« Dans le Bas-Rhin, la réhabilitation des logements est un enjeu majeur »
La réhabilitation et la construction de logements ont le vent en poupe dans le Bas-Rhin, où les projets permettent de créer du foisonnement et de favoriser la mixité au sein des résidences et des bâtiments d’habitation. Francis Meppiel, président de l’entreprise Edifipierre, donne son éclairage.
Comment se porte le marché de la rénovation dans le Bas-Rhin ?
Nous avons récemment rénové la Maison du Bâtiment qui était une friche tertiaire en déshérence depuis plusieurs années. Nous avons sorti cette opération avec une pluralité de destinations à l’intérieur même de la tour, car c’est l’une de notre priorité : créer du foisonnement à travers la mixité de population. Par exemple, nous aménageons une résidence étudiante d’un côté et une résidence classique de l’autre. Ce concept plaît aux clients car la mixité n’est pas uniquement sociale. Le 44 Y est un bâtiment d’habitation, situé sur les rives du Rhin, qui était également en friche, et que nous avons désossé et réhabilité. Enfin, nous avons investi une friche industrielle à la Robertsau.
En quoi ces projets de réhabilitation répondent aux attentes des acquéreurs ?
Nous avons remarqué que la plupart des gens qui prospectent dans le secteur ont à la fois envie d’être en ville tout en profitant davantage d’espace, notamment des espaces extérieurs. La réhabilitation est un projet gagnant, car elle permet d’améliorer le paysage urbain en rendant de l’éclat à des bâtiments qui se désagrègent et qui ont été des marqueurs, mais également en créant de nouveaux logements qui répondent aux attentes actuelles des acquéreurs. En l’occurrence, nous intégrons systématiquement des balcons, des terrasses, ainsi que des espaces extérieurs généreux dans nos projets, que ce soit à Strasbourg ou ailleurs.
Le prix immobilier dans le Bas-Rhin est de 2 700 €/m².
Quels sont les critères de recherche récurrents des clients ?
Tout d’abord la possibilité de pouvoir s’échapper sur un extérieur, mais également de pouvoir trouver un coin de quiétude pour télétravailler. Dans la métropole de Strasbourg, nous essayons ainsi de concevoir des maisons avec un espace intergénérationnel, qui permet d’accueillir par exemple un parent âgé qu'on souhaite maintenir à domicile, ou encore un jeune couple pas encore tout à fait autonome ou un adolescent qui aurait besoin d’espace. Nous essayons de concevoir un espace hermétique et dédié au télétravail.
Quel type de logement est le plus demandé actuellement ?
Nous aimons proposer des duplex qui offrent de l’espace et un logement bien compartimenté tout en demeurant en ville. Actuellement, nous proposons des duplex dont l’étage est accessible directement depuis l’ascenseur, par exemple. Cela permet aux personnes qui pourraient avoir une mobilité réduite, notamment avec l’âge, de pouvoir profiter des avantages d’une maison sans les inconvénients.
L'augmentation des prix strasbourgeois est de +5,4 % en un an.
Y a-t-il des freins à la réhabilitation ?
La réhabilitation n’est pas une opération facile. D’abord, nous sommes confrontés à des démarches administratives importantes, puis nous pouvons faire face à des bâtiments à surprise, par exemple, qui contiennent de l’amiante plus que de raison. Surtout, en tant que promoteur-constructeur, nous sommes en ce moment confrontés à une pénurie de matières premières qui fait grimper les prix.
Pouvez-vous présenter l’entreprise Edifipierre ?
J’ai fondé le groupe Edifipierre en 2005 après 20 ans passés chez Bouygues Immobilier, avec une implantation à Strasbourg et Dijon initialement et donc un secteur d’intervention entre l’Alsace, la Bourgogne et la Franche-Comté. Depuis 5 ans, plusieurs filiales ont été ouvertes, notamment, en Ile-de-France et dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Nous développons ainsi des opérations sur toute la moitié Est de la France. Nous disposons également d’une structure de gestion qui exploite des résidences étudiantes et de tourisme/affaires. Notre groupe est ainsi capable d’intervenir sur tous les marchés, de la promotion immobilière aux logements gérés.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)