. « Surtout de la place Carnot jusqu’à l’église Saint-Nizier » précise Emmanuel Mulotti. Dans le IIe arrondissement de Lyon, pour un studio, le ticket d’entrée varie entre 120 000 et 130 000 € et pour un appartement familial de 195 m² comprenant trois chambres, il faut compter aux environs d’un million d’euros. « Récemment, j’ai rentré un appartement de 170 m² » explique Emmanuel Mulotti. « Ce bien nécessitait d’être rafraîchi mais il se trouvait dans une belle copropriété et offrait une vue dégagée. Lumineux car en étage élevé, cet appartement disposait, de surcroît, de porte-fenêtres donnant sur un balcon filant. Il est parti rapidement pour 1 075 000 € ». Au global, dans le IIe lyonnais, la fourchette de prix va de 4 000 à 7 000 €/m². 

lyon ville Métropole à taille humaine, Lyon se caratérise par un marché immobilier dynamique et un cadre de vie agréable. ©AdobePhotoStock

Bon à savoir

Si Paris et Bordeaux ont chacun leur Triangle d’Or, Lyon, pour sa part, dispose de son Carré d’Or. Délimité par la place Bellecour, la place des Cordeliers, le quai Jules-Courmont et le quai Saint-Antoine, ce quartier très huppé du - pourtant déjà très chic - IIe lyonnais abrite de nombreuses boutiques de luxe. 

Les secteurs lyonnais à privilégier si vous voulez investir

Parce que le marché immobilier lyonnais est un marché fiable, il se prête dans sa quasi-totalité à l’investissement locatif. « Pour cibler des étudiants, le IXe arrondissement peut être un choix judicieux. On y trouve beaucoup d’écoles de commerce, de même que Bron où les étudiants sont nombreux » indique Emmanuel Mulotti. Actuellement en pleine mutation, des secteurs comme Gerland ou encore La Part-Dieu méritent aussi que l’on s’y intéresse. Mais dans tous les cas, à Lyon comme ailleurs, privilégier un bien qui soit proche des transports en commun (métro, tram, bus) et des commerces vous permettra de le louer plus facilement.

Indicateur immobilier lyon mars

Villeurbanne, Vénissieux... les environs de Lyon font le plein d’acheteurs

Faute de biens disponibles dans le IIe lyonnais et à moins de disposer d’un budget extensible, bon nombre de candidats acquéreurs sont amenés à s’adapter et notamment à se « délocaliser » sur d’autres secteurs. C’est donc de plus en plus souvent le choix du logement en lui-même qui prime sur sa localisation. Il n’est pas rare qu’un acheteur consente à s’éloigner un peu de l’hyper-centre afin d’obtenir le bien qu’il recherche. « En l’état actuel du marché, à Lyon, c’est de deux choses l’une : soit on a le secteur que l’on veut mais pas le bien que l’on souhaite, soit on a le bien que l’on recherche mais pas le secteur qu’on veut » résume Emmanuel Mulotti. La raréfaction des biens et la hausse des prix, qui poussent certains acquéreurs à sortir de Lyon, profitent ainsi aux villes périphériques de la première couronne lyonnaise : Villeurbanne, bien sûr mais aussi Vénissieux, Caluire-et-Cuire, Sainte Foy-lès-Lyon, Tassin-la-Demi-Lune, Vaulx-en-Velins ou encore Bron.

Combien devez-vous gagner pour acheter un appartement à Lyon ?

  • Prix du bien immobilier (hors frais de notaire et d'agence) : 336 064 € (surface moyenne (*) d'un logement ancien en région Rhône-Alpes x prix au m²) 
  • Montant total de l'acquisition (frais de notaire et d'agence inclus) : 385 854 €
  • Mensualité du crédit sur 20 ans : 1 986 € (au taux de 1,55 %)
  • Revenu minimal : environ 5 958 € par mois.

(*) En région Rhone-Alpes, dans l’ancien, la surface habitable moyenne est de 71,3 m².

Le top 5 des arrondissements les plus chers de Lyon

Arrondissement Prix au m²
IIe 6 183 €
VIe 5 863 €
Ier 5 292 €
IVe 4 907 €
IIIe 4 512 €
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