Quel est l’avenir de l’immobilier de bureaux ?

Blandine Rochelle 06 juin 2021
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La transformation de bureaux en logements est devenue une priorité dans les grandes métropoles où la pénurie de logements s’accentue. Dans l'émission Planète Immo, présenté par Mickaël Nogal, Meka Brunel, directrice générale du Gecina, dresse un état des lieux de ce marché en plein essor.

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Quel est l’avenir de l’immobilier de bureaux ?
Paris abrite 56 millions de m² de bureaux, contre 38 millions à Londres. © neirfy
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Postulat : le nombre de logements manque dans les métropoles…

Dans beaucoup de métropoles, en France et dans le monde, le nombre de logements manque cruellement par rapport au besoin des populations et aux modes actuels de vie. « Les vies ne sont plus linéaires. Nous ne nous établissons pas dans un seul endroit pour toute notre vie, nous sommes plus mobiles qu’avant », explique Meka Brunel, qui ajoute que « nos vies sont bousculées par un tas d’évènements et cela transforme notre lien à l’habitat. » De ce constat, Meka Brunel en déduit que nous avons besoin d’un parcours résidentiel qui ne doit pas être caractérisé simplement par le logement social en location, l’accession ou la location à travers des personnes physiques, parce que nos besoins de mobilité sont plus importants.

« Dans ce parcours, on doit pouvoir retrouver des logements détenus par des institutionnels. » Pour rappel, le bail institutionnel est un bail de 6 ans renouvelable, ce qui constitue une protection complémentaire pour le locataire et le parcours résidentiel doit également pouvoir offrir des services. « Nous proposons nous-mêmes des services pour augmenter l’accompagnement en matière digitale, qu’il s’agisse de services de proximité, de la présence d’un gardien, etc. »

La métropole de Paris abrite 56 millions de m² de bureaux.

…quand le besoin en bureaux diminue

Actuellement, le besoin en bureaux diminue et d’après Meka Brunel, la crise n’a été qu’un facteur aggravant mais n’en est pas la cause initiale. « Si nous observons le cas du marché de Paris, on constate que la ville abrite 56 millions de m² de bureaux, lorsque Londres en compte 38 millions. De plus, nous sommes trop dépendants de la voiture, car nous vivons à un endroit, allons travailler à un autre, faisons nos courses encore à un autre, etc. Ce modèle ne peut plus fonctionner. » Du fait de la digitalisation, ces bureaux ne seront bientôt plus utilisés, car des emplois administratifs vont disparaître des managements intermédiaires au bénéfice des emplois de service à valeur ajoutée. Mais il ne faut pas que ces bureaux vides laissent place à des ruines modernes car ils vont devenir coûteux et que l’ennemi de l’investisseur, c’est la vacance locative. »

Le gouvernement encourage la transformation de bureaux en logements

La transformation des bureaux est aujourd’hui tournée vers l’économie circulaire. Meka Brunel explique ainsi que les acteurs institutionnels raisonnent aujourd’hui en termes d’aménagement à partir des murs existants, plutôt qu’en termes de destruction et reconstruction. « Transformer des bureaux en logements, cela coûte cher. Il faut rajouter des points d’eau notamment et cela renforce la complexité de l’organisation. » Actuellement, le gouvernement encourage la requalification des bureaux en logements, mais le soutien des propriétaires de bureaux est indispensable, notamment pour mettre à disposition leur locaux le temps de la requalification des bâtiments, car le nombre de places d’hébergements manque drastiquement, notamment en Île-de-France.

« La loi ne suffit pas, la participation des acteurs privés est nécessaire pour renforcer l’effort collectif. » Meka Brunel ajoute que « cette transformation des bureaux en logements est un véritable besoin, car nous n’obtenons pas suffisamment de permis de construire pour pallier la demande d’hébergement. Les différentes municipalités s’interrogent de plus en plus sur la meilleure manière de s’organiser dans ce domaine. Il s’agit d’un travail partenarial, il faut se demander ce qui est utile et veiller à conserver cette brique institutionnelle dans le parcours résidentiel. »

La loi ELAN intègre un dispositif permettant de faciliter l’occupation temporaire de bâtiments vacants.

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