Marseille baisse à 90 nuitées la location Airbnb de la résidence principale

Laetitia Navarra
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C’est un sérieux coup de rabot pour les propriétaires. La mairie de Marseille annonce abaisser de 120 à 90 nuitées la location de la résidence principale. Une mesure qui vient s’ajouter à un arsenal juridique déjà musclé pour limiter la location de courte durée.

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Marseille abaisse le nombre de nuitées pour la location Airbnb de la résidence principale
Marseille abaisse le nombre de nuitées pour la location Airbnb de la résidence principale ©Getty Images
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Marseille vent debout contre les locations Airbnb

Benoît Payon, maire divers gauche de Marseille, annonce la couleur : « j’ai toujours dit qu’à Marseille, nous aurons la réglementation la plus stricte et la plus forte de France pour lutter contre les meublés de tourisme. Avec cette nouvelle mesure, nous franchissons une étape supplémentaire et nous nous en rapprochons ».

La nouvelle mesure en question, c’est donc l’abaissement du nombre de nuitées autorisées pour la location de la résidence principale, de 120 à 90. Une possibilité offerte aux maires par la loi Anti-Airbnb du 19 novembre dernier. Gare aux propriétaires qui ne respecteraient pas la règle ! Le texte prévoit en effet une amende salée : 15 000 euros.

La mairie n’en est pas à son coup d’essai pour tenter d’endiguer le phénomène Airbnb sur le territoire de sa commune. Ses faits d’arme ? Créer une brigade spécialisée chargée de s’attaquer à la disqueuse aux boîtes à clés installées sur l’espace public. Rendre obligatoire la demande de changement d’usage pour toute location d’une résidence secondaire en meublé de tourisme. Instaurer la règle de compensation, qui impose au bailleur de créer un logement équivalent à son meublé de tourisme pour le louer sur le marché de la longue durée.

Dans le viseur : la crise du logement dans la cité Phocéenne

Alors, pourquoi cette guerre larvée contre la plateforme de location ? À l’instar d’autres villes comme Paris, Marseille accuse Airbnb de renforcer la tension sur le marché locatif et de faire flamber les prix immobiliers. Selon la mairie, en un an, le nombre de meublés de tourisme aurait ainsi bondi de 45 %.

« Face au développement massif des locations saisonnières, la volonté de la Ville est claire : encadrer le secteur pour que les biens mis sur le marché de la location de courte durée n’empêchent pas les Marseillaises et les Marseillais de se loger », avance le maire.

Patrick Amico, adjoint en charge du logement, renchérit : « il fallait faire cesser l’hémorragie. Si on veut produire 4 500 logements par an mais qu’en une année, on en perd 2 100 pour de la location de meublés de courte durée… ».

Pourtant, la location de courte durée représente une véritable manne financière pour la ville. L’augmentation de 50 % du montant de la taxe de séjour lui a ainsi rapporté 4.2 millions d’euros, dont près de 3 millions ont été affectés au budget de l’office du tourisme de Marseille.

Airbnb déplore une décision à visée politique

Dans le collimateur, Airbnb n’a pas tardé à réagir et annonce regretter « la dimension purement politique de cette mesure de diversion. Limiter la fréquence à laquelle les Marseillais peuvent louer leur résidence principale ne résoudra pas la tension du logement ».

Selon la plateforme, cette décision ne fait que « pénaliser des familles qui comptent sur ces revenus pour améliorer leur pouvoir d’achat, et les commerces locaux pour qui le tourisme est essentiel ». Elle met en avant des solutions alternatives pour endiguer le phénomène, comme l’instauration de quotas de meublés touristiques ou de zones réservées à la résidence principale.

Reste à savoir si cette mesure aura un impact réel sur la crise du logement. Marseille fait face à une triple problématique : 40 000 logements insalubres à rénover, un manque de logements sociaux et une flambée des prix de plus de 30 % en 5 ans dans les quartiers touristiques comme Le Panier, le Vieux-Port et les Catalans. Une régulation plus large sera peut-être nécessaire pour inverser la tendance.

 

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