Petit revenu et pouvoir d’achat : comment se constituer un capital ?

Cynthia Dubray
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Mettre des sous de côté sans avoir un salaire mensuel à cinq chiffres, c’est possible ! Pour faire des économies avec un petit revenu, il suffit d'adopter de bons réflexes et de s’imposer une certaine rigueur. Achat immobilier, travaux ou dépenses imprévues… quel que soit le projet, il faut s’armer de patience. Parce que oui, faire fructifier son argent prend du temps et demande un peu de persévérance. Découvrez nos astuces simples pour épargner.

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épargner avec un petit revenu
Épargner doucement mais sûrement pour anticiper l'avenir. ©gettyimages
Sommaire

Qu’est-ce qu'un petit revenu en France en 2023 ?

C’est une question complexe et la réponse nécessite de prendre un peu de recul. Selon l’échelle des revenus de l’Observatoire des inégalités, une personne seule issue de la classe moyenne gagne autour de 1 880 euros par mois, net d’impôts et prestations sociales. Il représente le niveau de vie médian. 50 % de la population vit avec moins. On pourrait donc délimiter une fourchette symbolique entre 1 383 € (smic) et 1 880 €.

Pourquoi et comment se constituer un capital ?

Petit revenu n’est pas synonyme d’épargne impossible. Épargner, c’est un moyen d’anticiper les imprévus ou même d’acquérir un bien immobilier. Les fluctuations financières dues à l’inflation ou à l’instabilité des prix de l’énergie, les dépenses quotidiennes telles que les courses ou le loyer, ne doivent pas être une fatalité. Au contraire ! Il faut capitaliser sur ces incertitudes pour mettre de côté ce que l’on peut à un instant T. Mieux vaut épargner une petite somme de manière régulière que rien du tout. 

Apprendre à suivre ses dépenses

Vous avez déjà l’impression de passer votre temps à regarder vos dépenses. De faire (très) attention. Mais pour être vraiment au clair, le mieux est de noter noir sur blanc, dans un tableau, les dépenses fondamentales et celles dont vous pouvez vous passer ou, a minima, réduire. Il existe des applications qui automatisent des tableaux de bord pour vous faire gagner du temps. Pensez à utiliser des comparateurs pour alléger certaines dépenses telles que le forfait téléphonique, la box internet, l’énergie, l’assurance habitation, etc.

Objectiver son épargne en fonction de son salaire 

Pour ne pas se décourager ou se sentir pris à la gorge en fin de mois, le mieux est de ne pas être trop ambitieux (mais réaliste) sur la somme mensuelle à dégager. Commencez par prélever un pourcentage faible de votre salaire. Par exemple, en prenant 5 % de 1 880 €, vous mettrez 94 € par mois de côté, soit 1 128 € par an. Dès que vos finances vous le permettent, augmentez légèrement la part disponible. En utilisant ce système, vous aurez une vision concrète sur vos économies.

Faire fructifier son argent

Où placer ou ne pas placer son argent ? Telle est la question. Les placements financiers dépendent de ce que l’on souhaite en faire dans un futur plus ou moins proche. Néanmoins, quand on dispose d’un petit revenu, il est plus judicieux d’épargner avec précaution. Ainsi, vous limitez les ascenseurs émotionnels ! 

Les placements classiques : 

  • Les livrets réglementés. On les connaît sous les noms de livret A, LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire) et LEP (Livret d’Épargne Populaire). Tous les trois sont des produits d’épargne réglementés par l’État et exempts de toute fiscalité. Le taux du livret A et du LDDS est fixé à 3 % (jusqu’en janvier 2025 pour le premier) et celui du LEP est de 6 % à date. Le calcul des intérêts est basé sur la durée pendant laquelle votre épargne reste sur votre livret. Tous les trois ont des plafonds : 22 950 € pour le livret A, 12 000 € pour le LDDS et 10 000 € pour le LEP (depuis octobre 2023), sachant que ce dernier est également soumis à des conditions de ressources. Le calcul des intérêts est effectué par quinzaine avec un versement annuel. Le livret est LE produit de base pour une épargne de précaution, dans lequel vous pouvez piocher facilement en cas de besoin, et fermer simplement.

