Attention, propriétaires ! Ce changement fiscal sur Airbnb pourrait vous coûter cher dès 2025

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Le projet de loi de finances pour 2025 pourrait bien changer les règles pour les locations meublées non professionnelles (LMNP). Il propose en effet d'inclure la dépréciation des biens loués en LMNP dans le calcul de la plus-value lors de leur vente, ce qui entraînerait une augmentation de l'impôt à payer sur la plus-value. Même si cette nouvelle règle pourrait viser essentiellement les locations de courte durée, comme celles proposées sur Airbnb, cette mesure inquiète déjà beaucoup de propriétaires et les débats autour de cette mesure sont vifs. SeLoger fait le point pour vous. 

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Le projet de loi de finances pour 2025 pourrait entraîner un changement de fiscalité pour les locations de courte durée, comme celles proposées sur Airbnb © Getty images
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Comment cette mesure pourrait-elle impacter les locations meublées ?

Aujourd'hui, les propriétaires de biens en LMNP bénéficient d'un avantage fiscal : la dépréciation de leur bien n'est pas prise en compte dans le calcul de la plus-value, lors de la vente. Cela leur permet de payer moins d'impôts par rapport à un bien loué vide. Avec le nouveau projet de loi, cet avantage pourrait disparaître.

En intégrant la dépréciation dans le calcul de la plus-value, l'impôt à payer lors de la vente serait plus élevé, ce qui rendrait les investissements en meublé moins intéressants. Cela pourrait décourager les investisseurs, en particulier ceux qui proposent des logements aux étudiants ou jeunes actifs. Pour ces derniers, la disponibilité de logements meublés à long terme est essentielle, surtout face à la pénurie de logements abordables.

Différencier les locations touristiques des locations de longue durée

Pour mieux cibler cette mesure, plusieurs députés souhaitent l'appliquer uniquement aux locations de courte durée, généralement celles de moins de 30 nuits. Ces locations, souvent proposées via des plateformes comme Airbnb, sont accusées de réduire le nombre de biens disponibles pour une location à long terme, et d'aggraver ainsi la crise du logement. 

En limitant cette mesure aux locations touristiques, l'idée serait de ne pas pénaliser les logements meublés destinés aux étudiants ou aux jeunes actifs, qui répondent à un besoin réel et croissant. Cette différenciation permettrait de conserver l'attractivité des investissements locatifs, tout en réduisant les effets négatifs sur le marché du logement. Face à ce durcissement des réglementations, Airbnb semble déjà réagir à ces changements, en élargissant son offre de séjours longue durée afin d'atténuer l'impact des restrictions. Cela pourrait être une solution pour mieux s'adapter au nouveau cadre réglementaire.

Les inquiétudes des professionnels de l'immobilier

Pour les professionnels, cette mesure est vue comme une menace pour tout le marché de la location meublée. Avec le durcissement des réglementations en Europe, comme à Barcelone ou Amsterdam, les professionnels craignent que les investisseurs soient découragés et que l'offre locative se réduise davantage. Ils redoutent un « effet punitif » pour tous les investisseurs, alors que la mesure vise avant tout à mieux réguler les locations touristiques. Beaucoup pensent que cela découragera les particuliers d'investir dans des biens meublés, et réduira alors l'offre pour les locataires qui ont déjà du mal à trouver un logement.

Certains acteurs du secteur estiment que cette mesure risque de créer des « dommages collatéraux » pour les étudiants et jeunes actifs. Ces derniers dépendent fortement des logements meublés pour se loger près de leur école ou de leur travail. En rendant l'investissement locatif meublé moins attractif, la pénurie de logements pourrait s'aggraver pour ces catégories de locataires.

Des alternatives pour un compromis

Pour répondre aux critiques et trouver un compromis, plusieurs députés ont proposé des ajustements à cette mesure. L'une des idées soumises est effectivement de limiter la nouvelle fiscalité aux locations de moins de 30 nuits pour ne pas impacter les locations de longue durée. Une autre proposition est de supprimer complètement cette mesure, en estimant qu'elle est trop pénalisante et pourrait décourager les investissements immobiliers à long terme.

Certains députés pensent que l'objectif devrait être de soutenir l'investissement dans le logement à long terme, et non pas de le freiner. La crise actuelle du logement nécessite des mesures encourageant la mise à disposition de logements abordables. Il est essentiel de ne pas rajouter des contraintes fiscales, qui risqueraient de rendre l'investissement immobilier moins attrayant. Beaucoup craignent que cette mesure pousse les investisseurs à se tourner vers d'autres types de placements, comme les produits financiers, au détriment du marché locatif.

Quelles conséquences pour le marché locatif ?

Si la mesure est adoptée sans modification, elle risque d'entraîner une baisse importante des investissements dans les locations meublées. Pour les étudiants et les jeunes actifs, cela signifierait une diminution de l'offre de logements abordables, et donc un risque d'aggravation de la crise du logement dans certaines régions. De plus, les propriétaires pourraient être moins enclins à investir dans des biens meublés, préférant des solutions moins contraignantes sur le plan fiscal.

Les discussions à l'Assemblée nationale montrent cependant une volonté de trouver un juste milieu entre la nécessité de réguler les locations touristiques et celle de maintenir une offre suffisante de logements pour les étudiants et les jeunes actifs. La suite des débats sera déterminante pour définir l'avenir de la fiscalité des locations meublées en France.

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