Que retenir du marché immobilier en France et à Paris ?

Blandine Rochelle
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Le marché immobilier traverse une période de changements notables en cette année 2024, marquée par une baisse des transactions, des prix immobiliers en déclin et des taux d’intérêt à la hausse. À Paris et en Île-de-France, le marché est en perte de vitesse, avec des délais de vente rallongés, des prix en baisse mais une grande disparité d’un secteur à l’autre.

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Le marché immobilier parisien est en perte de vitesse, avec des prix immobiliers en baisse. © HJBC - Getty images
Le marché immobilier parisien est en perte de vitesse, avec des prix immobiliers en baisse. © HJBC - Getty images
Sommaire

Une réduction des prêts immobiliers accordés

En 2023, les prêts immobiliers ont connu une baisse significative, avec une diminution de 38 % des prêts accordés par rapport à 2022. Cette réduction peut être attribuée à plusieurs facteurs, dont l'augmentation des taux d'intérêt – qui se sont hissés à plus de 4 % – et des conditions de crédit plus strictes de la part des banques.

En mai 2024, les taux d'intérêt sur 20 ans se hissent à 3,85 %, soit une augmentation de 1,2 point de pourcentage sur un an. Cette hausse des taux a rendu les emprunts plus coûteux, dissuadant ainsi de nombreux acheteurs potentiels et écartant d’autres porteurs de projet du marché immobilier, désormais considérés comme non solvables.

Des transactions et des prix en baisse

Le nombre de transactions immobilières en France a également subi une baisse importante. En novembre 2023, 822 000 transactions ont été effectuées, ce qui représente une baisse de 23 % par rapport à l'année précédente. Les prévisions pour septembre 2024 indiquent une poursuite de cette tendance baissière avec 800 000 transactions attendues.

Côté prix de l'immobilier en France, ils ont diminué de 2,1 % en un an au 1er juin 2024. Cette baisse est un signe de correction du marché après plusieurs années de hausse continue, mais traduit également le manque d’acquéreurs sur le marché immobilier, faute d’un nombre suffisant de crédits immobiliers accordés. Les prévisions pour septembre 2024 suggèrent une baisse moyenne des prix de 4 %. Les grandes villes françaises ont connu des baisses de prix plus ou moins importantes :

  • Lille : -0,1 % avec 3 522 €/m²
  • Strasbourg : -2,8 % avec 3 710 €/m²
  • Rennes : -3,2 % avec 3 959 €/m²
  • Paris : -7,9 % avec 9 190 €/m²
  • Nantes : -9,2 % avec 3 417 €/m²
  • Bordeaux : -5,9 % avec 4 405 €/m²
  • Montpellier : -2,4 % avec 3 436 €/m²
  • Lyon : -3,7 % avec 4 799 €/m²
  • Toulouse : -5 % avec 3 339 €/m²
  • Marseille : -2,3 % avec 3 523 €/m²

Seule Nice a vu ses prix stagner, avec une légère augmentation de 0,2 % et des prix moyens de 5 147 €/m².

Le prix immobilier moyen en France est de 3 047 €/m² au 1er juin 2024.

Fin de la pénurie de logements

Si l'on doit retenir un aspect positif du marché immobilier en ce premier semestre 2024, ce serait la fin de la pénurie de logements. L'indice du stock d'offre de biens à vendre en France a augmenté de 12 % par rapport à juin 2023. Certaines grandes métropoles ont enregistré des hausses significatives de l'offre de biens :

  • Strasbourg : +27,9 %
  • Nantes : +22,7 %
  • Marseille : +19,6 %
  • Nice : +15,6 %
  • Lyon : +5,4 %

Cependant, l'offre a stagné à Lille et Montpellier, avec respectivement +0,8 % et 0 %, et a même baissé dans certaines villes comme Paris (-1,1 %), Rennes (-11,5 %), Bordeaux (-15,1 %) et Toulouse (-17,3 %).

Zoom sur le marché immobilier à Paris

Le marché immobilier parisien illustre parfaitement les tendances observées à l'échelle nationale, avec une baisse marquée du nombre de transactions et des prix élevés mais en déclin. Le nombre de transactions annuelles à Paris a chuté de 23 % en un an, passant de 34 150 à 26 410. Les prix varient considérablement selon les arrondissements :

  • 19e : 7 769 €/m²
  • 20e : 8 162 €/m²
  • 13e : 8 437 €/m²
  • 12e : 8 615 €/m²
  • 18e : 8 702 €/m²
  • 14e : 8 925 €/m²
  • 10e : 9 050 €/m²
  • 15e : 9 347 €/m²
  • 17e : 9 590 €/m²
  • 11e : 9 606 €/m²
  • 9e : 10 266 €/m²
  • 16e : 10 518 €/m²
  • 2e : 10 859 €/m²
  • 5e : 11 458 €/m²
  • 8e : 11 475 €/m²
  • 3e : 11 508 €/m²
  • 7e : 13 282 €/m²
  • 6e : 14 472 €/m²

Quid du marché immobilier en Ile-de-France ?

En Île-de-France, le nombre de transactions a, là encore, baissé, affichant -26 % pour les appartements (avec un prix moyen de 6 120 €/m²) et -32 % pour les maisons (avec un prix de vente moyen de 331 300 €). Les prix immobiliers ont baissé dans la plupart des grandes villes, avec des baisses notables à Montreuil (-9,9 %), Drancy (-9,5 %) et Champigny-sur-Marne (-10,6 %). Le prix moyen d'un appartement dans les départements d'Île-de-France est le suivant :

  • Paris : 9 190 €/m²
  • Hauts-de-Seine : 6 571 €/m²
  • Val-de-Marne : 4 988 €/m²
  • Yvelines : 4 356 €/m²
  • Val d'Oise : 3 235 €/m²
  • Essonne : 3 030 €/m²
  • Seine-et-Marne : 2 844 €/m²

La plupart des grandes villes de la région ont vu leurs prix immobiliers baisser, comme Saint-Denis avec -7,9 %, Aubervilliers avec -5,9 %, Montreuil avec -9,9 %, Drancy avec -9,5 %, Champigny-sur-Marne avec -10,6 %, Saint-Maur-des-Fossés avec -5 %, Créteil avec -1,4 %, Vitry-sur-Seine avec -8,4 %, Boulogne-Billancourt avec -9,3 %, Rueil-Malmaison avec -5,6 %, Nanterre avec -8 %, Courbevoie avec -5,9 %, Colombes avec -5,1 % et Asnières-sur-Seine avec -5,3 %. Seule Aulnay-sous-Bois tire son épingle du jeu avec des prix immobiliers en hausse de +5,5 %.

La durée moyenne de vente d'un bien immobilier varie également selon les villes. Par exemple, il faut environ 63 jours pour vendre un bien à Saint-Denis et 108 jours à Nanterre. D'autres villes comme Asnières-sur-Seine (77 jours) et Aubervilliers (86 jours) affichent des durées de vente intermédiaires.

En Île-de-France, parmi les principales villes, seule Aulnay-sous-Bois a enregistré une hausse des prix de 5,5 %.

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