Vous avancez en âge et, comme des milliers de Français, vous souhaitez vieillir chez vous, y compris en cas de handicap ou de perte d’autonomie. Savez-vous qu’en adaptant votre logement, vous pouvez gagner en confort et, surtout, prévenir les principaux risques d’accidents domestiques comme les chutes à domicile ? On vous dit tout sur les travaux d’aménagements préconisés pour faire de votre nid un lieu parfaitement adapté et sécurisé.
Pourquoi adapter son logement pour ses vieux jours ?
Alors que près de 90 % de nos compatriotes sont unanimes quant à leur volonté de continuer à vivre le plus longtemps possible chez eux, il devient urgent de prendre le virage du « bien vieillir chez soi » avec un temps d’avance et d’adapter son logement le plus tôt possible pour le sécuriser au maximum.
La raison est simple : avec l’avancée en âge, les accidents domestiques augmentent de façon exponentielle et, quand ils ne sont pas mortels, ils peuvent avoir des conséquences lourdes, tant au niveau physique que psychologique. Un objet ou un meuble bas dans lequel on trébuche, une marche « ratée », un mauvais éclairage ou un sol glissant... Il suffit d’un moment d’inattention ou d’un environnement inadapté pour que le pire arrive....
Le risque de chute est omniprésent dans un logement mal adapté, notamment chez les personnes de plus de 65 ans. Et quand on sait que d’ici 2050, 4 millions de seniors seront en perte d’autonomie, il devient urgent de réaliser les aménagements adéquats pour prévenir les accidents domestiques.
Quelles recommandations pour l’ensemble du logement ?
Quelques travaux et aménagements simples permettent de transformer ce parcours semé d’embûches en lieu sûr, gage de confort et de bien-être à domicile. Et plus on anticipe, plus on réalise ces aménagements de façon progressive et mieux on peut gérer son budget. Dans l’ensemble des pièces, il est important de veiller notamment à :
- désencombrer les espaces pour éviter les obstacles inutiles et de trébucher dans un meuble ou des objets au sol, afin faciliter les déplacements, ainsi que l’accès aux portes et aux fenêtres ;
- privilégier des planchers plats et homogènes, ainsi que des revêtements adaptés pour éviter les glissades (vinyle ou PVC antidérapant, moquettes, ainsi que des tapis bien fixés au sol) ;
- mettre en place un éclairage puissant et homogène dans toutes les pièces et les zones de passage, comme des chemins lumineux, des détecteurs de présence, des interrupteurs lumineux visibles la nuit, etc ;
- vérifier l’installation électrique et procéder aux mises aux normes au besoin pour une sécurité optimale. En ce qui concerne les prises et les interrupteurs, l’idée est d’en prévoir au moins deux dans chaque pièce à 1,30 m du sol ou d’installer des rehausseurs de prises pour faciliter leur accès aux personnes âgées ou à mobilité réduite et leur éviter d’avoir à se baisser et de perdre l’équilibre.
Si le budget le permet, l’idéal est d’investir dans des équipements domotiques (commandes vocales, éclairage et interphone à distance, appareils électroménagers et autres objets connectés du quotidien...), ainsi que dans des systèmes d’automatisation pour l’ouverture et la fermeture des volets par exemple.
Les chantiers prioritaires pièce par pièce
1. La salle de bains et les toilettes
C’est la pièce où les risques de chute et de glissades sont le plus élevés, et donc le chantier prioritaire. Indispensable au quotidien, l’aménagement de la salle de bain doit être repensé à différents niveaux pour un maximum de sécurité.
- Une douche doit être installée à la place ou en complément de la baignoire. Cette douche doit être posée dans la continuité du sol avec un bac plat, façon douche à l’italienne, pour un accès de plain-pied aisé et sécurisé. À l’intérieur de la douche, il convient de prévoir des tapis antidérapants, des barres d’appui pour le maintien, ainsi qu'un siège de douche avec des poignées pour limiter les efforts et les risques de glissades.
- Pour ceux qui ne disposent que d’une baignoire et qui n’ont pas les moyens de créer une douche, il reste possible d’opter pour un modèle doté d’une ouverture avec une porte battante pour éviter d’enjamber la baignoire, tout en pensant à y intégrer un système d’assise.
- Installer une VMC ou, à défaut, un déshumidificateur, voire procéder régulièrement à l’aération de la salle de bain, pour éviter un fort taux d’humidité rendant le sol et les surfaces glissantes.
- Côté toilettes, il est préférable d’opter pour un modèle surélevé ou suspendu, muni de barres d’appui des deux côtés du WC.
2. La cuisine
La cuisine demande à être adaptée, mais sans forcément engager de gros travaux. L’idée étant de rendre tous les placards et éléments hauts plus accessibles, à hauteur de bras, et donc de les rabaisser au besoin ou d’en installer de plus fonctionnels et réglables en hauteur pour éviter des efforts inutiles. Idem pour le plan de travail et les plaques de cuisson, qui peuvent être repositionnés en hauteur pour plus de confort.
Côté rangements, il est important de prévoir des éléments supplémentaires (étagères, tiroirs, boîtes...) pour libérer de l’espace, tout en gardant à proximité les ustensiles et petits électroménagers le plus fréquemment utilisés. Parmi d’autres précautions bien utiles :
- privilégier les plaques de cuisson à induction pour remplacer les cuisinières à gaz, qui présentent le risque de fuites ;
- mettre en place des outils d’alerte accessibles : détecteur de fumée, téléalarme...
- privilégier de l’électroménager facile à entretenir et à utiliser et qui ne présente pas de risques de blessure.
3. Les couloirs et les escaliers
Pour les couloirs, l’idée est de dégager au maximum ces espaces pour rendre la circulation de pièce en pièce plus aisée. Côté escaliers, il est important de respecter des règles de sécurité pour les adapter ou les faire rénover, à commencer par une largeur minimale de 80 cm, des marches pas très hautes, ainsi que des rampes ou des mains courantes le long des escaliers.
Pour les personnes à mobilité réduite, l’idéal reste bien sûr d’installer un monte-escaliers, une chaise élévatrice sécurisée ou, pour les budgets plus aisés et selon la configuration du logement, un mini-ascenseur.
4. Le salon, le séjour et la chambre
Pour ces autres pièces de la maison, dans lesquelles les risques sont moins présents mais où l’on passe le plus de temps, l’essentiel consiste ici en quelques aménagements simples, comme, une fois n’est pas coutume, de désencombrer les espaces pour faciliter les déplacements dans la pièce.
Prévoir des petits meubles où ranger les objets les plus usités (lunettes de vue, bouteille d’eau, médicaments, télécommandes, chargeurs...) à proximité du canapé et des fauteuils (et du lit dans la chambre !) pour éviter d’avoir à se relever plusieurs fois et limiter les efforts. Idem pour la chambre, dans laquelle on veillera à installer un lit assez bas ainsi que des tapis pour amortir le choc en cas de chute.
Selon votre âge et votre situation, plusieurs subventions publiques permettent de bénéficier d’une aide financière pour adapter son logement au handicap ou à la perte d’autonomie, dont le dispositif MaPrimeAdapt’.
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