A l’heure de la protection environnementale, investir dans une forêt semble un placement durable tout indiqué. Cette diversification patrimoniale a le mérite d’alléger l’ISF et les droits de succession.
Pas besoin d’avoir la main verte pour acheter des hectares de forêts. Mieux vaut avoir le sens des affaires et des placements pour réaliser un achat soit en direct, soit de façon indirecte par le biais des parts de groupements forestiers. Dans tous les cas, il s’agit d’un placement à long terme si l’on veut profiter d’un côté des revenus issus de la coupe et de l’autre de la valorisation de la forêt.
Un marché tonique avec un prix moyen et des transactions en hausse
Une étude menée par le spécialiste de la forêt, la Société Forestière, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, révèle que le prix moyen de la forêt est orienté à la hausse, gagnant 2,8 %. La valeur se situe à 4 040 €/ha, sachant que 90 % des transactions se négocient entre 650 et 11 700 €/ha, reflétant la grande diversité des biens vendus et des prix à l’hectare.
Bon à savoir
La forêt répond aux besoins de réduire les émissions de carbone et d’augmenter le stockage de celui-ci. Elle est aussi une alternative au pétrole. La filière bois se développe dans la construction et dans les énergies renouvelables. Au niveau des énergies, l’objectif européen pour 2020 est d’arriver à 22 % d’énergies renouvelables dont la moitié est constituée par la biomasse forestière. Les débouchés du bois sont donc importants.
Les petites transactions sur des forêts de 1 à 10 ha progressent
La hausse des transactions portant sur des biens de 1 à 10 ha se poursuit, avec, en un an, un gain de 6,9 % en nombre et de 7,7 % en surface. Une activité qui, selon la Société Forestière, serait liée à la recherche d’un approvisionnement en bois de chauffage. A l’inverse, les grandes forêts, supérieures à 100 ha, changent peu de main, considérées comme valeur refuge.
Les 5 atouts du placement forestier
1. Un investissement modique. A 4 000 €/ha en moyenne, on peut acquérir quelques hectares pour le plaisir de s’y promener, de profiter d’un bois de chauffage ou tout simplement, réaliser un premier investissement. Pour un placement plus conséquent avec diversification de patrimoine et en vue de profiter de la fiscalité, le montant devra être nettement plus conséquent.
2. Un revenu modeste mais régulier. Pas de revenu mirobolant mais un revenu moyen de l’ordre de 2 %, supérieur à ceux du Livret A et équivalent à ceux de l’immobilier.
3. Une fiscalité attractive. La disposition d’encouragement fiscal à l’investissement en forêt (Defi) permet une réduction d’impôt égale à 18 % de l’investissement plafonné à 5 700 € pour une personne seule et 11 400 €pour un couple soit 1026 et 2052 €/an. Dispositif qui rentre néanmoins dans le dispositif des niches fiscales limité à 10 000 € par an.
4. Un ISF minoré. L’assiette de l’impôt sur la fortune bénéficie d’un abattement de 75 %. Ce qui en fait un des meilleurs placements actuels.
5. Une succession très avantagée. Dans le cadre des droits de mutation, donation ou mutation, l’assiette imposable est exonérée de 75 %.
Chiffres clés
- 15,5 millions d’ha, soit 30% du territoire français.
- 3e pays forestier européen après la Suède et la Finlande.
- 5 millions d’ha appartiennent à des propriétaires privés possédant un patrimoine > 25 hectares.
- 4 040 €, prix moyen de l’ha.
2 possibilités pour investir dans une forêt
1. Aquérir des parts de groupement foncier forestier
La plupart des banques disposent d’une filiale spécialisée dans le foncier rural. Elles sont détentrices de groupement foncier forestier, (GFF), qu’elles vendent en parts à des investisseurs. Celui-ci achète un minimum de parts pour démarrer le plus souvent avec une mise de 5 000 € dans un GFF existant mais plus de 100 000 € pour un GFF en création. L’investisseur ne s’occupe de rien puisque le GFF gère, distribue les revenus, s’occupe de la revente.
2. Acheter en direct pour une « gestion de père de famille »
Ce peut être un achat de convenance avec une parcelle de forêt pour agrandir votre terrain mais aussi d’un bois d’où peuvent provenir le bois à chauffer. Ce peut être un achat en direct de beaucoup d’hectares destinés à une « gestion de père de famille » dans le but de transmettre en minimisant les droits. Ce qui n’empêche pas d’obtenir un rendement qui peut être accru par la location à des chasses ou par des coupes de bois, sources de revenus complémentaires.
Conseils SeLoger
- Regarder la composition de la forêt, les plus valorisantes étant celles de chênes ou de hêtres, bois les plus cotés et qui se revendent le mieux. Peupliers et frênes s’acquièrent à plus bas prix mais se négocient à valeur inférieure.
- Tenir compte de l’accessibilité de l’exploitation : plus la forêt est en pente ou plus le stockage de bois est difficile, plus faible sera son rendement.
- Faire le tour des spécialistes en placement dans les forêts mais aussi des gestionnaires en patrimoine.
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