Apport personnel : combien les Français ont-ils mis sur la table en 2025 pour concrétiser leur achat immobilier ?

Laetitia Lapiana
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Incontournable pour tout achat nécessitant un prêt immobilier, l’apport personnel des Français ne se limite pas forcément aux seuils exigés par les banques et peut varier sensiblement, selon les régions. Actuellement en recul au niveau national, l’apport moyen consenti par les ménages en 2025 dans les dix plus grandes villes françaises témoigne des grandes tendances à l’œuvre sur le front de l’immobilier. Explications.

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En baisse au niveau national, l'apport moyen des ménages pour un achat immobilier recouvre des réalités différentes dans les grandes villes de France. © GettyImages
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Apport personnel : le sésame du crédit immobilier

Eh non, il n’y a pas que les taux de crédit qui intéressent les aspirants à la propriété… Parmi les variables à prendre en compte dans la souscription d’un crédit immobilier, l’apport personnel représente un élément essentiel, tant pour répondre aux exigences bancaires et favoriser la réussite de son projet que pour déterminer le « reste à emprunter ». Censé couvrir a minima les dépenses annexes, comme les frais de notaire et/ou de dossier, l’apport personnel attendu par les banques est généralement de l’ordre de 10 à 20 % du montant du projet. C’est la règle.

Les primo-accédants et les jeunes actifs peuvent prétendre, selon dossier, à un financement à 110 % auprès de certaines banques, leur permettant de couvrir le coût de l'achat immobilier et les frais associés.

La moyenne nationale en baisse au premier semestre 2025

Un pourcentage qui revêt des réalités très différentes sur le territoire, dans les faits. On observe en effet des dynamiques contrastées selon les agglomérations, entre chute en roue libre dans certaines villes et envolées spectaculaires dans d’autres, même si l’orientation est sensiblement à la baisse, dans l'ensemble.

Selon les données collectées ces trois dernières années par l’outil MoneyVox Market Intelligence (MMI), filiale du courtier Meilleurtaux, l’apport moyen des ménages qui ont accédé à la propriété au cours de ces trois dernières années dans les 10 plus grandes villes de France s’élève à 81 294 € sur le premier semestre 2025, soit un recul de plus de 11 % par rapport à 2024 (91 512 €) et à 2023 (88 715 €).

Des conditions d’emprunt plus favorables

Cette baisse généralisée s’explique notamment par plusieurs facteurs concomitants.

  • Un contexte d’incertitudes économiques et géopolitiques : couplé à un pouvoir d’achat en baisse, il ne permet plus à certains ménages de consolider leur épargne.
  • La stabilisation des taux d’emprunt : ils s’affichent actuellement à quelque 3,35 % sur vingt ans, après des baisses consécutives amorcées depuis janvier 2024.
  • Le recul des prix de l’immobilier un peu partout sur le territoire, en complément de taux plus incitatifs : les achats immobiliers requièrent aujourd'hui un apport personnel moins important pour satisfaire aux exigences des banques qu'il y a un ou deux ans.

L’apport moyen en net recul à Lille, Nantes et Strasbourg

À ce titre, dans les métropoles les plus touchées par le ralentissement de l’activité et le recul des prix, l’apport moyen a baissé, voire littéralement chuté, en un an :

  • -29 % à Nantes (64 733 € en 2025 contre 90 395 € en 2024).
  • -23 % à Lille (55 124 € contre 71 395 €).
  • -17 % à Strasbourg (53 936 € contre 64 459 €).

Un apport « musclé » permet de bénéficier de conditions de crédit plus avantageuses, comme un taux d’emprunt ajusté, soit en moyenne - 0,15 point pour un apport supérieur à 30 %, selon la Banque de France.

Des apports (largement) boostés dans les zones tendues

En parallèle, une autre tendance de fond se dessine : la volonté de certains ménages de doper leur apport bien au-delà du taux exigé par les banques afin de sécuriser leur projet immobilier ou de monter en gamme pour acheter le bien de leurs rêves. Cela se vérifie d'autant plus dans les villes à très forte attractivité, où les tensions sur le marché immobilier restent vives, avec une offre qui peine à combler les différentes attentes des futurs acquéreurs.

C’est le cas notamment des villes de Nice (+ 25 %) et Marseille (+ 20 %), où l’apport moyen a bondi, passant respectivement en un an de 73 269 € à 91 628 € pour la capitale de la Côte d'Azur, et de 64 602 € à 81 173 pour la cité phocéenne.

Paris, Lyon et Nice dans le top 3 des apports moyens les plus élevés

Du côté des villes où l’apport reste le plus élevé en 2025, on retrouve sans surprise Paris (131 238 €), talonnée de près par Lyon (125 074 €), puis Nice à la 3e place du classement. Elle détrône ainsi Bordeaux (82 895 €), l’une des villes françaises où l’apport moyen comptait parmi les plus élevés jusqu’en 2024.

La capitale française conserve ainsi sa place de leader, avec l’apport moyen le plus élevé de l’Hexagone. C’est aussi la ville qui a enregistré la baisse la plus spectaculaire de son montant (-41 %) par rapport à 2024.

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