Réforme des retraites : sera-t-il plus compliqué d’emprunter ?

Vincent Cuzon
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La réforme des retraites, qui a reporté l’âge légal de départ à 64 ans au lieu de 62 ans aura un impact concret pour les porteurs de projets immobiliers. Première conséquence : la hausse du coût des assurances emprunteurs. On vous explique pourquoi.

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La hausse des assurances emprunteurs pourrait atteindre 5 %. © Kerkez – Getty Images
La hausse des assurances emprunteurs pourrait atteindre 5 %. © Kerkez – Getty Images
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Jusqu'à 5 % de hausse pour les assurances emprunteurs

La réforme des retraites ne sera pas sans conséquence pour le marché immobilier, en particulier pour les futurs acquéreurs. La promulgation de ce texte, qui entrera en vigueur en septembre prochain et qui reporte l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans au lieu de 62 aura notamment une incidence sur le coût des assurances emprunteurs, toujours réclamées par les établissements prêteurs. Selon Magnolia.fr, comparateur d’assurance de prêt, le taux de sinistralité sur les prêts remboursés après 62 ans va mécaniquement augmenter.

Cette hausse potentielle des sinistres devrait même amener les compagnies d’assurance à augmenter leurs tarifs de 2 % à 5 % selon les projections. Si les banques-assurances, qui disposent de marges pouvant atteindre 80 %, ont plus de latitude pour absorber les conséquences du report de l’âge légal de départ à la retraite sans augmenter leurs tarifs, c’est sensiblement moins le cas des autres compagnies d’assurance proposant des prix plus compétitifs.  

Après les intérêts, l’assurance de prêt constitue le second plus important poste de dépense pour un emprunteur.

Réforme des retraites : le risque du travail prolongé de 2 ans

La futur hausse des tarifs des assurances emprunteurs s’explique principalement par le fait que les assureurs devront proposer des assurances de prêt couvrant les arrêts de travail deux années de plus. En effet, jusqu’à présent, peu de sinistres étaient couverts par la garantie ITT (incapacité temporaire ou totale du travail) entre 62 et 65 ans car les emprunteurs continuant à exercer une activité professionnelle après l’âge légal de départ à la retraite n’étaient pas légion. Or, d’ici 2030, les emprunteurs partiront à la retraite à 64 ans, la retraite à taux plein restant acquise à 67 ans, quelle que soit la durée de cotisation.

D’après Magnolia.fr, pour une personne seule d’environ 40 ans, souscrivant un emprunt de 200 000 € sur 25 ans, le devis le plus avantageux proposé par une assurance privée atteint 8 627 €, soit 29 € par mois pour l’emprunteur. En cas d’augmentation de 5 %, le surcoût mensuel serait de 1,45 €, soit 435 € supplémentaires sur la durée du crédit.

Réforme des retraites : un pouvoir d’achat renforcé

Si la réforme des retraites va engendrer une hausse des assurances emprunteurs, elle va également augmenter le pouvoir d’achat immobilier des candidats à l’accession dans la mesure où les banques prêteuses pourront dorénavant prendre en compte deux années supplémentaires de revenus professionnels lors de l’examen d’une demande de crédit. Ainsi, la forte baisse des revenus intervenant au moment du passage à la retraite surviendra 2 ans plus tard. Selon le courtier Vousfinancer, une femme de 55 ans gagnant 3 000 € par mois peut actuellement emprunter 134 000 € sur 15 ans. Avec deux années d'activité supplémentaires, elle pourra théoriquement emprunter 140 000 € sur la même période, soit un gain de pouvoir d’achat de 6 000 euros.

Avec la Loi Lemoine, entrée en vigueur le 1er septembre 2022, il est possible de changer d’assurance emprunteur à tout moment.

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