La hausse des crédits immobiliers en juillet 2024 : un rebond inattendu

Blandine Rochelle
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

Les nouveaux crédits immobiliers ont connu une forte hausse en juillet 2024, atteignant leur plus haut niveau depuis plus d'un an, selon la Banque de France. Ce rebond s'explique par la baisse progressive des taux d'intérêt, offrant ainsi une lueur d'espoir aux emprunteurs dans un marché immobilier en difficulté.

Image
Le montant total des nouveaux crédits immobiliers accordés en juillet 2024 a atteint 11,3 milliards d'euros. © fizkes - Getty images
Le montant total des nouveaux crédits immobiliers accordés en juillet 2024 a atteint 11,3 milliards d'euros. © fizkes - Getty images
Sommaire

Un rebond notable après un début d'année difficile

Le montant total des nouveaux crédits immobiliers accordés en juillet 2024 a atteint 11,3 milliards d'euros, contre 8,6 milliards en juin et 8,1 milliards en mai, selon les données publiées par la Banque de France. Ce niveau n'avait pas été franchi depuis juillet 2023, où les crédits avaient dépassé 10 milliards d’euros. Le dernier chiffre plus élevé remonte à mai 2023, où les crédits avaient atteint 12,1 milliards d’euros.

Cette hausse intervient après un premier semestre très difficile pour le marché du crédit immobilier, considéré comme le pire des dix dernières années. Les acheteurs, freinés par des taux d’intérêt élevés et des prix immobiliers qui restaient stables voire en hausse, se faisaient rares. Cependant, le mois de juillet a marqué un tournant, avec une reprise plus significative des demandes de prêts.

La baisse progressive des taux d'intérêt

Un des facteurs majeurs de cette reprise est la baisse des taux d’intérêt. En juillet 2024, le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers s’élevait à 3,64 %, contre 3,70 % en juin. Depuis janvier 2024, ce taux a baissé de 0,53 point, bien qu'il reste largement supérieur aux niveaux observés début 2022, où il tournait autour de 1,8 %.

Marie-Laure Barut-Etherington, directrice générale adjointe chargée des statistiques à la Banque de France, explique ce phénomène en affirmant que « le contexte est clairement devenu plus favorable pour les emprunteurs », notamment grâce à une baisse amorcée des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Elle souligne également le rôle des banques, qui ont lancé des offres commerciales pour dynamiser le marché. Cette tendance pourrait se poursuivre, mais elle dépendra des décisions futures de la BCE.

Les taux d’intérêt se hissaient à 3,64 % en juillet 2024, soit une baisse de 0,53 point depuis janvier 2024.

Un contexte immobilier toujours tendu

Malgré cette amélioration, le contexte reste difficile pour les acheteurs. Les prix de l'immobilier, qui n'ont baissé que marginalement dans certaines régions, continuent de limiter l'accès à la propriété pour de nombreux ménages. « On avait vu un retournement de tendance depuis la fin du premier trimestre » avec un rebond « en dents de scie » depuis avril, indique Marie-Laure Barut-Etherington. Toutefois, elle ajoute que le contexte favorable « n'a pas changé depuis mai-juin ».

La situation pourrait encore évoluer à la baisse, notamment avec l’effet de l’été, une période traditionnellement calme en termes de transactions immobilières. « Les statistiques de juillet reflètent les crédits signés ce mois mais négociés avant l'été », précise Mme Barut-Etherington, laissant entendre qu’un ralentissement pourrait apparaître dans les chiffres d’automne.

Des perspectives plus optimistes pour le marché

L’amélioration de la situation en juillet 2024 laisse néanmoins entrevoir un avenir plus optimiste pour le marché des crédits immobiliers. « Dès début 2024, les établissements bancaires ont voulu redynamiser un marché des crédits immobiliers qui s'enfonçait dans la récession », commente l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Cette stratégie des banques semble avoir porté ses fruits, avec une reprise progressive du nombre de prêts accordés.

Thomas Lefebvre, vice-président scientifique du groupe SeLoger-Meilleurs Agents, partage également cet optimisme. Selon lui, « le pire semble être derrière nous, à la fois en termes d'activité mais aussi de prix ». Les prochaines décisions de la BCE et l’évolution du contexte économique général joueront un rôle déterminant dans la poursuite de cette reprise.

Source : AFP

Vous avez un projet d'achat immobilier ?
Cet article vous a été utile ?
3
0

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Ces articles peuvent vous intéresser
A la une !