MaPrimeRénov' : redémarrage prévu le 15 septembre

Le 4 juin, Éric Lombard, ministre de l’Économie, annonçait devant le Sénat une suspension des aides MaPrimeRénov’. Le motif avancé ? « Un encombrement de dossiers et un excès des fraudes ».

Cette annonce avait suscité l’inquiétude des professionnels. Le secteur n’était pas « préparé à cet arrêt », explique Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

Interrogé par LCI, ce dernier avait estimé que « pour les artisans qui se sont projetés dans l’activité, c’est une catastrophe ». Une colère partagée par le collectif Rénovons, qui dénonce un « non-sens total ».

Mais aussi par Emmanuel Macron. Lors d’une interview dans Nice-Matin, le président de la République avait appelé le gouvernement à « maintenir » le cap sur l’écologie, fustigeant les « incertitudes sur les dispositifs mis en place ».

Toutefois, le suspense aura finalement été de courte durée. Ce mardi 10 juin, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a confirmé le redémarrage de MaPrimeRénov’ à compter du 15 septembre.

L’objectif de cette pause estivale ? Identifier les dossiers frauduleux. Selon Éric Lombard, il y en aurait près de 16 000, soit « 12 % du stock ». Il ne s’agit pas « d’économies de bouts de chandelle », a précisé la ministre.

En juillet, août et début septembre, le gouvernement prévoit « une revue totale », explique Amélie de Montchalin. « Cela nous permettra […] d’allouer 100 % des fonds qui sont dans cette politique publique à l’usage des personnes honnêtes ».

Les propriétaires qui souhaitent bénéficier de cette aide peuvent encore déposer leur dossier « jusqu’à la fin du mois de juin », a précisé la ministre. Ils donneront lieu à paiement « dans les meilleurs délais », a-t-elle assuré.

Après des débuts parfois laborieux, MaPrimeRénov’ avait démarré l’année sur les chapeaux de roues. Selon l’Anah, le nombre de rénovations financées a triplé au premier trimestre 2025, par rapport à la même période l’an dernier.

De quoi laisser planer un doute sur la taille de l’enveloppe allouée au dispositif. Initialement prévue à 4 milliards d’euros, cette dernière avait ensuite été revue à la baisse. D’abord à 3 milliards, puis à 2,3 milliards.

Face aux critiques de recul environnemental, Éric Lombard a toutefois déclaré que « l’écologie demeure une priorité absolue » et que la suspension de MaPrimeRénov’ n’est pas liée à des « arrière-pensées budgétaires ».

Selon lui, « 3,6 milliards ont été inscrits au budget, et seulement 1,3 milliard a été dépensé ». Le budget du dispositif pourrait de plus être ajusté « si la demande est supérieure », a-t-il assuré.