Calcul DPE : explications et estimations

Mis en place en 2006, le DPE vise à fournir une estimation de la performance énergétique d’un logement ou d'un bâtiment. Ce document comprend :

• La consommation d'énergie primaire de l'habitation (en kWh/m².an).
• Les émissions de gaz à effet de serre (en kg CO2/m².an), selon les sources d'énergie utilisées (électricité, gaz, fioul, bois, etc.).

Le DPE intègre aussi des recommandations visant à améliorer cette performance, ainsi qu’une analyse des dépenses théoriques liées à l'ensemble des usages détaillés dans l’évaluation.

Le calcul du diagnostic de performance énergétique a évolué ces dernières années. Initialement basé sur les consommations relevées sur les factures d'énergie, il est à présent déterminé selon la méthode 3CL-DPE, également appelée « nouveau DPE ».

Calcul DPE avec la méthode 3CL

Depuis l’entrée en vigueur de la loi Climat et Résilience en 2021, le calcul DPE d’un bien s’appuie sur la méthode 3CL-DPE (calcul de la consommation conventionnelle des logements). Ce procédé s’articule autour de deux étapes majeures : la collecte des informations nécessaires à l’évaluation énergétique du bâtiment et l’estimation de sa classe énergétique.

Au début du processus, le diagnostic consiste à réunir des informations concernant différents éléments du logement. Ces données englobent l'orientation du bien, la composition des murs, plafonds et planchers, ainsi que les caractéristiques d’isolation des parois, des toitures, des combles et des ouvertures. L'examen porte aussi sur les ponts thermiques potentiels, les types de vitrages, le système d'éclairage, ainsi que les dispositifs de chauffage, de climatisation, de ventilation et de production d’eau chaude sanitaire.

À partir de ces éléments, un logiciel spécialisé est utilisé pour estimer la consommation d'énergie annuelle du bien et mesurer ses émissions de gaz à effet de serre. Le résultat final est une étiquette DPE avec une échelle de 7 catégories, allant de A, qui reflète une excellente performance énergétique, à G, qui signale une consommation excessive et une classification parmi les « passoires thermiques ».

Note : la méthode 3CL-DPE offre une estimation fiable de l'efficacité énergétique, mais elle présente certaines limites. Cette approche repose sur des hypothèses conventionnelles, ce qui implique que des éléments variables, tels que les habitudes de consommation, la météo ou les températures spécifiques au logement, ne sont pas considérés dans le calcul.

Calcul DPE avec les factures énergétiques

Le calcul du DPE reposait auparavant sur la méthode dite « sur factures ». Cette approche s'établissait sur la consommation finale d’énergie exprimée en kWh/m²/an, déterminée à partir des factures des trois dernières années. Il s’agissait alors d’une estimation fondée sur les moyennes des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre sur cette période.

Toutefois, cette méthode présentait plusieurs inconvénients. Par exemple, si les anciens locataires ne conservaient pas l'intégralité des factures, l'évaluation devenait laborieuse. De même, pour un bien inoccupé, l'absence de données concrètes compliquait le calcul, contraignant parfois le diagnostiqueur à attribuer un DPE sans étiquette. Or, depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, un logement avec un DPE vierge est considéré comme indécent.

Il est possible d’obtenir une estimation approximative de la performance énergétique d’une habitation grâce à un simulateur de DPE en ligne. Cependant, cet outil doit être utilisé avec précaution. Bien qu'il offre une première indication, il ne prend pas en compte toutes les spécificités techniques du logement, telles que la qualité de l’isolation ou l’âge des équipements.

L'utilisation d'un simulateur de DPE permet de donner une idée des travaux de rénovation à envisager pour améliorer la classe énergétique d'un logement. Cependant, il ne saurait en aucun cas remplacer un diagnostic officiel réalisé par un professionnel certifié, dont les conclusions possèdent une valeur juridique.

Seuls des professionnels certifiés sont habilités à établir un diagnostic de performance énergétique. Cette obligation vise à garantir la fiabilité des résultats et à éviter tout conflit d'intérêts.

Le DPE doit être réalisé par un diagnostiqueur répondant aux critères définis par l’article L. 271-6 du Code de la construction et de l’habitation. Celui-ci doit :

• Justifier de compétences spécifiques et disposer des outils nécessaires pour mener son évaluation.
• Souscrire une assurance afin de couvrir d’éventuelles erreurs dans son diagnostic.
• Garantir son impartialité, en n’ayant aucun lien avec le propriétaire, son représentant, ou toute entreprise susceptible d’effectuer des travaux sur le logement.

Pour valider l'authenticité d'un DPE, il est possible de consulter les documents officiels fournis par le diagnostiqueur immobilier. Si le diagnostic a été réalisé récemment, un code unique de 13 caractères doit figurer sur la première page. Cet identifiant, appelé numéro d'enregistrement ADEME, est inscrit dans la base de données officielle administrée par le ministère de la Transition écologique et solidaire.

Aucune norme tarifaire n’encadre le prix d’un DPE. Il est donc recommandé de solliciter plusieurs professionnels afin de demander des devis et de comparer leurs propositions. Le coût d’un diagnostic de performance énergétique varie selon plusieurs critères, tels que l’année de construction et le type de logement. En règle générale, il se situe entre 100 et 300 €.

Avant l’intervention du diagnostiqueur, il convient de préparer certains documents relatifs au bien et à ses équipements : factures énergétiques, attestation d'entretien de la chaudière, acte de propriété, caractéristiques techniques du bâtiment, matériaux d'isolation utilisés, et règlement de copropriété, dans le cas d’un appartement.

Un diagnostic de performance énergétique est valable pendant une période de dix ans, pour ceux réalisés après le 1ᵉʳ juillet 2021. En revanche, les diagnostics réalisés entre le 1ᵉʳ janvier 2018 et le 30 juin 2021 ont perdu leur validité depuis décembre 2024 et doivent être renouvelés, notamment en cas de mise en location.

De plus, un nouveau DPE est requis après des travaux d’amélioration énergétique importants, afin d'actualiser la classification du bien et de refléter les modifications apportées. Ces travaux peuvent inclure l'amélioration de l'isolation thermique, le remplacement ou la mise à niveau du système de chauffage, ou encore la réduction des ponts thermiques.