Baromètre immobilier : la stabilisation des prix se confirme mais les délais de vente s’allongent
Après plusieurs mois de baisse, le mois de novembre est venu confirmer la stabilisation des prix de vente déjà constatée en octobre. Dans certaines métropoles, les prix sont même de nouveau en hausse. C’est également le cas des délais de vente, qui atteignent des sommets.
Le marché immobilier poursuit sa phase de stabilisation
Après un mois de septembre sous le signe de la reprise puis un mois d’octobre globalement calme, avec des prix en voie de stabilisation, le mois de novembre est venu confirmer cette tendance. Au niveau national, l’évolution des prix est de -0,1% sur les 30 derniers jours, selon les chiffres de SeLoger. Pour la deuxième fois consécutive, les prix parisiens reculent (-0,3 %) tandis que les 10 plus grandes villes de France ont enregistré une nouvelle période de stabilisation (+0 % en moyenne). Par ailleurs, si sur l’ensemble de l’Hexagone les prix reculent de -0,2 % ces 3 derniers mois, cela marque un net ralentissement par rapport à la même période en 2023, où les prix avaient baissé de -1,9 %.
L’accalmie est encore plus prononcée dans la capitale, qui n’a reculé que de -0,9 % cet automne contre -2,9 % à l’automne dernier. De plus, certaines grandes villes ont basculé dans le vert cet automne, parfois de façon hésitante, à l’image de Nantes (+0,2 %), d’autres fois de façon très nette. C’est le cas à Bordeaux (+1,9 %), Montpellier (+1,6 %), Lille (+1,3 %) et Marseille (+1,1 %).
Les délais de vente s’allongent dans l'Hexagone
Malgré des prix de vente en baisse, les candidats à l’accession semblent mettre de plus en plus de temps pour concrétiser leur projet immobilier. Alors qu’il fallait en moyenne 71 jours pendant l’automne 2023 pour qu’un bien trouve preneur dans les 11 plus grandes villes de France, il faut compter aujourd’hui 82 jours. Un niveau historiquement haut. Pour rappel, le délai de vente moyen atteignait 60 jours en 2019 et 63 jours en 2023. La situation est donc paradoxale dans un contexte où les taux d’emprunt reculent.
Cela s’explique notamment par le fait que certains acquéreurs attendent une éventuelle baisse des prix plus marquée pour se lancer. Une part des vendeurs semble également attendre un redémarrage du marché pour vendre à un meilleur prix. Certaines métropoles sont particulièrement touchées par ce phénomène. Ainsi, à Nice, il faut compter 96 jours en moyenne pour vendre un bien. Un délai de vente si haut qu’il pourrait faire passer le délai moyen de vente de Lille et Lyon (77 jours) pour rapide… alors qu’il a en réalité doublé en 4 ans dans la capitale des Gaules. Même constat à Toulouse (78 jours), Marseille (81 jours) ou encore Paris (81 jours). En revanche, Strasbourg s’en sort mieux que les autres métropoles, avec un délai de vente moyen de 62 jours.
Maisons vs Apparts : les prix suivent des trajectoires différentes
Malgré une phase de stabilisation nationale des prix, il se pourrait bien que le marché des maisons se relance plus rapidement que celui des appartements. En effet, si ces deux marchés ont suivi la même tendance entre mi-2022 et mi-2024, ils semblent prendre des trajectoires différentes depuis le mois d’août. Cela avait déjà été le cas pendant la période post-covid :
- Entre janvier 2021 et août 2022, la hausse des prix des maisons (+15,1 %) était sensiblement plus forte que celle des appartements (+9,6 %). Les deux marchés avaient ensuite subi un coup de frein avec la remontée des taux.
- Entre septembre 2022 et mars 2024, les prix des maisons et des appartements ont enregistré une baisse significative et similaire de respectivement -4,9 % et -4,4 %.
Toutefois, depuis la rentrée, les prix des appartements ont diminué de -0,7 % tandis que ceux des maisons ont continué à progresser de +0,1 %. Il est encore trop tôt pour savoir si ce phénomène s’annonce comme une des caractéristiques du nouveau cycle dans lequel va bientôt entrer le marché. Toutefois, l’attrait plus fort pour les maisons, né à l’issue des confinements avant d’être perturbé par la situation économique des deux dernières années, pourrait se raviver grâce à l’amélioration des conditions de crédit.
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