Quels sont les bénéfices des forêts urbaines ?

Les villes et les forêts ont longtemps été opposées. En effet, l'expansion rapide des premières a souvent été faite au détriment des secondes. Or, l’artificialisation des sols, et donc leur imperméabilisation, est l’une des causes du changement climatique et de la dégradation de la biodiversité.

L’artificialisation des sols engendre notamment la création d’îlots de chaleur, c’est-à-dire une élévation des températures maximales en milieu urbain par rapport aux milieux naturels environnants. Mais ce n’est pas tout : un milieu urbain doté de peu d’espaces verts a également des effets néfastes sur le bien-être et la santé mentale des habitants.

Face à ces constats, de plus en plus de municipalités ont compris l’importance de réinsérer la nature en ville, en créant des forêts urbaines. La forêt urbaine ne consiste pas seulement à planter des arbres en ville. Elle implique la création réfléchie d’un écosystème forestier en milieu urbain. La FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture) définit la forêt urbaine comme « un réseau ou un système incluant toutes les surfaces boisées, les groupes d’arbres et les arbres individuels se trouvant en zone urbaine et périurbaine, y compris, donc, les forêts, les arbres des rues, les arbres des parcs et des jardins, et les arbres d’endroits abandonnés ». En réalité, nous pouvons donc distinguer différents types de forêts urbaines.

Avec le réchauffement climatique, l’un des principaux bienfaits des forêts urbaines est qu’elles permettent de lutter contre les îlots de chaleur, évoqués un peu plus haut. Ces îlots de chaleur sont le résultat de la multiplication des surfaces imperméabilisés (bâtiments, sols enrobés…), qui concentrent et amplifient la chaleur reçue, notamment lors des canicules.

Concrètement, avec 100 mètres carrés d’arbres, la température peut descendre d’un degré jusqu’à 100 mètres alentour grâce au phénomène de « transpiration » des végétaux. De plus, un arbre peut absorber jusqu’à 80 % des rayonnements solaires, créant de l'ombre et empêchant les surfaces imperméabilisées d’emmagasiner trop de chaleur au cours de la journée.

Les zones arborées créent donc de « îlots de fraîcheur », qui permettent d’atténuer les effets des canicules. D’ailleurs, d’après un article de nos confrères de France Inter, en forêt, la température maximale est en moyenne de 4 degrés moins élevée que dans les espaces ouverts.

En plus de lutter contre les îlots de chaleur, les forêts urbaines permettent de préserver la biodiversité en ville, en abritant de nombreuses espèces vivantes (animaux, végétaux, insectes…), tout en étant une source de nourriture pour celles-ci.

De plus, les forêts urbaines jouent le rôle de corridors biologiques et participent à la formation de la trame verte. Cette dernière permet de relier entre eux les différents réservoirs de biodiversité du territoire sans discontinuité. Autrement dit, les forêts urbaines facilitent les déplacements des animaux en zone urbaine.

Les forêts urbaines favorisent également la dépollution de l’air et de l’eau. Grâce à elles, il est possible de diviser par deux la présence de particules fines, selon l’ONG The Nature Conservancy. Elles limitent donc le risque de contracter une pathologie causée par la pollution atmosphérique. En plus de fixer le terrain et donc de limiter l’érosion des sols et les glissements de terrains, les racines des arbres permettent également de filtrer l’eau et de l’assainir.

Enfin, en absorbant une grande partie de l’eau de pluie, les arbres et autres végétaux permettent de limiter le ruissellement de l’eau résultant de l’imperméabilisation des sols.