« A Orléans, les acquéreurs sont de mieux en mieux informés »
Le marché immobilier orléanais est dynamique, la demande est forte mais l’offre est actuellement insuffisante. Henri Sanroma, gérant de l’agence SH Conseil, indique que les acquéreurs sont de mieux en mieux informés concernant le marché immobilier et qu’un nombre accru de personnes réalisent des investissements locatifs.
Comment pouvez-vous définir le marché immobilier à Orléans ?
Le marché immobilier du secteur est dynamique, mais nous manquons d’offre pour répondre à la demande que nous recevons. Nous pouvons expliquer ce phénomène par différents facteurs, à commencer par le fait que la concurrence s’accentue car nous sommes de plus en plus nombreux à commercialiser des biens immobiliers. La part du gâteau ne grandit pas, ce qui implique moins de biens à vendre par intervenant.
Avez-vous relevé un effet de la crise sanitaire sur le marché orléanais ?
L’effet crise sanitaire a été propice dans le sens où beaucoup de personnes ont souhaité changer d’environnement, ce qui a engendré une activité accrue, des demandes plus importantes. En revanche, en termes d’offre, de maisons individuelles disponibles, nous avons rapidement été confrontés à une carence. Nous avons reçu davantage de demandes que de propositions.
Les critères de recherche des acquéreurs ont-ils évolué ?
Pas vraiment, nous n’avons pas été confrontés à une frénésie particulière autour de l’espace extérieur, cela n’a pas été significatif ici. Il faut dire que l’offre immobilière est variée dans le secteur, on trouve à la fois des appartements et des maisons, le parc immobilier est assez hétérogène.
« Depuis un an, le portefeuille de biens en vente s’est réduit, il a été divisé par deux ou trois et ne se reconstitue pas pour l’instant »
Et les vendeurs ont-ils une attitude différente depuis la crise sanitaire ?
Absolument, car ils sont très informés. Ils entendent que les prix immobiliers ont considérablement augmenté partout sur le territoire et ils s’attendent mathématiquement à ce que ces augmentations se répercutent sur le prix de leurs propres biens. Or, l’augmentation des prix n’a pas été homogène d’une part et d’autre part, l’estimation du prix n’est pas aussi simple car il y a une multitude de paramètres à prendre en compte. Dans le secteur, tout se vend, mais à condition que les biens soient au prix du marché. Les biens surévalués ne se vendent pas.
Est-ce que cette volonté de surévaluer les biens en vente tire les prix vers le haut ?
Par la force des choses, oui, car les prix affichés ont effectivement augmenté. Parfois, l’effet coup de cœur peut permettre de vendre à un prix surestimé, mais c’est un facteur qu’on ne maîtrise pas au départ et c’est donc à double tranchant. Il nous arrive d’avoir affaire à des acquéreurs qui ont un véritable coup de cœur et qui achètent à un prix supérieur à la valeur réelle du bien, mais en ce qui nous concerne, nous basons nos estimations sur les prix du marché.
Les prix immobiliers à Orléans sont de 2 593 €/m².
Les acquéreurs n’achètent donc pas à n’importe quel prix ?
La plupart d’entre eux n’achètent pas à n’importe quel prix et il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, les acquéreurs sont particulièrement bien informés. Les informations concernant les prix immobiliers sont accessibles, sans oublier les outils d’estimation immobilière en ligne qui leur permettent d’obtenir une fourchette de prix. Lorsque le prix affiché est excessif, ils le savent et ils n’osent même pas faire une offre à un vendeur dont le prix est manifestement surévalué.
Qui sont les acquéreurs orléanais ?
Il s’agit aussi bien de primo-accédants, d’acquéreurs qui revendent pour acheter un autre bien plus adapté et des investisseurs. Nous nous sommes aperçus que beaucoup de personnes préféraient investir dans l’immobilier, par rapport à la bourse ou aux rendements financiers des banques. Cela nous a permis de vendre plus de biens pour du locatif.
Quelle remarque pouvez-vous faire au sujet de l’activité immobilière ?
En tant qu’agents immobiliers, nous avons relevé quelques anomalies, avec le sentiment d’être confrontés à une concurrence déloyale. Tout d’abord du fait que les mandataires immobiliers peuvent vendre rapidement des biens là où les agents immobiliers doivent justifier de diplômes et obtenir une carte professionnelle et également vis-à-vis des notaires qui, eux, sont autorisés à vendre des biens et qui bénéficient, également, de l’exclusivité des ventes. Nous sommes tenus de passer par un notaire pour signer l’acte authentique de vente, en revanche, les notaires ont pris une part de marché puisqu’ils peuvent avoir un service transaction. Dans les successions, par exemple, il y a des biens que nous, agents immobiliers, ne voyons jamais passer.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)