Église désacralisée, ancienne école, phare… Acheter un bien atypique : mode d'emploi

Laetitia Lapiana
mis à jour le
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Exit les maisons avec quatre murs et un toit et l’appartement à la distribution ordinaire, place à la créativité avec les biens dits atypiques.      Un terme qui s’applique souvent aux biens classiques dotés d’atouts exceptionnels ou aux lofts, mais pas que. Églises, anciennes écoles, casernes, moulins, maisons troglodytes, cabanes dans les arbres... Il existe en fait plusieurs catégories de biens insolites ou atypiques. Quelle est leur nature ? Comment se porter acquéreur de ce type de bien ? Quels sont les points de vigilance à observer ? Éléments d’analyse.

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Une église
Habiter dans une ancienne église ? Certains en rêvent… © Getty
Sommaire

Biens atypiques, de quoi s’agit-il ?

La presse immobilière met souvent le focus sur ces biens si originaux qu’on les qualifie usuellement d’atypiques ou d’insolites. Par nature difficiles à ranger dans une catégorie bien précise, les biens atypiques se définissent par leur côté peu ordinaire car dotés de prestations, dispositions et de caractéristiques inhabituelles ou rares. Dans les faits, la majorité des biens atypiques qui parsèment les annonces immobilières renvoient souvent au segment du haut de gamme, avec des logements dotés d’atouts exceptionnels, comme des appartements de caractère disposant d’un extérieur en centre-ville, un agencement intérieur réinventé avec goût ou une belle vue en bord de mer. Et la liste ne s’arrête pas là !

Quels types de biens entrent dans la case de l’atypique ?

La dénomination d’atypique renvoie de fait à des réalités différentes et comporte elle-même plusieurs catégories :

  • Les logements de caractère dotés d’atouts rares ou exceptionnels.
  • Les lofts, soit le plus souvent d’anciennes usines, entrepôts, boutiques ou ateliers transformés en surface d’habitation.
  • Des maisons d’architecte originales ou prenant place dans des sites exceptionnels.
  • Des bâtis de tout genre détournés de leur usage d’origine et reconvertis en lieu de vie.
  • Des bâtis construits avec des matériaux moins fréquents – comme les maisons à ossature bois ou les containers.
  • Des biens de la catégorie de l’éco-habitat, comme les maisons passives, bioclimatiques ou durables.

En plein développement, le marché des biens atypiques est passé de la niche à un véritable segment de marché immobilier. Cette catégorie représente en effet 10 à 20% du marché français, avec une offre qui s’est élargie à tous les goûts et à tous les budgets.

Atypique et gros travaux, une manne pour les petits budgets

C’est un fait, les espaces atypiques sont aujourd’hui de toutes sortes et ne sont plus forcément synonymes de luxe ou d’exception. Contrairement aux idées reçues, la plupart ne requiert pas un budget plus élevé que pour l’achat d’un bien traditionnel. Comme pour ces derniers, l’estimation dépendra en grande partie de l’état du bien, de sa localisation et de sa performance énergétique. Si les biens les plus onéreux ont déjà fait l’objet d’une réhabilitation soignée et de qualité, les « bonnes affaires » seront plutôt à rechercher du côté des bâtis de divers usages avec gros travaux – anciennes écoles, gares, moulins, corps de ferme, domaines viticoles, centres équestres, bergeries, chapelles, presbytères, moulins, phares marins, châteaux d’eau... Les amateurs de non-conformisme seront comblés avec l'offre foisonnante de ces « ovnis » de pierre à convertir en home sweet home.

Dans la famille des biens atypiques, les églises et lieux de culte ne sont pas en reste. De fait, nombre d’édifices religieux est régulièrement mis à la vente faute de fonds suffisants pour leur rénovation. Près de 10 000 églises devraient ainsi faire l’objet d’une cession d’ici 2030, un cadeau du ciel pour les acquéreurs férus de vieilles pierres bénites ! Avis aux amateurs, l’Observatoire du patrimoine religieux recense l’ensemble de ces ventes dont elle partage les annonces sur son site.

Où trouver des offres de biens atypiques ?

Qu’il s’agisse de surface à convertir ou déjà transformées, les espaces atypiques à la vente peuvent s’afficher, tout comme les biens traditionnels –, dans les annonces immobilières des agences et des plateforme immobilières en ligne, même si des sites spécialisés en ont fait un segment de choix. Dans tous les cas, il peut être judicieux de se faire accompagner dans son projet par un professionnel de l’immobilier et/ou un chasseur de biens, qui saura vous guider et vous conseiller au mieux.

Mais il existe d’autres alternatives pour dénicher le bien de ses rêves, comme les cessions immobilières de l’État qui, chaque année, met en vente une partie de son patrimoine dont les administrations n’ont plus l’utilité. Casernes, gendarmeries, anciennes maisons forestières ou d’arrêt, immeubles de bureaux, anciens dépôts... prêts à être aménagés ou réhabilités. Autant d’actifs insolites de toute nature, introuvables par ailleurs sur le marché et, cerise sur le gâteau, souvent proposés dans des conditions attractives. Pour consulter le catalogue immobilier du ministère de l’Économie, il suffit de se rendre sur le site dédié cessions.immobilier-etat.gouv.fr.

Se porter acquéreur d’un bien atypique, les points de vigilance

Vous avez déniché l’espace atypique de vos rêves ? Même si cette catégorie de biens offre plusieurs avantages comme une bonne rentabilité, des facilités à la revente, à la location (notamment saisonnière) et un cadre de vie personnalisé et inégalable, pas question de se lancer dans l’aventure sur un coup de cœur ou de tête ! Quelques précautions sont de rigueur avant d'acheter un bien qui, par définition, ne répond pas aux normes traditionnelles, notamment s’il s’agit d’une surface non résidentielle avec travaux :   

  • Bien se documenter en amont sur les contraintes, procédures réglementaires (usage, urbanisme...) et autres démarches administratives à effectuer pour le convertir en lieu d’habitation.
  • Prendre en compte les particularités du lieu – sa géométrie, les matériaux de construction, les normes sanitaires et de sécurité, son éventuel caractère historique... – pour réaliser les aménagements adéquats qui, dans l’atypique, peuvent souvent rimer avec du sur-mesure.
  • Réaliser plusieurs devis pour les travaux, qui peuvent présenter des spécificités et un coût plus élevé que pour un habitat traditionnel.
  • Prévoir des frais d’entretien et de manutention souvent plus importants.

Pour ceux qui souhaitent opter pour la construction d’un bien atypique pour ajouter des espaces de vie tendance dans l’enceinte de leur habitat ou pour y vivre au quotidien, là encore, les idées fusent : cabanes, containers, yourtes mongoles, tipi, maisons à ossature bois ou mini-habitats comme les désormais célèbres tiny house, sont tous résolument au goût du jour.

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