 

  • Le PEA. Le plan épargne en action (PEA) est une façon de s'introduire en bourse sans prendre trop de risques. Ici, pas question de se prendre pour Le Loup de Wall Street ! Le PEA est réglementé par l’État et permet de placer ses économies dans une enveloppe fiscale pour investir sur les marchés européens. Le PEA n’a rien à voir avec les montagnes russes que procure la spéculation boursière puisque c’est un investissement long terme. Il profite d’avantages fiscaux puisqu’au bout de cinq ans, la plus-value générée est exonérée d’impôt (hors prélèvements sociaux de 17,20 %). Avant cette échéance, les gains sont imposés à hauteur de 12,8 %. Il faut toutefois prévoir des frais d’ouverture et de tenue de compte, que vous passiez par une banque ou un courtier. C’est un placement souple avec des actions diversifiées ! 

 

  • L’assurance-vie. Un produit d’épargne intéressant puisque vous pouvez jouer sur deux tableaux : placer votre argent sur des produits sans risques mais moins rentables (fond en euros) et en même temps, des produits boursiers plus fructueux (obligations, actions, etc). Et selon votre contrat, vous pouvez opter pour des virements réguliers ou bien spontanés en fixant un montant minimal. L'assureur contracté s’engage alors à vous payer des primes sur la base de vos versements. L’assurance-vie est souvent mentionnée comme l’un des must pour compléter ses revenus à la retraite. Néanmoins, l’argent placé est disponible à tout moment. D’un point de vue fiscal, retenez simplement que depuis 2017, les intérêts sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) lors d’un retrait partiel ou total. Moins de huit ans après ouverture, le taux du PFU atteint 12,8 %, auquel s'ajoutent des prélèvements sociaux. Après huit ans, le PFU n’est que de 7,5 % pour les sommes versées inférieures à 150 000 €.

Si vous souhaitez investir dans l’immobilier sans dépenser des milliers d’euros, les SCPI sont un bon placement. En effet, aussi appelés « pierre-papier », les SCPI permettent de toucher le loyer d’un parc immobilier (logements, bureaux, hôpitaux), sans en avoir la gestion.

Et le Plan Épargne Logement ?

Le PEL a longtemps été boudé. Notamment, à cause de son faible taux de rendement (2 % à date) et de son manque de flexibilité, puisqu’il requiert de verser 540 € minimum par an. De plus, le PEL est soumis aux prélèvements sociaux et à l’impôt sur le revenu. Il faut compter 250 € pour l’ouverture d’un compte, sa durée de vie est de dix ans maximum, et tout retrait avant quatre ans entraîne sa fermeture (sauf pour des travaux de rénovation énergétique). Néanmoins, si vous avez un projet d’achat, le PEL permet de bénéficier d’un taux à 3,20 %, ce qui est avantageux si les taux du marché sont élevés.

Les petites astuce connectées

Certes, le contexte économique n’est pas au beau fixe. On regarde à deux fois le prix des choses avant d’effectuer un achat. Ceci dit, technologie et bénéfices peuvent faire mon ménage. Des applications permettent de faire des économies et d’augmenter son pouvoir d’achat. Il est notamment possible de se faire rembourser ses courses. Certaines applications promettent jusqu’à 150 € d’économies par semaine. Dans la même veine, il y a le principe de cashback. En activant ce service à chaque fois que vous faites un achat en ligne, vous récupérez une commission que paye le vendeur auprès de ce service de cashback qu’il partage ensuite avec vous. Comme on dit, il n’y a pas de petites économies ! 

Ces différentes astuces vous permettent de vous constituer un capital en cas d’imprévus ou, si vous êtes assez rigoureux, de vous constituer un apport si vous avez un projet immobilier. Gardez vos objectifs en tête et ne perdez pas patience. Vous récolterez le fruit de vos efforts !

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