Érosion côtière : votre département est-il concerné ?

Vincent Cuzon
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Selon une étude récente, près de 20 % du littoral de l’Hexagone et des départements d’Outre-Mer est affecté par l’érosion côtière. Quels sont les départements les plus touchés et les projections à plus ou moins long terme ?

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La Seine-Maritime est l’un des départements les plus affectés par l’érosion côtière. © Mlenny – Getty Images
La Seine-Maritime est le 6e département le plus affecté par l’érosion côtière. © Mlenny – Getty Images
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Érosion côtière : près de 20 % des côtes françaises sont en recul

Avec la montée des eaux et la multiplication des tempêtes, le littoral change de visage. L’érosion des côtes n’est plus une hypothèse mais un phénomène qui inquiète de plus en plus les départements concernés, en métropole et en outre-mer (DROM). Pour comprendre son ampleur, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), a analysé plusieurs données permettant d’observer l’évolution du trait de côte, matérialisé par le bord d'une falaise ou une ligne de végétation sur le sable, dans le temps. Pour cela, ils ont comparé des photos aériennes datant des années 1930 à 1950, avec des images plus récentes. Leurs conclusions : 18,6 % du littoral français a vu son trait de côte reculer, soit 900 kilomètres. Il a même parfois reculé de plusieurs mètres par an, sur des périodes de 50 à 70 ans. A contrario, 11,7 % du littoral a vu son trait de côte avancer et 69,7 % n’a pas connu d’évolution perceptible. Précisons que dans les endroits où la côte gagne du terrain sur la mer, cette avancée résulte principalement de la construction d'ouvrages tels que des digues, qui ont tendance à modifier la sédimentation aux alentours.

523 communes françaises possèdent au moins un secteur touché par un recul du trait de côte.

La Gironde est le département le plus touché par l’érosion

Selon le Cerema, 523 communes possèdent au moins un secteur touché par un recul du trait de côte. Parmi elles, 59 ont vu leur trait de côte reculer de plus de 1,5 mètre par an en moyenne à certains endroits. En réalité, les côtes françaises sont plus ou moins touchées par le phénomène, selon leur profil géologique. Les falaises et côtes rocheuses (54 % du littoral) subissent un recul du trait de côte sur 6 % de leur linéaire... contre 37 % pour les côtes sableuses (41 % du littoral). En toute logique, ce sont donc les départements aux longues plages de sable qui sont les plus impactés par l’érosion côtière. Dans le trio de tête, nous retrouvons la Gironde, la Manche et la Charente-Maritime. Ces départements devancent la Guadeloupe, la Haute-Corse et la Seine-Maritime. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a récemment indiqué à nos confrères de TF1 que « 500 communes doivent d'ores et déjà s'adapter ». Les plus touchées, listées par décret, sont actuellement dans un processus de mobilisation volontaire. Au total, 316 communes s'engagent à réaliser des cartes locales de projection du recul du trait de côte aux horizons de 30 ans et 30-100 ans.

En Gironde, le trait de côte recule de plus de 3 mètres par an sur 35 tranches du littoral. Une tranche représente une longueur de 200 mètres.

Recul du trait de côte : quelles sont les prévisions ?

Comme nous venons de le voir, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne en ce qui concerne l’érosion côtière… Mais qu’en sera-t-il à l’avenir ? Selon les prévisions, le trait de côte devrait continuer de reculer à certains endroits dans les prochaines décennies. Les côtes sableuses resteront les plus touchées par le phénomène. D’après le Cerema, en 2028, un millier de bâtiments en métropole et dans les DROM seraient concernés par le recul du trait de côte et potentiellement exposés à un « recul évènementiel », c’est-à-dire un recul marqué lors de tempêtes, d’éboulements, etc. Un scénario jugé « probable ». En 2050, 5 200 logements seraient menacés, dont 2 000 résidences secondaires, ainsi que 1 400 locaux d’activité. Un scénario jugé « objectif et vraisemblable », prenant en compte les tendances et infrastructures actuelles. En 2100, ce sont 450 000 logements et 55 000 locaux d’activités, 10 000 bâtiments publics, 1 800 km de routes et 240 km de voies ferrées qui pourraient être impactés « si rien n’est fait ». Il s’agit ici d’un « scénario d’inaction », intégrant « la disparition complète des structures de défense côtière et l’inondation progressive de toutes les zones topographiquement basses du littoral ».

Pour ses prévisions pour 2100, le Cerema se base sur une estimation haute du GIEC, retenant une hausse de 1 mètre du niveau des eaux.

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