Comptant parmi les épisodes les plus éprouvants de la vie, le divorce vient bouleverser de nombreux repères du quotidien et oblige à se réinventer, en quête d’un nouvel équilibre. Pour changer de cap, la question de l’achat d’un nouveau logement peut vite se poser et permettre de jeter les bases d’une nouvelle vie rien qu’à soi. Malgré les défis, de plus en plus de femmes franchissent le pas de la propriété, sans co-emprunteur. Comment s’organiser au mieux ? Quelles stratégies mettre en place ? Comment financer son projet, tout en rassurant les banques ? Mode d’emploi.

Constituer son patrimoine immobilier en toute indépendance
Qu’elles soient célibataires, séparées ou divorcées, de plus en plus de femmes seules sautent le pas de l’achat immobilier. Selon une étude menée par Empruntis en 2024, 4 achats immobiliers sur 10 sont réalisés par des femmes en solo, même si la majorité des transactions reste encore l’apanage des couples.
En parallèle, elles sont 19 % à souscrire un crédit bancaire pour réaliser leur projet (contre 20,3 % pour les hommes). Malgré des inégalités persistantes en termes de salaire, elles disposent d’un apport personnel plus important qu'eux. Une tendance vouée à prendre de l’ampleur, avec encore plus d'autonomie financière pour les femmes et une volonté croissante de sécuriser leur avenir, en se constituant un patrimoine de manière indépendante.
Anticiper la liquidation de la communauté après un divorce
Pour la majorité des femmes, acheter un premier logement en solo est souvent synonyme de crédit immobilier, qu’il s’agisse de compléter son budget ou de financer intégralement un nouvel achat. La toute première étape consistera donc à se constituer un dossier de crédit en béton car, une fois le divorce acté, il convient de bien anticiper la séparation des dettes pour tous les paiements et prélèvements qui pourraient subsister. Objectif ? Régler au plus vite toutes les dettes en cours, afin de minimiser l’impact sur son dossier de crédit et booster son profil emprunteur.
Situation financière : dresser un état des lieux global
Avant de vous lancer à corps perdu dans la quête de votre futur logement et d’une demande de prêt, il importe de procéder par ordre et de vous faire une première idée du budget global que vous pourriez mobiliser. Il vous faudra pour cela dresser un portrait de votre situation financière, avec l’ensemble de vos revenus (salaire, primes, pension alimentaire, revenus locatifs...), l’épargne mobilisable, l’apport personnel, et les éventuelles aides familiales que vous pourriez solliciter.
Cette estimation vous donnera un premier aperçu de la part qui restera à financer, via un crédit bancaire – compte tenu également des frais de notaire ! –, selon votre souhait ou non de conserver une épargne ou des fonds disponibles pour le déménagement, d’éventuels travaux ou des imprévus.
Plusieurs outils de simulation en ligne permettent de déterminer sa capacité d’emprunt, en prenant en compte le salaire, les charges supportées, mais aussi le taux d’endettement (maximum 35 % des revenus nets mensuels) et la durée de crédit, pouvant aller jusqu’à 25 ans.
Booster son profil emprunteur pour un financement en solo
Si l’acquisition de son premier bien immobilier seule représente un défi en soi, cela requiert une planification rigoureuse. Alors, pour bien préparer le terrain, rien de mieux que de disposer d’un profil emprunteur solide face aux principales exigences des banques :
- Une situation professionnelle stable (un CDI ou au moins 3 années d’ancienneté pour les indépendantes).
- Une gestion de ses comptes saine et maîtrisée, signe de sa capacité à dégager un reste à vivre ou une épargne.
- Un apport d’au moins 10 % et plus pour consolider son dossier.
Recherche immobilière : les bons tips pour des choix éclairés
Une fois l’enveloppe budgétaire bien définie, cap sur l’analyse du marché immobilier et les localisations souhaitées pour avoir un bon aperçu du type de bien auquel vous pourriez prétendre – typologie, ancien, neuf, surface... –, ainsi que des prix pratiqués sur le marché. Selon les niveaux de revenus, cette étape est parfois celle des compromis nécessaires pour faire coïncider budget disponible et logement idéal. C'est surtout le cas dans les grandes villes, comme Paris, Lyon ou Bordeaux, où les prix continuent de s’afficher à des niveaux très élevés pour un financement en solo.
Il conviendra alors de prioriser l’ensemble de ses critères pour faire le point sur ce qui est essentiel et ce qui l’est moins (les fameuses « concessions) entre l’emplacement recherché, les mètres carrés, le nombre de chambres (surtout pour les femmes avec enfants) ou la présence d’un extérieur. D’autres paramètres, comme le potentiel de valorisation du bien à terme, les charges de copropriété ou les éventuels travaux à réaliser, peuvent entrer en ligne de compte dans un esprit de prévoyance, pour ne rien laisser au hasard.
Plusieurs prêts aidés sont mobilisables pour l’achat de sa résidence principale, en fonction de son profil, comme le Prêt à taux zéro (PTZ) pour les primo-accédants, le Prêt accession sociale (PAS) pour les revenus modestes, ou le Prêt action logement – appelé aussi Prêt à 1 % – pour les salariés des entreprises privées comptant plus de 10 employés.
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