Comme en témoigne une étude réalisée par Clameur, le marche locatif privé a vu son activité se consolider depuis début 2015. Du côté des loyers, en revanche, la tendance est plutôt à la baisse. Éléments d’explication.
Marché locatif privé : la reprise se confirme
Contre toute attente et alors que les mois d’hiver ne sont d’ordinaire guère propices à la mobilité résidentielle des locataires - celle-ci ne redémarrant traditionnellement qu’à partir du mois de juin - l’activité enregistrée par le marché locatif privé s’inscrit sur une nette tendance haussière. Comme le fait remarquer Michel Mouillart, Professeur d’économie à l’université Paris-Ouest, « la mobilité s’établit maintenant à 28,2 % ». Pour info, ce score est comparable à ceux que l’on relevait habituellement, en début d’année, avant que ne survienne la crise bancaire et financière de 2008.
Il est également intéressant de souligner que contrairement à ce que l’on pourrait penser, l‘évolution de la mobilité locative est inversement proportionnelle au niveau des loyers. En clair, c’est paradoxalement dans les régions où les loyers sont les plus élevés (Centre-Val de Loire, Ile-de-France, Limousin, Rhône-Alpes) que la mobilité augmente le plus (au-delà de 3 % en moyenne).
Tendance baissière sur les loyers
Loin de se relever à l’arrivée du printemps, les loyers de marché (c’est à dire les loyers du bail initial sans qu'une indexation annuelle ait eu lieu, le locataire ayant moins d’un an de présence dans les murs) ont au contraire vu leur baisse s’accélérer. Avec une perte de 1,5 % sur les cinq premiers mois, il s’agit d’ailleurs d’un phénomène auquel Clameur n’avait pas été confronté depuis 1998.
Pour autant, bien que le recul affiché par les loyers de marché soit bien réel, il demeure toutefois largement pondéré. En effet, s’ils baissent dans les ¾ des villes de France de plus de 148 000 habitants (comme à Paris, à Lille ou encore à Marseille où les pertes se chiffrent respectivement à 2 %, 2,3 % et 7 %), ailleurs, les loyers progressent plus rapidement que l’inflation. C’est notamment le cas à Bordeaux et à Nantes (+ 0,2 % en 2015).
Les loyers des petits logements, c’est à dire des studios et des 2 pièces reculent plus rapidement que l’ensemble du marché avec respectivement - 2,5 % et - 1,9 % ».
Michel Mouillart, Professeur d’économie à l’université Paris-Ouest.
Des loyers qui diminuent dans 17 régions
Bonne nouvelle pour les locataires bretons, normands, lorrains, limousins, les habitants des Pays de la Loire, du Poitou-Charentes, de la région PACA ou Rhône-Alpes, avec des pertes allant de 1,5 à 3,1 %, leurs loyers sont ceux qui connaissent la diminution la plus rapide. En revanche, du côté de Clermont-Ferrand, en Auvergne, la progression enregistrée par les loyers de marché atteint 2,3 %.
Enfin, rappelons qu’entre certaines régions, les écarts de loyers demeurent très prononcés. Alors qu’en Ile-de-France, le m² se loue aux alentours de 19 €, en Auvergne, en Franche Comté ou encore dans le Limousin, il se monnaye entre 8,5 et 9 €.
Les points clés à retenir
- Depuis le début de l’année, la reprise d’activité du marché locatif privé se confirme.
- Le taux de mobilité résidentielle a retrouvé son niveau d’avant la crise de 2008.
- Les loyers affichent un recul relativement inhabituel pour la saison.
- Ils ont baissé dans pas moins de 17 régions.
- Bien que générale, la tendance baissière des loyers demeure pondérée.
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