Votre locataire décide de mettre fin au bail d'habitation, mais ne souhaite pas que l’on vienne le déranger « chez lui » tant qu’il n’a pas déménagé. Est-il obligé d’accepter les visites ?
Peut-on imposer le droit de visite à un locataire ?
La réponse est clairement non ! Il faut bien comprendre qu’un bail garantit au locataire la jouissance paisible des lieux. À ce titre, il n’a pas à recevoir un visiteur, le propriétaire ou un agent immobilier sans son consentement. Certes, il se montre dans ce cas peu concilient, mais le locataire est dans son droit. Mieux vaut donc démontrer que les visites sont dans l’intérêt de chacun.
Bon à savoir
Un propriétaire qui s’aviserait de contourner la loi et de faire visiter l’appartement sans l’accord de son locataire se rend coupable de violation de domicile et encourt une peine de 1 an de prison et 15 000 € d’amende.
Que faire si le locataire ne veut pas ouvrir la porte de son logement ?
Même si cela parait prématuré, n’hésitez pas à mentionner dans le bail les droits de visite et à en parler avec votre locataire dès son entrée dans le logement. Rappelez le cadre légal, à savoir que les visites sont limitées à 2 heures maximum par jour et ne peuvent avoir lieu les dimanches et jours fériés. Avoir pris des dispositions ne change pas la loi. Le propriétaire n’est toujours pas autorisé à organiser des visites sans le consentement de son locataire, mais il pose les bases du dialogue afin de trouver un terrain d’entente. Reste à sortir l’argument massue, celui des économies. Le locataire est tenu de payer les loyers jusqu’à la fin du bail. Or, beaucoup quittent le bien avant la date prévue. Si le propriétaire arrive à trouver un remplaçant avant la date de rupture de contrat, le locataire sera libéré de ses obligations et gagnera un ou plusieurs mois de loyer.
Bon à savoir
Si le locataire est présent lors des visites, il se charge d’accompagner le propriétaire et le candidat. En cas d’absence, il peut laisser ses clés au bailleur, mais il est recommandé de demander un document écrit au locataire stipulant qu’il autorise l’accès au logement.
Vous pouvez envisagez des poursuites judiciaires mais...
Il se peut qu’une personne soit toujours réfractaire aux visites malgré la perspective d’une économie et la volonté montrée par le propriétaire de déranger le moins possible. Il est alors conseillé d’envoyer un courrier avec accusé de réception au locataire rappelant les termes du bail d'habitation. Précisez que vous envisagez des poursuites judiciaires au titre du préjudice financier subi en raison du retard à la relocation du bien. En somme, sortez des arguments plus coercitifs si la méthode douce n’a pas fonctionné en espérant que le locataire change d’avis, car dans les faits, rien ne l’obligera à vous accueillir.
Les points clés à retenir
Contrairement à une idée reçue, le locataire n’a aucune obligation de laisser visiter le bien même si le propriétaire respecte les règles sur les horaires et le temps de visite. Dans la majorité des cas, un dialogue ouvert avec le locataire permet de concilier les deux parties.
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