Chablais : « Le marché immobilier a retrouvé un vrai dynamisme »
Depuis la rive méridionale du lac Léman, le Chablais déploie ses collines et vallées jusqu’aux célèbres stations de ski de Haute-Savoie. Jean Pillet, directeur associé du cabinet Barnoud Immobilier, partage avec nous son expertise du marché de la région lémanique. Il nous explique les raisons de l’intérêt indéfectible des investisseurs pour les bords du grand lac alpin.
À quel type d’investisseurs s’adresse le Chablais ?
Au-delà de son intérêt touristique incontestable, la région du Chablais exerce une attractivité économique tant locale que frontalière. De ce fait, le marché immobilier y est animé par une clientèle hétérogène, présentant des profils très diversifiés. L’investissement locatif dans le neuf est aussi particulièrement actif, stimulé notamment par l’éligibilité des communes bordant le lac au dispositif de défiscalisation Pinel.
Votre clientèle est-elle plutôt régionale ou internationale ?
Par ses attraits multiples, le secteur chablaisien séduit en fait une clientèle venant de tous les horizons. La proximité de la Suisse et la notoriété mondiale des stations de villégiature sur les bords du lac Léman et en montagne attirent les investisseurs étrangers de toutes les provenances. Les actifs transfrontaliers profitent aussi avantageusement des atouts de la rive française du lac. Outre la qualité de vie qu’elle leur procure, ils apprécient la facilité et la rapidité d’accès à la Suisse, et à Genève en particulier. Enfin, nous observons également une grande diversité dans notre clientèle locale, à l’image de la variété des emplois proposés dans la région.
« Le rayonnement international du triangle Genève, Évian, Chamonix favorise l’investissement immobilier »
Jean Pillet, directeur associé de Barnoud Immobilier
Quels sont les biens les plus recherchés par les acquéreurs ?
La demande la plus importante dans le secteur du Chablais porte principalement sur des appartements de type T2 et T3. Les biens les plus prisés sont sans surprise ceux situés au bord de l’eau ou offrant une vue sur le lac, mais ce plaisir ne s’obtient qu’en contrepartie d’une valorisation considérable. Les prix de vente sont ainsi susceptibles de s’élever dans des proportions affolantes, notamment pour les logements proposant une terrasse avec vue panoramique sur le Léman. Les recherches des maisons correspondent davantage à des acquéreurs souhaitant investir dans des chalets en montagne, au sein de stations de sports d’hiver comme Les Gets, Morzine ou même jusqu’à Chamonix. Il s’agit alors plutôt de demandes plus ciblées. Ces propriétaires ont pour objectif de faire un investissement patrimonial qu’ils pourront rentabiliser par de la location saisonnière.
« L’immobilier locatif est attractif grâce à un faible taux de vacance tout au long de l’année »
Jean Pillet, directeur associé de Barnoud Immobilier
Quelle rentabilité peut-on attendre d’un investissement locatif sur les bords du lac Léman ?
Dans ce secteur privilégié, la location se porte bien. On peut estimer le taux de rentabilité d’un investissement locatif aux alentours de 5 %, hors dispositif Pinel. Cette rentabilité immobilière élevée s’explique par un risque très faible de vacance locative. Les biens proposés à la location trouvent très rapidement preneurs grâce à l’attractivité touristique et économique de cette région frontalière, déjà évoquée. Le seul risque pourrait résider dans un léger enrayement de l’économie suisse.
Ndrl : Le prix immobilier en Haute-savoie est de 3 700 €/m²
Quelle est votre opinion sur le marché immobilier du Chablais ?
Le marché immobilier dans le Chablais est aujourd’hui dynamique comme il l’a toujours été, et ce malgré des crises qui se sont avérées cycliques. Je considère cependant qu’il serait à présent nécessaire de maîtriser davantage les critères de qualité des constructions neuves. Dans notre activité de syndic, nous devons faire face à un nombre croissant de copropriétés confrontées à des problèmes résultant d’une construction trop rapide et trop dense. L’enjeu est maintenant de construire moins et mieux.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)